Dans le magnifique village de Château Chalon (ouiii ouiii ouiii comme dirait Stéphane
Bern), une visite de vigneron est incontournable. Et comme on se contente du
meilleur, nous avions pris RDV au domaine Jean Macle, connu et reconnu comme le
sommet du rocher jurassien.
Nous sommes reçus par Madame Macle mère qui
nous propose une très belle dégustation, ponctuée de recettes de cuisine et
agrémentée de quelques « vieilleries ».
En route pour une symphonie des fragrances et
des saveurs.
Le Côtes de Jura 2012 présente un nez jurassien typique, laissant une impression de douceur et
de complexité. Quelques notes « jaunes » viennent compléter la floralité
chardonnesque. Bouche fraîche, peu typée, présentant une rondeur avenante et
une acidité tonique qui n’aura de cesse d’allonger le vin. Finale sur les noix fraîches,
une amertume vivifiant et un peps presque « perlant ». Excellent
Le Château Chalon 2008 présente un nez typique de jaune, complexe, avec un supplément de
fraîcheur sur la menthe, mais pas que. Epices fraîches, noix vertes et anisé
(curcuma) viennent apporter une élégance à la corpulence du vin. En bouche, c’est
à la fois rond et tendu, avec un surplus d’allonge et d’énergie, sur un
registre toujours fin et élégant. Finale acidulée laissant une très grosse (et
longue) empreinte. Vibration ultime. Excellent
++
Un Château Chalon 1982 qui «traînait » évoque les grands chardonnay au nez, avec la corpulence,
la floralité et un grillé à la Coche-Dury. A l’aération, des notes d’amandes
apparaissent. Bouche douce, sur les épices légères et la tension. Les notes de «
jaune » s’intègrent parfaitement à l’ensemble, grâce à l’acidité de structure.
Fraîcheur ultime en finale, interminable sur les papilles. Accord magique avec
un Comté fruité (mi-affiné). Exceptionnel
Le Côtes de Jura 1983 n’est pas en reste, avec les classiques du Jura, mais complétés par la
noix verte et une pointe réglissée du plus bel effet. A l’aération, quelques
notes aldéhydiques se mêlent aux amandes du Chardonnay. Bouche sur un équilibre
presque bourguignon, rondeur tendue et charmeuse, complétée par de belles note
jurassiennes sur une finale à la fois effilée et tout en rondeur ! Paradoxe
bien agréable des grands vins. N’a pas à rougir face à son ainé dans la gamme. On approche l’exceptionnel
On termine la dégustation par un Macvin 2010 dont le nez m’évoque le Marc (du Clos de
Tart), un fond boisé et surtout des notes d’agrumes oranges (Cointreau).
Finesse en bouche malgré la charge alcoolique, aromatique forte portée par les
oranges amères et sucrosité mesurée et bien équilibrée. Quelques notes de
pineau sur la finale. Excellent ++
Nous
remercions Madame Macle mère pour son accueil, ses explications et surtout la
possibilité d’avoir gouté quelques vieux millésimes. Grand(s) terroir(s), grand
vigneron et très grand accueil. Nous avons tutoyé les sommets l’espace d’un
instant.
Bruno
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