17 avril 2012

Trois belles chambres d'hôtes

Publicité (gratuite) pour trois chambres d'hôtes que nous avons "testées" pendant notre périple languedocien. Toutes trois proposent également une table d'hôtes sur réservation préalable.
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La première est située à Pougnadoresse dans le Gard, non loin d'Uzès. Il s'agit de la maison Pons. Quelques photos :
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La seconde, située à Saint Jean de Cucules au pied du Pic Saint Loup dans l'Hérault. Il s'agit de l'Ostal du Pic Saint Loup :
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La dernière enfin, est situé dans le hameau de Gourgas, à Saint Etienne de Gourgas dans l'Hérault également. Il s'agit du Bout du Monde :
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Dans les trois cas, accueil, disponibilité, gentillesse, décoration et belle table. Trois adresses, trois charmes distincts et trois lieux de repos que je vous recommande chaleureusement, au coeur de régions qui 'valent' le détour.
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Bruno

Le Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard (30)

Le site du Pont du Gard, situé sur les rives du Gardon, était connu bien avant ... le Pont du Gard. En effet, sur la rive droite, juste en aval du Pont, se situe la grotte de la Salpétrière, site éponyme d'une culture matérielle paléolithique, le Salpétrien. Un peu d'histoire, enfin, de préhistoire.
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La grotte de la Salpêtrière est un abri profond, situé à 200 mètres en aval du Pont du Gard, sur la commune de Remoulins. Elle constitue l'une des stratigraphies les plus complètes du Paléolithique supérieur du midi méditerranéen. Connue depuis le XIX° siècle, le remplissage, de plus de 6 mètres de puissance a presque été totalement vidé (et souvent mal fouillé). Les derniers sondages ont cependant permis de reconnaître des niveaux attribués à l'Aurignacien, au Gravettien, au Solutréen, au Salpétrien et au Magdalénien, représentant 20 millénaires d’histoire. La grotte de la Salpétrière est le site éponyme d'une culture matérielle paléolithique : le Salpétrien.
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Le Solutréen : dans le sud-ouest de la France (Périgord, Quercy), dans l'Indre, le Bassin Parisien et le Maconnais, le Solutréen se caractérise par l'apparition et le développement d'une retouche plate dite retouche solutréenne, sur pointes à face plane et feuilles de laurier, avec ou sans pointes à cran, suivant une chronologie en deux phases démontrée et développée ICI.
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Le Salpétrien : en Languedoc oriental et en Provence occidentale, la retouche solutréenne (plate) du Solutréen récent est rapidement remplacée par une retouche abrupte, c'est à dire à 90° par rapport à la face d'attaque) pour donner des pointes à cran dites "atypiques" caractéristiques d'un faciès nommé Salpétrien, et qui évoluera de façon autonome et parallèle par rapport au Solutréen classique (Voir Thèse ICI).
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Faisons maintenant un bond dans le temps pour nous retrouver à l'époque romaine.
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Le Pont du Gard : pont-aqueduc construit en 5 ans par les Romains (vers -50) pour alimenter en eau la cité romaine de « Nemausus » (Nîmes). Avec ses 49 mètres de hauteur, c’est le pont-aqueduc romain le plus haut du monde. Il est composé de 3 rangées d’arches superposées : 6 arches au premier niveau, 11 arches au second niveau et 47 arceaux à l'origine. Sur une pente moyenne très faible de 25 cm par kilomètre, l'ouvrage acheminait par gravité 30.000 à 40.000 m3 d'eau par jour depuis une source située à Uzès, sur une distance de 50 kilomètres. La canalisation (specus), de largeur constante, est recouverte d’une voûte protégée par un mortier de chaux. Elle est souterraine, en tranchées ou en tunnels à 90% de son parcours et soutenue par de nombreux ouvrages : ponts, ponceaux, ponts à arcades continues (certains éléments sont encore visibles entre Uzès à Nîmes, et 9 se trouvent sur le site du Pont du Gard). Les pierres proviennent de la carrière de l'Estel, à 600 mètres en aval, sur la rive gauche du Gardon. Les fouilles récentes et permettent de mieux comprendre les techniques d'extraction antiques. L'ouvrage est abandonné au début du VI° siècle, lors du partage de la région par les Francs et les Wisigoths.
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Quelques éléments historiques.
 - Au XII° : prélèvement des douze premières arches du 3° étage. Condamnation du passage supérieur du pont, plus large mais plus dangereux.
 - Au XIV° : aménagement du site lié à l'augmentation du trafic : rampes d’accès, échancrure des piles du deuxième étage.
 - Au XV° : forte crue du Gardon et réparation ordonnée par le roi Charles VII.
 - Au XVII° : marques des compagnons du Tour de France (plus de 320). Restauration : encorbellements et colmatages des échancrures.
 - Au XVIII° : construction d'un pont routier accolé au pont-aqueduc (pont Pitot). Réactivation de la carrière de l’Estel.
 - Au XIX° : Prosper Mérimée, inspecteur des Monuments historiques, constate l'état de l'ouvrage : « Les grands arcs sont dans un état épouvantable, un certain nombre de claveaux sont détachés, et tous sont rongés de manière à donner de vives inquiétudes. Le rapporteur pense que c’est une affaire dont il faut s’occuper sans perdre de temps, car l’administration serait impardonnable s’il arrivait un accident » Inscription sur la première liste des monuments historiques, et restaurations successives.
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Après cette introduction historico-culturelle, quelques clichés.
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vues d'ensemble
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jeux d'arches
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le végétal, le minéral et l'eau
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le quatrième élément, le soleil,
qui dessine des jeux d'ombres
et de lumières avec le pont
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On a cherché, en vain, le cinquième élément ...
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Bruno

16 avril 2012

Dégustation à l'Ermitage du Pic Saint Loup (Saint Mathieu de Treviers - 34)

En vacances pour quelques jours dans les environs du Pic Saint Loup, la tentation était trop grande pour ne pas visiter un vigneron de cette appellation. Grâce aux conseils avisés de notre ami Laurent, qui nous a conforté dans notre choix, rendez-vous fût donc pris en ce mardi matin un peu pluvieux (et oui, même dans le sud !) à l'Ermitage du Pic Saint Loup, l'un des domaines les plus qualitatifs de la région languedocienne.
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Place à la dégustation des rouges, étagée sur trois cuvées.
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Cuvée Tour de Pierre 2010 (sol argilo-calcaire, argiles rouges, éboulis de bas de pente et gravette - 50 % de grenache, 40 % de syrah et 10 % de mourvèdre - élevage en foudres et barriques) : cette cuvée se caractérise par un joli nez frais, très fruité (plutôt fruits rouges) avec une composante sudiste légère.  La bouche est fraîche, fine, révélant des tannins très fins et élégants. Touches d'épices légères. Une joli cuvée d'entrée de gamme déjà bien en place. Sera à son apogée vers 2015.
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Cuvée Sainte Agnès 2010  (sol argilo-calcaire, argile blanche et calcaire dur de milieu de coteau - 50 % de grenache, 40 % de syrah et 10 % de mourvèdre - égrappage - cuvaison de 35 jours - élevage en foudres et barriques de 12 à 14 mois) : le nez est plus vineux, plus profond, plus sérieux. Les fruits noirs et rouges (cassis, cerises noires) sont toujours présents, derrières une première sensation d'épices et de tabac blond. La bouche est puissante, bâtie sur une profonde minéralité. Les tannins plus abondants présentent un faciès presque lacté, sur une granulosité crayeuse salivante. Finale fraîche, minérale et salivante. Prévoir un temps de garde un peu plus important et/ou un léger carafage (2017 / 2020 ?).
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Cuvée Guilhem Gaucelm 2008 (sol argilo-calcaire quaternaire et galets roulés - vieilles vignes de grenache et de syrah - rendement réduit de 10 à 20 hl/ha - élevage en fûts de chêne de 24 à 30 mois) : un magnifique nez de grande syrah, sur des notes florales (violette, rose) et de poivre doux. A l'aération, des notes d'olives vertes et de plantes aromatiques apparaissent. La bouche est élégamment puissante et puissamment élégante, belle acidité de structure, tannins abondants, légèrement réglissé, une pointe cacaotée. Finale envoutante, saline à souhait. Le boisé marque encore un peu cette finale, mais il ne s'agit là que d'une question de temps (2018 / 2025 ?). Un 'grand cru'.
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Une très belle gamme, homogène et qui sait allier finesse et puissance.
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Bruno



P.S. : Pour plus d'informations sur les terroirs du Pic, je vous conseille l'article publié sur Vin-Terre-Net (et liens associés dont une dégustation organisée par Nicolas Bon dans le cadre du 'CAVE').

15 avril 2012

Couteau Occitan

De retour d'une magnifique semaine entre Gard et Hérault, je ne résiste pas à vous montrer ma dernière acquisition, un couteau "Occitan" acheté à Saint Guilhem le Désert.
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Lame en acier Z100 (acier à forte teneur en carbone, trempé à l'huile), mitres en maillechort (alliage de cuivre, de nickel et de zinc, d'aspect argenté/doré),  ...
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abeille en forme de croix occitane,
à quatre branches et 12 boules,
correspondant aux 12 signes zodiacaux,
guillochage du dos et ...
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... de la lame
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manche en chêne vert veiné (région oblige)
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Un nouvel outil qui a été étrenné ce soir.
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Bruno

8 avril 2012

Une décennie bien fêtée

Pour fêter la première décennie de connaissance d'un couple d'amis, lointains géographiquement mais toujours très proches dans notre cœur, nous voilà donc en ce dimanche de Pâques dans la garrigue nîmoise. Une bonne nouvelle, les cigales sont encore endormies ; une mauvaise, un méchant vent nous empêche de profiter du jardin.
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Précédés par un magnifique bouquet concrétisant ces 10 années, l'amitié, le partage, une cuisine de haut vol réalisée à quatre mains à l'aide du commis Oliv - qui avait aujourd'hui troqué ses habits d'apparat contre la toque - et quelques belles bouteilles ont été au rendez-vous.
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Quelques impressions de dégustation prises rapidement au cours d'un repas dont le but était l'amitié, sans autre ambition (en particulier en ce qui concerne l'analyse des vins).
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Sancerre, les Culs de Beaujeu 1996, François Cotat : une robe jaune claire, pratiquement sans signe d'évolution. Un nez complexe et qui apparaît équilibré, entre une sensation acidulée douce et une pointe de menthol, le tout enrobant une douce rondeur. La bouche est complètement en accord, fraîche, citronnée juste comme il faut, révélant une rondeur de bon aloi. La finale est magnifique, sur le fenouil et la truffe. Excellent.
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Corton-Charlemagne Grand Cru 2001, domaine Bonneau du Martray : magnifique nez de grand Chardonnay, noiseté, légèrement grillé, floral et laissant paraître des notes d'amertume noble. En bouche, on est frappé par la corpulence du vin, encore dans sa prime jeunesse. Magnifique amertume noble, complétée par des notes de zan, d'anis et un léger glycériné. La finale se révèle d'une minéralité noble, salivante et d'une tension ... interminable. Simplement un grand vin !
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Châteauneuf du Pape, château Mont Redon 1966 : une robe rouge orangée assez claire, montrant une évolution certaine. Le premier nez est d'abord très viandé (type jambon de pays fumé). A l'aération, des notes sudistes apparaissent comme la figue et le pruneau. La bouche est complètement fondue, suave et légèrement alcooleuse (mais pas trop). Notes kirchées magnifiques, apportant un velouté au vin. Finale légèrement réglissée. Excellent. Force est de constater que le vin soutient - tout comme notre hôte d'un jour - son âge.
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Bourgogne 2009, domaine Dugat-Py : Est-ce l'ordre de service mais nous avons eu une très grosse déception avec ce vin. Si le nez "pète" les fruits rouges avec une première sensation très cistercienne, la bouche fraîche apparaît stricte, (trop ?) serrée, à la limite de la raideur. Finale très marquée par l'élevage. A revoir.
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Richebourg Grand Cru 1988, domaine Gros frère et soeur (étiquette détachée) : la déception de ne pas voir l'étiquette a été rapidement effacée par le plaisir que cette bouteille  nous a apporté. Nez sur la cerise, doté d'une belle maturité et d'une évolution ménagée. La bouche est typiquement nuitonne, encore fraîche, terriblement fruitée, le tout porté par une acidité totalement intégrée. Granulosité salivante en finale, plus sur le cassis. Une impression de très grande profondeur se dégage de ce vin. Exceptionnel.
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Un grand merci à Fiona et à Laurent pour leur générosité, leur hospitalité et leur sens du partage. Rendez-vous dans 10 ans, dans 20 ans, dans 30 ans, ... (j'arrête là car dans 30 ans, je serai peut-être en bout de course).
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L'amitié n'est pas un vain mot !
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Merci également au "mousse" Oliv qui a parfaitement officié aux fourneaux (un véritable Rémy Bricka que cet homme là !).
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En route maintenant pour le Pic Saint Loup !
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Bruno

1 avril 2012

Jardins en Seine à Suresnes (92)

Ce week-end, se tenait à Suresnes le traditionnel salon "Jardins en Seine". Une bien jolie balade en cette première journée d'avril, ensoleillée, presque estivale.
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Quelques souvenirs en images.
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Bruno