27 juin 2020

Tasting au domaine Chicotot à Nuits Saint Georges (21)

Crédit photographique : domaine Chicotot

Après 3 mois de confinement et d’incertitudes, ce week-end bourguignon nous a permis de renouer avec des traditions ô combien tenaces mais toujours attendues avec impatience.

Nous revoilà donc en ce samedi matin du côté de Nuits Saint Georges, pour une descente en cave chez Pascale et Georges Chicotot. Dès notre arrivée, le ton est donné. Faisant fi des distanciations (sociales L), quelques embrassades salutaires nous ont permis de retrouver intacte notre joie commune de nous revoir. Malgré un emploi du temps plutôt chargé et bousculé, Pascale n’a pas hésité à nous consacrer presque 2 heures pour une remise à niveau sur les millésimes 2019 et 2018 (jusqu’à devoir écourter leur pause déjeuner).
L’amitié est un sentiment tenace et têtu !
Encore une fois, les vins se sont tranquillement construit depuis octobre dernier, avec une promesse pour l’avenir … En avant pour quelques impressions personnelles

Quelques 2019 sur fût
Bourgogne, Côte d’Or 2019 : un fruité très sérieux au nez, avec encore une pointe de gaz (malo en cours). Notes sur des arômes de violettes. Bouche d’une gourmandise immédiate. Un « cadeau » à moins de 20 €. Très Bien
Nuits Saint Georges, Papillon de Nuys 2019 : un vin déjà bien construit, avec un nez finement et doucement torréfié. Du fruit qui dégage une belle suavité. Une douceur tannique élégante. De l’allonge … laissant une empreinte superlative avec une base fruitée sérieuse. Excellent
Nuits Saint Georges, aux Allots 2019 : nez floral typé « alcool frais », une infusion élégante. Un soupçon d’élevage est perceptible à ce stade. Rondeur expansive en bouche, structurée sur l’allonge, avec une aromatique très mure. Très Bien +
Nuits Saint Georges, premier cru les Rues de Chaux 2019 : un fruité très sérieux, avec ce marqueur toujours présent, une fine torréfaction alliée à une amertume salivante. Bouche très vineuse, sur les fruits noirs, une pointe réglissée et une finale sur la fraîcheur. Excellent +
Nuits Saint Georges, premier cru aux Toreys 2019 : un vin qui m’a semblé plus léger, peut-être un peu marqué par les tannins encore présents et saillants. Bien +
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2019 : si le premier nez est un peu fermé, la bouche est déjà sublime. Tannins poudrés, pointe café, base fruits noirs intense et bien mure. Finale superbe sur un trio allonge / empreinte / rétro-olfaction. A laisser vieillir tranquillement pour un avenir radieux. Exceptionnel (Panthéon-2020)
Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2019 : plus « évanescent » au nez, sur une base élégante. La bouche est par contre bâtie sur une structure de grand cru. Une liqueur noble sur les alcools fins, des tannins de velours extrêmement civilisés et une fraîcheur finale à l’avenant. Excellent (+)

Quelques 2018 en bouteille
Nuits Saint Georges, les Charmottes 2018 : une claque pour ce vin de copains ! Gourmandise fruitée, fraîcheur équilibrée et tannins soyeux. Quel fruit en complément ! Coefficient de torchabilité = 100 %. Excellent
Nuits Saint Georges, aux Allots 2018 : un nez sur les fruits plus profond, plus élégant mais sans doute moins immédiat et moins charmeur. Tannique en bouche, avec un côté réglissé bien présent. Pointe d’élevage en finale, qui marque un peu le vin. Bien +
Nuits Saint Georges, premier cru les Pruliers 2018 : un nez sur la finesse extrême, très floral et d’une élégance superlative. Bouche plus construite, avec des tannins « grillés », une allonge et une persistance toujours sur des notes de réduction noble / de grillé. Très Bien +
Nuits Saint Georges, premier cru aux Toreys 2018 : je suis passé à côté de ce vin (comme pour le 2019 d’ailleurs). Une impression d’acidité, de manque de chair malgré une impression de belle rondeur. A revoir
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2018 : une deuxième claque avec ce vin d’une classe exceptionnelle. Un nez sur l’élégance et la finesse, qui m’évoque plus Vosne que Nuits. Du fruit, des notes d’amandes / d’amers nobles … et une impression de douceur. Bouche tout en velours. Tannins finement et délicatement poudrés. Allonge portée par une acidité de structure du plus bel effet. Empreinte superlative. Excellent +
Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2018 : On aurait pu penser que, passer après ce Vaucrains eut été difficile. Que nenni, que nenni. A Saint Georges rien d’impossible ! Si le premier nez est plutôt fermé et un peu plus « sec », l’aération et la remontée de température dévoile un caractère aérien sur le menthol et une aromatique envoutante. Le parangon du Pinot Noir en quelque sorte. Bouche à l’avenant, sur un triptyque gras / grillé / torréfié. Elégance superlative associée à une puissante totalement maîtrisée. Des tannins avec un toucher de bouche exceptionnel, qui caressent les papilles. Allonge et impression finale qui viennent compléter avec profit cette description. Exceptionnel (Panthéon-2020).

Traditionnellement, nous terminons toujours la dégustation par un vin « mystère ». Cette année, ce sera un vin assez ancien, dont le vin montre encore une fine réduction noble … qui va vite disparaître au profit d’un profil tertiaire : infusion de fruits à l’alcool, notes de feuilles humides et aromatiques (menthe fraîche). Bouche fondue, douce, fraîche, sur les fleurs fanées (roses), des tannins avec encore de la mâche et une finale avec un volume et quelques aspérités salivantes. 20 ans d’âge ? Un village ou un premier cru ? Nous nous perdons en conjectures. En fait, il s’agit d’un Nuits Saint Georges, village 1993.

Encore une fois, un immense merci à Georges et Pascale de leur accueil, leur disponibilité et de ce partage d’instants toujours magiques. RDV est déjà pris pour octobre … si la pandémie veut bien nous laisser tranquille.

Bruno

2 commentaires:

PASCALE CHICOTOT a dit…

Lequel de nous prend le plus de plaisir ? Les moments que nous partageons, chaque fois placés sous le signe de Bacchus et de l'Amitié, donnent du sens à notre travail/passion.

Bruno Bosselin a dit…

Merci Pascale. Un plaisir ne vaut que s'il est partagé.
Continuez à faire bon ... et vivement octobre