5 février 2018

Restaurant "Autour d'un Cep"à Angers

Crédit photographique © : Autour d'un Cep

Dernière soirée de ce week-end ligérien, avec un dîner au Restaurant « Autour d’un Cep » situé à quelques encablures de la Maine à Angers. Autant le dire tout de suite, ce fût une soirée magique à tous les points de vue.
Présenté sur les réseaux sociaux comme un « néo-bistrot pinardier », ce Bib Gourmand est bien plus que cela. Accueil charmant et très convivial d’Anne-Laure à qui nous adressons nos plus vifs remerciements pour l’ensemble de la soirée. Prix doux, eu égard à la qualité et à l’originalité des assiettes (qui à notre avis méritent largement l’étoile pneumatique). Une carte des vins contenant de vraies pépites et, cerise sur le gâteau, un service décontracté, à l’écoute et juste.
Pour ce soir, menu à 36 € composé d’une entrée, d’un plat, d’un plateau de fromages et d’un dessert. En route pour une symphonie d’odeurs et de saveurs.

Amuse-bouche
Sur le thème d’un velouté de courge et ses accompagnements croquants

St Jacques …
En marinade, servies fraîches et ses légumes croquant

 
Médaillon de lapin
Garniture variée

Plateau de fromages
(Brie, Comté, Mont d’Or et Bleu des Causses)

Les desserts

Chocolat, café et whisky
 
Sur le mode d’un Paris-Brest avec un caramel au beurre salé

Pour accompagner le repas, nous avons choisi :

Saumur, Clos de la Cerisaie 2012, Melaric : robe dorée clairement évoluée, trouble. Premier nez très nettement réduit, mais derrière lequel se cache certainement le défaut récurrent des « natures », à savoir une oxydation prématurée. Carafage et changement de verre (plus grands pour une meilleure aération) ne font rien. On retrouve toujours ces notes grillées et de sésame. Au cours du repas, légère ouverture qui laisse apparaître une belle vinosité et un équilibre assez tendu. En bouche, cette caractéristique est moins marquée. Trame tendue, de l’énergie, de la fraîcheur (mentholée) et une fine minéralité de type pierre à fusil équilibrée par un gras juste dosé. Très belle finale, sur une vibration à haute fréquence. Très Bien
Deux réflexions concernant ce vin :
  * pas certain que la même bouteille bue dans un an soit encore debout. C’est bien joli le « naturel sans intrant » mais il faut sans doute respecter un minimum d’hygiène et de précautions pour éviter ces dérives.
  * pas certain non plus que si j’ai l’occasion de recroiser cette bouteille, je me laisserais tenter. En tout cas, pas pour encaver. J’ai assez que quelques bourgognes blancs foireux en cave !

Sancerre, les Garennes 2014, Vincent Gaudry : un vin ANTHOLOGIQUE qui s’inscrit d’ores et déjà dans mon panthéon de 2018. Il y a bien longtemps qu’un pinot ne m’avait pas scotché de la sorte, et pourtant, j’ai quelques beaux bourgognes en magasin ! Robe rubis assez claire, brillante, sans trace d’évolution. Grand nez qui pinote clairement, le fruit est mûr, bien mûr, juste ce qu’il faut. Légèrement acidulé, une pointe fumée en complément, une profondeur et une grande marque. Mes réceptacles olfactifs sont déjà en émoi. En bouche, le vin se présente comme une pièce de soie, ultra-élégant. Equilibre droit, fruité éclatant, jamais ostentatoire ni caricatural, trame allongée sur une acidité avenante et gracieuse. Grande et belle empreinte, minéralité en arrière plan qui apporte un complément de volume aux tannins, notes de pierre à fusil, pointe réglissée qui définissent un arrière-plan sur une amertume salivante. Comparaison n’est pas raison a-t-on coutume de dire, mais là, on se croirait sur Chambolle, plutôt versant premier ou grand cru. En conclusion, si je devais résumer mes impressions en un seul mot, ce serait : « vin sensuel ». Mon coéquipier d’un soir me souffle : Un vin comme ça, une Ukrainienne, et c’est le Nirvana ! Je le laisse seul responsable de ses propos. Exceptionnel. Panthéonique-2018

Deux bouteilles à deux, nous avions décidé d’être raisonnable. Par un (mal)heureux hasard, l’équipe du restaurant nous propose directement avec le dessert une douceur.

Don PX 1987, Gran Reserva, Bodega Toro Albalá : un premier ultra-riche mais frais, sur des notes de fruits secs, de pruneaux, de café torréfié et de réglisse. Un certain grain presque « volnaysien ». Fraîcheur mentholée malgré la charge d’alcool, la bouche présente un équilibre sur le fil : sucrosité, liqueur (alcool), acidité et belle et noble amertume. Un accord magique avec le dessert au chocolat pour ma part. Excellent ++
Comme il ne fallait pas se perdre en retour pour le retour (à pied), une lichette de Malt, Isle of Jura, Diurachs' Own 16 ans tout en élégance, notes douces (vanillé / miellé), bouche fruitée, peu tourbée, avec des notes d’épices douces. En forme pour affronter le froid de la nuit angevine.
En conclusion, très grande et belle adresse dans Angers, dont la cuisine mériterait une récompense sous la forme d’un macaron, cette cuisine bistronomique utilise et associe des produits nobles et bien cuisinés. Superbe accueil, service décontracté et carte des vins riche de belles trouvailles.
Vivement l’année prochaine.

Bruno

1 commentaire:

Babe a dit…

Enfoire pour l'allusion hypocrite a Natacha !!!!!! Saloupiot !!!! MDR !!!!!