19 octobre 2013

Un week-end chargé (2/2)

Deuxième soir de week-end, deuxième invitation et deuxième salve de belles bouteilles. Là encore, aucun prise de notes car l'objectif n'était point là, juste de partager des amitiés, naissantes ou confirmées.
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En apéritif, un duo de vins allemands. Un Riesling Auslese ***, Ürziger Würzgarten 1997, Karl Erbes : magnifique nez sur les agrumes confits, très aromatique, exotique et intense. La bouche est complètement à l'avenant, avec un supplément de profondeur, d'élégance et une belle épice douce. Gros volume en bouche, mais traçant au possible. L'acidité, sans doute analytiquement très élevée, est parfaitement intégrée. Un seul mot : Magnifique
En face, le Riesling Auslese ***, Erdener Treppchen 2001 de Jos Jos Christoffel semble manquer de volume, même si la trame acide permet au vin de tenir la distance. C'est beaucoup plus fin, citronné, tendu, mais moins corpulent. Finale vibrante très élégante. Très Bien
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Avec une entrée composée de poissons fumés (saumon, thon, truite de mer et wahou), deux blancs secs. Un Meursault, premier cru les Perrières 1992, Miche Bouzereau : joli chardonnay sur une base minérale, peut-être en phase déclinante. La minéralité l'emporte nettement sur le gras "typique" du Meursault, peut-être un peu trop en finale qui paraît décharnée et amère. Bien +++
A côté, le Graves (Pessac-Léognan ?), château Laville Haut-Brion 1983 est beaucoup mieux structuré, à la fois large et long, l'acidité et l'amertume en parfaite harmonie. Le vin est très fringant, pamplemousse rose et miel. Très belle définition. Excellent
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Avec un boeuf bourguignon, nous avons dégusté trois vins provenant du même village de Gevrey Chambertin.
Le Gevrey village 2005 d'Alain Jeanniard est simple mais bien fait, sur une belle maturité du raisin, un joli fruité tant au nez qu'en bouche. Les tannins sont encore présents, mais donnent du relief et de la personnalité au vin. Le grain est magnifique. Très Bien++
Le Gevrey, premier cru Petite Chapelle 2006 de Rossignol-Trapet se caractérise par un bouchon sentant la poussière, le vieux grenier (d'aucun y ont décelé un problème de bouchon / liège). Pas moi au premier abord. Fruit nuiton sur le cassis et la rusticité. A l'aération toutefois, ce côté liège / bouchon / vieux grenier semble réapparaître, et se renforcer. En bouche, le vin est relativement léger, mais il confirme un défaut de bouteille.
Le Gevrey, premier cru Petite Chapelle 2001 de Dugat-Py présente une robe intense, presque noire. Une forte réduction au nez, finalement pas désagréable, sur des notes de poudre de riz et de patchouli. Dès l'aération, on retrouve un nez de pinot, profond et suave, sur les fruits rouges bien murs. La bouche est construite sur un bel équilibre, corpulent, épicé et possédant un toucher de bouche assez viril. Encore une légère sensation d'élevage en finale, sans toutefois masquer son côté fin et élégant. Notes réglissées amères de très bon aloi. Excellent
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Pour la beauté des yeux, le plateau de fromages, avec 4 Comté (suivant leur temps d'affinage : 10, 18, 24 et 36 mois), 2 mimolettes (une jeune et une ancienne) et quelques autres ...
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Champagne Grand Cru, Clos des Goisses 1997, Philipponnat : étonnamment  j'ai été un peu déçu de ce vin, principalement à cause d'une impression de trop forte acidité. Je lui ai malgré tout apprécié son miellé, sa puissance et sa très grand persistance en bouche. Bien +++
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Avec le dessert, un excellentissime millefeuilles, très grand Condrieu moelleux, les Ayguets 1999, domaine Cuilleron : un nez magnifique, sur la violette et les épices douces, très pénétrant, muscaté et (presque) capiteux. En bouche, le vin est tendu et droit, parfaitement enrobé par les sucres, une pointe de rôti noble. Magnifique compromis entre rondeur et tension. Et dire que j'entends souvent que le Viognier manque d'allonge et d'acidité. Grosse liqueur empreinte d'une buvabilité exceptionnelle. Excellent ++
Le Sauternes, château Filhot, 1990 qui l'accompagnait est, sur un registre complètement différent, fruits exotiques et miel au nez, complétés par un botrytis très élégant. La bouche est éminemment puissante, ronde, équilibrée, et se terminant par des amers rafraichissants (écorce d'orange / fruits de la passion). Très Bien ++
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Pour se refaire la bouche, festival de deux malts, un Knockando 1989 (21 ans d'âge) sur un équilibre plutôt puissant et intense, des notes épicées et boisées d'une part, et un Glenmorandie, Quinta Ruban plus rond, plus aromatique ... mais également plus puissant et persistant (soyeux) d'autre part. Ma préférence toute personnelle pour le second. Excellente façon de terminer la soirée !
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Un grand merci à nos hôtes d'un soir et RDV très prochainement pour une revanche dans le 9-2 !
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Place au repos des zygomatiques et de l'appareil digestif maintenant.
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Bruno

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