Ce lundi, les critiques bien connus Bettane
et Desseauve organisaient leur 3° Winelab
à Paris, au Carreau du temple. Je
tiens à remercier très chaleureusement Arnaud Lambert pour l'invitation dont il
m'a fait bénéficiée, alors que le salon est « normalement
réservé aux professionnels, mais un bloggeur amateur au sens aimer n'est-il pas un
professionnel ?
Je remercie également l'équipe
d'organisation, et en particulier Loic Verneyre pour sa collaboration active
dans mon processus d'accréditation.
Quant au salon, rien à redire, bel endroit,
beaux espaces aérés et de stands bien espacés, à la signalétique parfaite.
Verres à dégustation Riedel parfaits (grands taille, un peu type Grand
Tasting). J'y reviendrai(s) avec plaisir.
Passons maintenant aux choses sérieuses (les
dégustations seront décrites dans le sens d'impression du carnet fourni avec
l'entrée).
Domaine de St Just / Château de Brézé (Arnaud Lambert)
Je ne présente plus Arnaud tant ses vins me plaisent …
Saumur
blanc, coulée de St Cyr 2013 : un nez floral très
aérien, complété par un enrobé élégant. La bouche est sur un Chenin acidulé et
citronné, équilibré par un élevage un peu plus appuyé que d'habitude, mais justement
dosé. Belle vibration sur la finale. Très
Bien +
Saumur
blanc, clos David 2014 : un nez plus poudré mais qui traduit
une maturité plus importante, laissant une impression très vineuse. La bouche
est construite sur un équilibre minéral / salin plutôt corpulent, mais laissant
apparaître une finale tout en finesse. Très longue persistance. Excellent
Saumur, les
Perrières 2015 : retour sur une floralité fine, de
demi-corps apparent, mais possédant une empreinte tellurique traduisant la
richesse du millésime. Un vin à la fois de soif et de gastronomie. Très Bien +(+)
Saumur-Champigny,
les Terres Rouges 2015 : du fruit, du fruit, du fruit … et
plus précisément de la cerise noire très mûre. Texture en bouche soyeuse, des
tannins qui ont du caractère et surtout une finale sur des amers nobles type «
zan ». Excellent (avec une prime au
rapport qualité / prix).
Saumur-Champigny,
Montée des Roches 2013 : complexité pour ce vin éminemment
jeune, alliant fruité, fumé et épicé (doux). Bouche de demi-corps, mais
traçante. Compte-tenu du millésime et de son caractère, c'est Très Bien +
Domaine Valentin Zusslin
Passionné et passionnant, les vins de Valentin sont la stricte
traduction de ce vigneron.
Alsace, Clos
Liebenberg, Riesling 2013 : un
nez classique sur le pétrole, les terpènes et le citronné. Belle tension en
bouche, avec ce supplément de « muscle » qui le classe parmi les très bons
vins. Une dose très limitée de sucres résiduels (2,5 g/l) complexifie et
attendrit la bouche. Très Bien +
Alsace grand
cru, Pfingstberg, Riesling 2013 : la hiérarchie est
respectée avec ce vin plus vineux quoique plus retenu aujourd'hui. Bouche fine
et corpulente, sur un grand équilibre salin / semi-perlant de bel effet. Finale
à l'avenant. Excellent
Alsace,
Bollenberg, Pinot noir, 2013 : un très grand Pinot
noir, plutôt nuiton dans sa construction. Fruits noirs et réglissé, bouche bien
définie, belle acidité sur la finale qui laisse entrevoir des amers nobles en
retro-olfaction. Excellent +
Domaine Louis Magnin
Belle gamme de blancs sur
un équilibre presque ligérien.
Roussette de
Savoie, 2014 : un
nez presque Chenin, une bouche sur la finesse, minérale fraîche, avec un léger
gras en complément. Belle constitution pour ce vin qui possède une finale fine.
Très Bien +
Roussette de
Savoie, 2013 : l'ainé
de un an est plus accompli et plus corpulent, sur un équilibre similaire. Très Bien + (+)
Savoie,
Chignin-Bergeron, Grand Orgue 2012 : grand vin avec une
aromaticité et un gras qui viennent compléter avec bonheur la structure acide
du vin. Intégration déjà bien aboutie. Excellent
Savoie,
Chignin-Bergeron, Grand Orgue 2011
: le
nez est plus muet, difficile à se livrer. La bouche ressemble à son jeune
frère, mais avec un peu de retrait semble-t-il. Très Bien
Savoie,
Chignin-Bergeron, Grand Orgue 2010
: au
premier nez, j'ai l'impression de sucres et de rondeur … qui n'est pas démentie
par le vigneron : 27 g/l. Bel équilibre pour ce vin que je n'ai pas apprécié à
sa juste valeur. Personnellement, je le note Bien +, j'ai conscience que pour d'autres ce pourrait être Excellent (dans un registre demi-sec).
Zut,
j'ai oublié le deuxième tour pour les rouges !
Mas Champart
Un peu perturbé au début
par des hurluberlus qui avaient manifestement oublié de recraché, belle
découverte d'une gamme de St Chinian loin de mes gammes habituelles de pinot.
Mais c'est très bon.
St Chinian, Côte
d'Arbo 2014 : première
impression de tannicité au nez ! Par contre, la bouche est bien structurée, un
joli toucher de bouche (des tannins qui ont un grain élégant), et se terminant
par une finale très fraîche (sur sols calcaires et non sur les fameux schistes
de l'Ordovicien). Seul petit bémol, une légère pointe de chaleur en milieu de
bouche. Très Bien +
St Chinian, Causse
du Bousquet 2013 : un
vin plus « civilisé » pour mon PDF (palais de fillette), sur un équilibre
nordique, fruité et épicé (70 % de Syrah). Très belle épice en bouche,
granulosité avenante des tannins, très jeunes, avec toutefois un côté crémeux
adoucissant leur angulosité. Excellent
St Chinian, Clos
de la Simonette 2013 : puissance
et amertume noble pour ce 65 % de Mourvèdre. Trop jeune aujourd'hui, mais déjà
quel potentiel de vieillissement et de plaisir. Excellent +
Dominique Piron
Belle gamme de crus du beaujolais,
avec du fruit, de la structure et un caractère propre à chaque vin.
Fleurie 2014 : faisons un jeu de
mot (pourri ?), c'est un joli Gamay fleuri. L'archétype du vin de soif, plus
sur l'acidité et la minéralité granuleuse que les homologues de Michel et
Cédric Chignard. Très Bien
Morgon, Grands
Cras 2014 : une
assise terrienne « granitique », un beau touche de bouche, plutôt légère et une
belle empreinte sur la durée. Très Bien
+ (+)
Morgon, Côte du
Py 2014 : si
le nez est plus fermé, l'attaque en bouche est clairement bourguignonne, ça
pinote tout ça ! Structure « gamaysienne », acidulée sur la finale, avec un
beau retour de tannins presque crémeux. Excellent
Chénas, Quartz
2013 : j'avais
croisé ce vin lors d'une soirée DC (du temps des grandes heures du Vieux Chêne),
et j'avoue retrouver les mêmes sensations à savoir un vin sur une rondeur
acidulée pas toujours intégrée. Pas du
tout mon style !
Cave de Tain
Confirmation d'une gamme cohérente
et de bonne facture. Deux caves coopératives à mon sens peuvent revendiquer
cette forme d'excellence : la Chablisienne et la Cave de Tain. Superbe accueil,
qui ne gâche rien.
Cornas 2013 : belle Syrah,
fraîche et croquante en bouche. Un vin de demi-corps vibrant. Simple, de copain
et bien fait. Très Bien
Crozes-Hermitage,
Terroir d'exception 2013 : un
supérieur d'exception pour ce vin. Tout y est, un nez sur les fruits et les
épices douces, une bouche concentrée, tannique juste comme il faut, une acidité
présente et un grain en bouche superlatif. J'ai beaucoup aimé. Excellent
Crozes-Hermitage,
les Hauts du Fief 2013 : un
parcellaire de bas de pente bâti sur la finesse et une moindre corpulence. Un
soupçon animal vient compléter la structure fruitée et épicée du cépage. Moins
mon style que le précédent mais déjà Très
Bien (+)
La Bastide Blanche
Bienvenue au royaume du
Mourvèdre avec une gamme courte mais de grande qualité. Bel accueil.
Bandol, la
Bastide Blanche 2013 : un
vin sudiste, construit sur l'amertume du Mourvèdre mais avec une franchise et
une tonicité déjà bienveillante. Tannins crémeux pour un vin presque de soif. Très Bien
Bandol, cuvée
Fontanéou 2012 : attention, grand vin ! Tension, amertume,
construction tannique pour un vin de gros potentiel. Garde OBLIGATOIRE de
quelques années. Excellent +
Domaine de Pignan
Le Châteauneuf du Pape de
mon enfance ! (fumé, cailloux rôtis, …)l.
Châteauneuf du
Pape, 2013 : belle
alliance du Grenache et des amers du Mourvèdre pour ce vin finalement de «
presque demi-corps ». Simple, mais beau. Très
Bien
Châteauneuf du
Pape, 2014 : effet
millésime, le vin possède un supplément de tension et de finesse, toujours avec
cette présence d'amers nobles. Très Bien
+
Châteauneuf du
Pape, Coralie et Floriane 2011 : si
le nez est en retrait, belle corpulence en bouche, avec un supplément de
finesse et de notes typiques du C9P vintage (fumé / cailloux chauds). Grosse
mâche en bouche. Finale fraîche, étonnamment ! Excellent
Châteauneuf du
Pape, Coralie et Floriane 2012 : plus
enrobé que le 2011, les tannins sont déjà plus fondus. Bouche et finale sur une
salinité vibrante, toujours avec un gros potentiel de garde. Excellent (par goût, j'ai une légère
préférence pour le 2011).
Châteauneuf du
Pape, Coralie et Floriane 2013 : du
volatil au nez qui m'a perturbé. Toutefois en bouche, c'est sérieux et
structuré. A affiner par la garde. Très
Bien + compte-tenu du nez.
Je
devais passer chez Alain Brumont
pour goûter ses Madiran (et éventuellement les Pacherenc moelleux) et terminer
par les Porto de la maison Taylor's,
mais le temps passe beaucoup trop vite lorsque l'on est occupé sainement. Ce
sera pour l'année prochaine n'en doutons pas.
En
finale, un très joli salon pro avec un plateau varié et de bon niveau.
Bruno
2 commentaires:
Heu !!!! Comment tu differencies les deux grand Orgue 2011 ???
Ah, ces copié-collé intempestifs ! Il fallait effectivement lire 2011 et enfin 2010 (le moelleux).
En même temps, il eut été très étonnant de goûter deux fois le même vin et sur deux équilibres différents. Un passe-temps de retraité sans doute ...
Bruno
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