19 juin 2010

L'appel du 18 join

En ce 18 join, forte était la tentation de remettre au gout du jour ces merveilleux petits champignons, dont le Botrytis Cinerea.
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En effet, ce champignon phytopathogène est responsable de la pourriture grise, provoquant la perte d'environ 20 % des récoltes mondiales, ... mais également de la fameuse pourriture noble qui fleurit les vignobles situés de part et d'autre de la vallée du Ciron et qui donne naissance au Sauternes.
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En l'honneur d'un magnum de château Tour Blanche 1960 offert il y a peu, nous avons articuler notre repas autour de la crème et du Sauternes.

 - Ris de veau à la crème, réduction de Sauternes
 - Poulet fermier à la crème, pommes grenailles
 - Plateau de pâtes persillées
 - Tiramisu aux fruits rouges.
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Les vins dégustés (sans prise de note) dans la soirée furent :
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Champagne, Blanc de Blancs, S de Salon 1995 (dégusté étiquette cachée) : une robe assez soutenue dans le verre. Un premier nez très chardonnay, sur la brioche et les amandes. Puis, se développent une minéralité très intense et une légère pointe oxydative sapide. En bouche, l'attaque est imposante, sphérique, assez grasse. Une très belle vinosité s'appuie sur une charpente importante. Le vin s'affine ensuite en bouche pour laisser place à une finale ultra-complexe, très tendue, sur une minéralité crayeuse qui peut rappeler certains Chablis, de beaux amers salins et sapides. Malgré sa relative jeunesse, j'ai trouvé ce vin vraiment exceptionnel. Un grand merci à l'ami François.
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Sauternes 1° Cru Classé, château la Tour Blanche 1960 : Belle robe ocre jaune, brillante et très soutenue. Un premier nez qui dégage une impression de puissance maîtrisée sur des notes d'agrumes rôtis. Une belle viscosité appétissante. Attaque en bouche ample, onctueuse, sur de beaux sucres bien intégrés mais toujours présents. Une pointe réglissée très agréable. Un vin qui dégage une impression de buvabilité et de digestibilité. Très élégant. Finale complexe, qui associe avec bonheur le sucre, les agrumes rôtis, une minéralité sous-jacente mais nettement décelable, une belle puissance et une fraîcheur qui n'encombre pas le palais. Décidément, 1960 est une année exceptionnelle sur de nombreux point. Un vin excellent encore sur sa jeunesse.
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Rivesaltes, domaine sainte Croix, cuvée Marcel Girves 1947 : changement de registre avec une robe rouge-orangée tuilée, sur une belle évolution. Un nez très élégant, plutôt sur la finesse et le fruité confit et évolué. Fragrances sur les pruneaux et une touche de noix. Bouche de demi-corps, très onctueuse, sur des tannins bien polis. Fruité complexe où j'ai cru décelé la cerise (kirsch), les pruneaux et un torréfié élégant. Un vin sur un équilibre plutôt proche des Colheitas. Bel accord avec les fromages, en particuliler le bleu des Causses (et non pas d'Ecosse JP !). Très beau.
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Pour finir, un Porto Vintage, Graham's 1997 : une robe d'encre, presque impénétrable. Au nez, impression de fruité intense (le bigarreau très mûr) et d'épices douces. Malgré le degré alcoolique élevé (20 %), la structure tannique imposante permet un bel équilibre olfactif. En bouche, complexité entre fruits mûrs (à l'eau-de-vie), réglisse, poivre et une touche de cannelle. Persistance fraîche et exceptionnellement longue, malgré la jeunesse évidente du vin. Il ira très très loin dans un style un peu plus fondu que Taylor's 1985. Excellent.
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Ce matin, lever matinal en pleine forme. Les cheveux poussent dans le bon sens et quelques fonds de bouteilles nous attendent ...
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Bruno

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