Quartier général de notre périple transalpin en
Piémont, l’Hôtel
i-Castelli situé à Alba. Hôtel
**** parfaitement tenu, chambres spacieuses, bien équipées et très propres,
pour un prix modique (120 € la nuit pour deux, petits-déjeuners compris).
(Grande) cerise sur le gâteau, un restaurant
situé sur le toit de l’hôtel réservant une vue à 360° sur les environs, et
notamment les Alpes. Accueil impeccable, service décontracté mais précis et
professionnel, assiettes de grande qualité laissant une grande place aux
spécialités piémontaises (pâtes, risotto, veau, …). Mes must testés dans la
carte (sans photo malheureusement) :
Viande crue de veau
Fassone battue au coteau avec Grana Padano
Petits ravioli farcis
avec trois rôtis avec beurre et sauge
Risotto (Carnaroli)
avec Salade de Trévise et Fontina
Coupée de veau Fassone
au sel rose et huile de romarin
Escalope de veau,
jambon cru, sauge
Tarte chaude au
chocolat gianduja* et noisettes
Profiteroles fourrées
à la crème de chantilly, caramel salé
Deuxième cerise sur le gâteau, une carte des
vins recélant de nombreuses pépites, tant sur les crus classés en DOCG (Barolo
et Barbaresco) que sur les DOC moins connues (Chardonnay, Barbera d’Alba,
Nebbiolo d’Alba, …), le tout à des prix imbattables (même pour des millésimes
de plus de 20 ans et/ou chez des stars du Piémont). Votre mission (si vous
l’acceptez) : trouvez un Chardonnay de noble origine pour moins de 30 €
sur table en France.
Une adresse sûre où nous reviendrons si d’aventure
nos pas nous mèneraient de nouveau dans cette région.
Pour illustrer mon propos, voici les quelques
vins que nous avons débusqués lors de cette première semaine …
DOC
Chardonnay Langhe, Cadet 2014, Bruno Rocca : robe jaune fluorescente et profonde. Nez grillé,
longue et fine amertume salivante. Bouche à l’avenant, avec un joli gras qui
enrobe et habille le vin, belle longueur sur une persistance voyant un retour
d’un grillé noble et d’une belle amertume légèrement saline. Laisse un souvenir
gras, aromatique et puissant. Excellent
DOCG Barbaresco,
Montefico 2009, Produttori del Barbaresco : robe rubis profonde sur une légère évolution
visible. Premier nez avec une pointe animale, profonde, aromatique … qui
pinote. Soupçon d’amers nobles. A l’aération, développement de l’élégance
fruitée en complément des fragrances précédentes. Bouche caractérisée par une
belle droiture, sur une aromatique fraîche, avec une synergie entre acidité et amertume.
Tannins avec de la mâche, imposants mais équilibrés, à la fois anguleux et
crémeux. Un vin qui possède du volume et du caractère, à « manger ». Excellent
DOC
Chardonnay Langhe, Piodilei 2013, Pio Cesare : robe jaune fluorescente plus claire. Nez sur une
légère réduction passagère qui disparaît rapidement. Fraîcheur florale, effilée
et droite, avec des notes d’anis et de zan. Bouche construite sur la tension,
dégageant une puissance élégante. Une pointe grasse et « opulente »
vient complexifier l’ensemble (et l’éloigne quelque peu des classiques plus
chenin que chardonnay). Notes finales minérales, sur le caillou. Accord majeur
avec un tartare de veau. Peut-être plus court et moins complexe que le premier
chardonnay dégusté. Très
Bien +
DOC Nebbiolo
d’Alba, 2015, Bruno Giacosa :
robe rubis sombre mais peu intense. Nez sur un fruité expressif, doté d’une
grande élégance, une sorte d’infusion de fruits torréfiés (pointe café). Bouche
« douce », d’une grande finesse veloutée, des fruits murs, des tannins
très civilisés et une belle amertume fine. Finale sur ces tannins, serrés mais
élégants, laissant une empreinte superlative. Un grand nebbiolo de méditation
et de plaisir. Excellent +
DOC
Chardonnay Langhe, Settembrino 2015, Grasso Fratelli : robe jaune d’or pâle. Un petit grillé
fin au nez, sur une base « bourguignonne », avec le triplet amandes /
noisettes / floralité. Une pointe fumée apparaît à l’aération. Bouche
gourmande, ronde, grasse, mais qui sait rester équilibrée, sur une amertume
saline très salivante. L’acidité est totalement et parfaitement fondue. Finale
magnifique, grasse et glycérinée, énergique sur une acidité maîtrisée.
Retro-olfaction complexifiante, sur des notes grillées fines et douces, presque
« sucrées / douces ». Un grand chardonnay qui en mettrait à pas mal
de bourgognes (à moins de 30 € sur table en plus !). Excellent +
DOCG Barolo,
Bussia 2010, Parusso :
douceur et puissance au premier nez, vivement complété par un fruité type
« fruits à l’alcool », une pointe torréfié et une aromatique
puissante en supplément. Bouche équilibrée et complexe. Grande acidité noble,
belle amertume s’associant avec plénitude à une charge tannique imposante et
salivante. Finale toute sur la longueur, la fraîcheur et une aromatique plutôt
sudiste et exubérante. Excellent
DOC Barbera
d’Alba, Vigna Francia 2016, Giacomo Conterno : robe rouge sombre très intense et profonde. Un
premier nez sur les fruits bien murs, principalement la cerise noire, avec une
grosse aromatique sur la maturité du fruit. Impression de fraîcheur liée à
l’acidité, complexité, pointe fumée et glycérinée. Bouche toute en soir,
sensuelle, des tannins superlatifs presque cambuléens, une acidité au top et
une impression quasi semi-perlante vivifiante. Quelle puissance déjà fondue
pour un vin encore « tout bébé ». Presque prêt à boire pour des
décennies. Grand vin Exceptionnel
DOC Moscato
Passito, La Belle Estate 2016, Vite Colte : robe pâle presque incolore. Nez aromatique qui
embaume la pêche de vigne, avec une impression de sucrosité mesurée. Bouche
complètement en accord avec le nez, dégageant une impression de légèreté sur
une base fruit / semi-sucre. Une belle façon de finir un repas, sur une note
légère mais sérieuse. Très
Bien +
DOCG Barolo,
Brunate 1995, Bricco Rocche Ceretto : Robe brun-orangé peu évoluée, de densité légère. Nez
complètement fondu, sur un équilibre confit, une rondeur douce complétée par
une pointe animale, un côté réglissé et des notes de fruits à l’alcool. La
bouche est droite et soyeuse, avec une longue acidité qui supporte une
puissance maîtrisée et apporte une belle vivacité sur la fraîcheur. Un vin dans
la plénitude de l’âge, tel un vieux Bourgogne mais avec un supplément de
structure et d’aromatique. Les tannins sont complètement fondus, mais garde un
certain relief, un véritable grain exceptionnel en bouche. Longueur
superlative, douce, énergique, fraîche et aromatique. Dernier retour sur la
cerise fumée, le kirsch et une impression de plénitude. Exceptionnel (Panthéon-2019)
Un
grand merci à toutes les équipes de l’hôtel et du restaurant pour leur accueil
et leurs conseils, même en fin de repas pour les choix des vins du dîner du
lendemain !
Superbes
dîners, superbes assiettes, superbes vins … dans une ambiance très sympathique
où les efforts pour parler français ont été grandement appréciés (même si avec
les mains, on arrive à se comprendre).
Bruno
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