Commençons ce périple dans le temps par un phénomène
géologique impressionnant, le Creux du Van (en Suisse). Il s’agit de la
terminaison en « boutonnière » d’une combe d’érosion d’environ 1400 mètres de
large pour 200 mètres de haut. Ruissellement des eaux, dissolution des
calcaires et action (mécanique) des glaciers quaternaires ont modelé peu à peu
cette formation (et oui, la terre est une planète tellurique sur laquelle rien
n’est immuable). Les débris arrachés forment un éboulis obstruant la vallée de
l’Areuse. La paroi du Creux du Van est composée de calcaires du Kimméridgien (Jurassique
supérieur) assis sur un substrat marno-calcaire du Séquanien (faciès de l’Oxfordien),
l’ensemble reposant sur une épaisse série marneuse du faciès Argovien recouverte
d’éboulis détritiques. Un chemin de randonnée propose, depuis l’auberge du
Soliat, de découvrir la totalité du cirque du Creux du Van.
Les reculées
sont issues d’un travail lent de l’eau et de la glace sur les plateaux
calcaires et marneux du massif du Jura. Pénétrant à l’intérieur d’un plateau calcaire à couches horizontales,
elles se terminent au fond d’un cirque calcaire au pied duquel jaillit une
résurgence. La formation des reculées trouve son origine dans la surrection des
Alpes et l’effondrement de la plaine de la Bresse à l’Oligocène.
Une tourbière est une zone humide
caractérisée par l’accumulation progressive d’un sol à forte teneur en matières
organiques stockées et conservées dans un milieu saturé d’eau, et empêchant sa
décomposition (débris végétaux fossilisés). Un biotope particulier s’y
développe, en particulier au niveau d’une flore essentiellement hygrophile
: Droséra (carnivore), Sphaignes (mousses), Utriculaires, Linaigrette,
Canneberge, Ericaceées (bruyère et Calluna), Ligulaire de Sibérie, Carex, …
Quelques rares arbres complètent ce paysage : Salix, Betula pubescens, …
Le site archéologique de Boscéaz-Urba
(Orbe, Suisse) constitue l’un des plus bel ensemble de mosaïques romaines du
nord des Alpes. Vestiges d’une fastueuse villa construite vers 160 AD et
abandonnée entre 250 et 300 AD, elles offrent de riches compositions
géométriques et de remarquables scènes figurées. Découverte au milieu du 19°
siècle, la demeure comptait six bâtiments agencés autour de deux péristyles, au
centre d’un enclos carré de 16 ha comprenant différents bâtiments
d’exploitation agricole et d’habitat. Les fouilles menées entre 1986 et 2004
ont permis de découvrir plusieurs mosaïques (dont certaines sont encore en
cours de restauration) et d’un mithraeum
(lieu de culte dédié au dieu d’origine perse Mithra), et de mettre en évidence
l’exploration de thermes. Aujourd’hui, les mosaïques sont protégées par 4
pavillons visitables et un petit musée bien documenté propose un historique des
recherches menées sur ce site. Je vous enclin à visiter ce site, dont l’ouverture
au public est menacée par une restriction des crédits (même en Suisse).
Au
IX° siècle, Bernon (fondateur de l’abbaye de Gigny sur Suran) développe le monasterium
de Baume (en 910, il partira accompagné de 6 moines de Baume et 6 moines de
Gigny fonder l’abbaye de Cluny). L’abbaye
de Baume-les-Moines prospère dès le XI° siècle, suivant les percepts de la
réforme grégorienne. Au XII° siècle, c’est une des plus puissantes abbayes du
diocèse de Besançon. Elle garde cependant son indépendance vis-à-vis de Cluny,
et des conflits éclatent. Son statut d’abbaye est confirmé au XIII° siècle et
ses abbés occupent la troisième place après ceux de Cluny et Moissac. Après le
régime de la commende au XV°, la discipline se relâche et les moines
abandonnent le dortoir pour des appartements plus confortables. En 1759, l’abbaye
est sécularisée, les moines prennent le titre de chanoines et Baume-les-Moines
devient Baume-les-Messieurs. À la veille de la Révolution, il ne reste que dix
chanoines. En 1790, les bâtiments de l’abbaye sont déclarés biens nationaux et vendus
aux habitants du village qui obtiennent que l’église abbatiale devienne l’église
paroissiale.
Saint Hymetière,
religieux du monastère de Condat, fonda au IV° siècle un ermitage de la vallée
de la Valouse. L’église actuelle, construite dans le dernier tiers du XI°
siècle, fût partiellement détruite au début du XVII° siècle, puis reconstruite
(croisillon sud, nef, collatéral sud et bas-côté nord). La tour de la croisée
fût remontée et la façade adjointe d’un porche). De l’église d'origine, il ne
subsiste donc que le chevet, le croisillon sud, le mur gouttereau sud et des
morceaux de l'élévation nord de la nef (noyés dans la maçonnerie du XVII°).
L’ensemble dessine toutefois une forme d’harmonie soulignée par son
clocher octogonal.
Enfin,
ne terminons pas ce périple dans le temps sans évoquer la saline royale d’Arc et Senans dont les plans futuristes et
utopistes sont l’œuvre de Claude-Nicolas Ledoux au XVIII° siècle. Je vous
invite à consulter le site internet ICI
pour plus d’informations. Un must, les proportions et les symétries de la
maison du Directeur, que je ne me lasse jamais de photographier. Pour une fois, je ne vous montrerai qu’un panoramique.
Bruno
Bruno
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