18 octobre 2019

Dégustation au domaine Chicotot à Nuits Saint Georges (21)


Troisième (et dernière) visite de ce vendredi chargé, nous voilà maintenant à Nuits Saint Georges, au domaine Chicotot. Cette année, c’était assez Rock’n Roll, entre encuvage / décuvage, nettoyage des fûts, … mais comme à son habitude, la famille Chicotot a tout fait pour que le caractère amical de notre visite soit respecté. Et c’est réussi, la preuve avec ce « marathon » sur 3 millésimes. Voici mes quelques impressions.

LE MILLESIME 2019
Il serait illusoire (et prétentieux) de vouloir brosser un portrait du millésime 2019 (et même du 2018 toujours en élevage) tant les vins sont encore en gestation : lies en suspension, gaz carbonique encore présent, malo non faite, … Je resterais donc volontairement très synthétique sur mes commentaires.
Bourgogne, Côte d’Or 2019 : du fruit, de la maturité, une belle concentration et des tannins fins.
Ladoix 2019 : un supplément de corpulence, une élégance plus aboutie, de la fraîcheur (toujours), de la mâche et des tannins crémeux. Un futur grand vin
Nuits Saint Georges, Charmotte 2019 : du fruit et de la concentration, c’est très vineux, une richesse sur la douceur. Griottes acidulées bien mûres.
Nuits Saint Georges, aux Allots 2019 : un vin aérien et volumineux, de l’épice et une très grande élégance.
Nuits Saint Georges, premier cru en la Rue de Chaux 2019 : sous la réduction, des notes (classiques) de café torréfié et d’épices blanches. Un fruité sur l’équilibre, la fraîcheur et les épices. Prometteur
Nuits Saint Georges, premier cru aux Thorey 2019 : grande élégance, fruits rouges, un grain tannique avec de la mâche et de la fraicheur. Un côté vosnien.
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2019 : un jus séveux, un fruit bien structuré, une alliance parfaite entre tannins, fraîcheur et longueur. Grand vin à venir
Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2019 : de la structure et de l’élégance. Notes d’épices douces. Un vrai Grand Cru

LE MILLESIME 2018 (en cours d’élevage)
Ladoix 2018 : fruits noirs, notes acidulées et réglissées. Bouche sérieuse, sur une belle acidité et des tannins fins. Beau terroir (encore !)
Nuits Saint Georges, les Saint Juliens 2018 : de l’élégance sur une base de fruits acidulés, avec une certaine corpulence.
Nuits Saint Georges, Charmotte 2018 : joli fruit sur l’élégance, de la douceur en bouche.
Nuits Saint Georges, premier cru les Pruliers 2018 : plus de droiture et de concentration. Un vin d’esprit, sensuel.
Nuits Saint Georges, premier cru aux Thorey 2018 : de la griotte bien mûre, de la concentration et une superbe élégance.
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2018 : une élégance superlative, douce et tendre, notes mentholées nobles. Grandiose !
Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2018 : un vin massif au nez, corpulent et élégant en bouche. Tannins bien présents, une sorte de douceur sur la finale. Moins abouti que les Vaucrains à ce stade.

QUELQUES 2017 EN BOUTEILLES
Nuits Saint Georges, les Saint Juliens 2017 : nez sur l’élégance et le soyeux, soyeux qui se retrouve en bouche. Tannins très fins, veloutés, proches de Vosne. Belle acidité complexifiée par une pointe d’amertume très salivante, sur le zan. Finale gourmande. Excellent
Nuits Saint Georges, premier cru en la Rue de Chaux 2017 : si le nez est plus retenu, la bouche révèle de magnifiques tannins murs, crémeux, avec un grain presque magique. Fruité intense, bouche de velours et grands amers bien dosés. Le temps fera son affaire pour ce futur grand. Excellent +
Nuits Saint Georges, premier cru aux Thoreys 2017 : un vin plus austère et plus tannique. Un côté terrien marqué. Bouche similaire, avec toutefois de l’élégance et une finale plus sur la rondeur. Très Bien +
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2017 : je reprendrai mon commentaire de juin dernier tellement ce vin m’a séduit : un grand cru ultime, telle pourrait être sa devise. Tannins poudrés, longueur en bouche, acidité intégrée, aromatique à la fois fruitée et terrienne. Dire qu’il n’a pas 2 ans. Puissance sur la finesse ou finesse sur la puissance ??? Exceptionnel

Traditionnellement, chez les Chicotot, on termine la dégustation par un « vieux » millésime ayant de fortes affinités avec celui en gestation. Pas de dérogation à la règle cette année encore, et nous voilà avec un Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 1969 : une aromatique exotique sur le premier nez, typé alcools et cétones terpéniques (camphre). Puis lentement, doucement, avec l’aération, les feuilles mortes apparaissent sur un substrat laissant entrevoir les fruits. Quelques effluves mentholés du plus bel effet. En bouche, la première impression est la douceur (l’acidité ne semble pas si importante), mais le vin est toujours droit et sans mollesse. Belle empreinte tout au long de la dégustation, jusqu’à une finale réglissée douce. Avec l’aération, le vin (re)prend du volume et de l’ampleur, de la profondeur aussi. Le nez de grand pinot se révèle, sur les feuilles mortes, les fleurs fanées, le fruit à l’alcool … La bouche est soyeuse, suave, sans aspérité. De la tension aussi avec l’acidité qui montre le bout de son nez. Empreinte sensuelle sur la persistance. Un vin pour la méditation. Exceptionnel

Encore une fois, un immense merci à Pascale (et à Clément malgré la charge de travail) de son accueil et pour ce partage d’instants toujours précieux.

Bruno

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