Troisième repas de cette trilogie pascale, en famille et dans l’un de nos fiefs normands. Repas maison, vins maisons, tout était réuni pour passer une belle journée. Au menu : salade composée, gigot et ses garnitures, plateau de fromages et Paris-Brest.
Saumur, Coulée
de St Cyr 2009, domaine de St Just : un magnum au sommet de
sa forme … et pour longtemps. C’est le grand frère de celui bu deux jours
auparavant, avec sans doute une impression plus marquée liée au millésime. C’est
bien un vin de Loire et c’est bien un chenin, le substrat minéral et les notes
florales variétales sont bien présentes, mais avec une corpulence et un gras
plus affirmé. En bouche, le vin est à la fois jeune (grande et noble acidité,
amertume vibrante) et déjà bien prêt à boire (miellé élégant, bouche traçante).
Superbe finale à l’avenant de l’ensemble, plus sur l’opulence que sur des notes
semi-oxydatives « salines ». On touche
la quasi-perfection
Chinon, cuvée
Stanislas 2008, Pierre Sourdais (magnum) : c’est un
cabernet franc bien né. Nez très vineux, sur un équilibre assez rustique, mais
sans défaut. Bouche qui oscille entre une charge tannique bien marquée, qui a
du caractère, une acidité non mordante et une corbeille de fruits mûrs. Pas de
notes d’évolution. Touches fumées et réglissées des plus agréables. Très
persistant en finale, sur des notes de type « zan ». Excellent.
Intermezzo, une sorte de « trou normand »
revisité. Un vin servi en dehors de tout plat, et juste avant le fromage. Pauillac, premier grand cru
classé du Médoc, château Lafite-Rothschild 1970 :
cette bouteille avait été offerte à mon beau-père pour ses 70 ans. Les
circonstances de la vie ont fait qu’il n’a pas pu en profiter. Nous avons eu
une pensée toute émue en sa mémoire.
Comment
décrire un vin pour lequel je n’ai aucun repère. C’est mon premier (et sans
doute seul) 1° GCC de Bordeaux. C’est mon plus vieux Bordeaux dégusté. Alors
soyons modeste : essayons de rester un impressionniste du vin et ne cherchons
pas à copier les spécialistes. J’ai été surpris par la jeunesse, la fraîcheur
et l’élégance du vin. Le fruité est encore bien présent, sans ces notes de
poivrons que l’on rencontre trop souvent en Gironde. De la soie liquide en
bouche, une évolution légère (quand même), qui apporte un supplément d’âme au
vin, une sorte de force tranquille. Finale en queue de paon qui ne s’arrête pas
de continuer ! J’ai encore ce souvenir gravé en moi. En paraphrasant certains amis
vignerons : une anthologie de cabernet.
Justement,
les Delesvaux, parlons-en. Parce qu’évidemment avec les Paris-Brest, il nous
fallait une petite douceur. Et hop, un Coteaux
du Layon, les Clos 2011 : il faut une bonne confiance en soi pour
passer après une telle empreinte. Et bien le « petit » de la famille a réussi
son examen. Equilibre entre les sucres, la structure acide et les fragrances.
Un rôti noble, presque charbonné, laissant une sensation presque tannique
quoique douce. Finale à la fois tendue, fraîche et vivifiante, solide et
mentholée. Le temps n’a pas d’importance, seul le plaisir compte. Excellent
S’il
fallait tirer un bilan de ce week-end de trois jours : positif, positif et
positif.
Bruno
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