Troisième (et dernière) visite de ce vendredi
chargé, nous voilà maintenant à Nuits Saint Georges, au domaine Chicotot. Cette
année, c’était assez Rock’n Roll, entre encuvage / décuvage, nettoyage des
fûts, … mais comme à son habitude, la famille Chicotot a tout fait pour que le
caractère amical de notre visite soit respecté. Et c’est réussi, la preuve avec
ce « marathon » sur 3 millésimes. Voici mes quelques impressions.
LE
MILLESIME 2019
Il serait
illusoire (et prétentieux) de vouloir brosser un portrait du millésime 2019 (et
même du 2018 toujours en élevage) tant les vins sont encore en gestation :
lies en suspension, gaz carbonique encore présent, malo non faite, … Je
resterais donc volontairement très synthétique sur mes commentaires.
Bourgogne, Côte d’Or 2019 : du
fruit, de la maturité, une belle concentration et des tannins fins.
Ladoix 2019 : un supplément de
corpulence, une élégance plus aboutie, de la fraîcheur (toujours), de la mâche
et des tannins crémeux. Un futur grand
vin
Nuits Saint Georges, Charmotte 2019 : du fruit et de la concentration, c’est très vineux, une
richesse sur la douceur. Griottes acidulées bien mûres.
Nuits Saint Georges, aux Allots 2019 : un vin aérien et volumineux, de l’épice et une très
grande élégance.
Nuits Saint Georges, premier cru en la Rue de Chaux 2019 : sous la réduction, des notes (classiques) de café
torréfié et d’épices blanches. Un fruité sur l’équilibre, la fraîcheur et les
épices. Prometteur
Nuits Saint Georges, premier cru aux Thorey 2019 : grande élégance, fruits rouges, un grain tannique avec de
la mâche et de la fraicheur. Un côté vosnien.
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2019 : un jus séveux, un fruit bien structuré, une alliance
parfaite entre tannins, fraîcheur et longueur. Grand vin à venir
Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2019 : de la structure et de l’élégance. Notes d’épices douces. Un vrai Grand Cru
LE
MILLESIME 2018 (en cours d’élevage)
Ladoix 2018 : fruits noirs, notes
acidulées et réglissées. Bouche sérieuse, sur une belle acidité et des tannins
fins. Beau terroir (encore !)
Nuits Saint Georges, les Saint Juliens 2018 : de l’élégance sur une base de fruits acidulés, avec une
certaine corpulence.
Nuits Saint Georges, Charmotte 2018 : joli fruit sur l’élégance, de la douceur en bouche.
Nuits Saint Georges, premier cru les Pruliers 2018 : plus de droiture et de concentration. Un vin d’esprit,
sensuel.
Nuits Saint Georges, premier cru aux Thorey 2018 : de la griotte bien mûre, de la concentration et une
superbe élégance.
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2018 : une élégance superlative, douce et tendre, notes
mentholées nobles. Grandiose !
Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2018 : un vin massif au nez, corpulent et élégant en bouche.
Tannins bien présents, une sorte de douceur sur la finale. Moins abouti que les
Vaucrains à ce stade.
QUELQUES
2017 EN BOUTEILLES
Nuits Saint Georges, les Saint Juliens 2017 : nez sur l’élégance et le soyeux, soyeux qui se retrouve
en bouche. Tannins très fins, veloutés, proches de Vosne. Belle acidité
complexifiée par une pointe d’amertume très salivante, sur le zan. Finale
gourmande. Excellent
Nuits Saint Georges, premier cru en la Rue de Chaux 2017 : si le nez est plus retenu, la bouche révèle de
magnifiques tannins murs, crémeux, avec un grain presque magique. Fruité
intense, bouche de velours et grands amers bien dosés. Le temps fera son
affaire pour ce futur grand. Excellent +
Nuits Saint Georges, premier cru aux Thoreys 2017 : un vin plus austère et plus tannique. Un côté terrien
marqué. Bouche similaire, avec toutefois de l’élégance et une finale plus sur
la rondeur. Très Bien +
Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2017 : je reprendrai
mon commentaire de juin dernier tellement ce vin m’a séduit : un grand cru ultime,
telle pourrait être sa devise. Tannins poudrés, longueur en bouche, acidité
intégrée, aromatique à la fois fruitée et terrienne. Dire qu’il n’a pas 2 ans.
Puissance sur la finesse ou finesse sur la puissance ??? Exceptionnel
Traditionnellement,
chez les Chicotot, on termine la dégustation par un « vieux »
millésime ayant de fortes affinités avec celui en gestation. Pas de dérogation
à la règle cette année encore, et nous voilà avec un Nuits Saint
Georges, premier cru les Vaucrains 1969 : une
aromatique exotique sur le premier nez, typé alcools et cétones terpéniques
(camphre). Puis lentement, doucement, avec l’aération, les feuilles mortes
apparaissent sur un substrat laissant entrevoir les fruits. Quelques effluves
mentholés du plus bel effet. En bouche, la première impression est la douceur
(l’acidité ne semble pas si importante), mais le vin est toujours droit et sans
mollesse. Belle empreinte tout au long de la dégustation, jusqu’à une finale
réglissée douce. Avec l’aération, le vin (re)prend du volume et de l’ampleur,
de la profondeur aussi. Le nez de grand pinot se révèle, sur les feuilles
mortes, les fleurs fanées, le fruit à l’alcool … La bouche est soyeuse, suave,
sans aspérité. De la tension aussi avec l’acidité qui montre le bout de son
nez. Empreinte sensuelle sur la persistance. Un vin pour la méditation. Exceptionnel
Encore une fois, un immense merci à Pascale (et
à Clément malgré la charge de travail) de son accueil et pour ce partage
d’instants toujours précieux.
Bruno
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