Deuxième visite à l’Auberge Pom’Poire et toujours cette impression de sérénité qui se dégage de cet établissement. Un accueil très amical, proche sans être familier, très professionnel.
Pour cause d’allergies et une végétarienne, nous avons été guidés vers le menu en 5 services … qui comblera nos attentes comme son grand frère en 7 services testé en février dernier. Même impression de luxe sans ostentation dans la salle de restaurant, entre bois, métal et verre. Une disposition bien espacée des tables pour plus d’intimité, et en route pour un voyage gustatif.
Là encore, tous les plats sont d’un niveau superlatif, tant dans la perception visuelle que dans les associations de saveurs et de textures. On monte crescendo vers les sommets, sans regret du plat précédent. Cerise sur le gâteau, le service est décontracté, à l’écoute et très professionnel.
Pour cette fois, je me suis débarrassé de mes préjugés et laissé guidé par mes impressions, puis par le choix avisé du sommelier qui nous a réservé de belles surprises.
Montlouis, Cuvée Louane, domaine Franck Breton (Brut nature) : d’aucun me souffle « on dirait un champagne ». Pour moi, la première impression m’évoque un Salon dégusté il y a fort longtemps. Un nez majestueux, tendu, minéral, sur des notes fraîches d’agrumes. En bouche, cette minéralité se traduit par un toucher granuleux très calcaire, finement crayeux. De l’énergie et du charme, avec une fine amertume que l’on retrouvera en finale, sur un registre plus claquant. Finale « douce » tendrement glycérinée, sur une allonge superlative. Très Bien ++
Montlouis, la Coulée des Muids 2020, domaine Franck Breton : on ne change pas une équipe qui gagne. Nez intense, profondément minéral, avec une aromatique charmeuse, sur la réglisse et les fruits blancs. Pointe complémentaire fumée, doucement poudrée. Bouche sur un équilibre sec, mais avec une tendresse et une rondeur avenante. Passée la note boisée de l’élevage, j’y retrouve un joli gras salivant, une richesse bien dosée et une fine grillure aromatique. Finale sur la tendresse, le charme, presque « à la bourguignonne ». Avec la Saint Jacques, la fraîcheur prend une dimension supplémentaire, laissant transparaître une structure « chenin » plus typique et plus variétale, sans défaut. Grande révélation que ce domaine. Excellent ++
Bourgueil, Grand Mont 2017, Aurélien Revillot : un nez profond, sur la cerise noire bien mure, une profondeur intéressante. Bouche « douce », fraîche, construite sur une belle acidité. Un vin suave, assez immédiat, à la mode gourmandise type « Pied de la Butte » de Jacky Blot. A l’aération, le vin prend de l’ampleur et de la vinosité. Il commence à presque pinoter. Superbe finale sur l’allonge. Deuxième révélation. Excellent
Vouvray, le 2016 Moelleux, François Pinon : pour accompagner les desserts, ce moelleux présente un nez très exotique, sur les fruits tropicaux, d’une grande fraîcheur. Pointe « pâte de coing » en complément. Notes fumées et de pomme cuite. Bouche sur un équilibre presque demi-sec, plutôt digeste, frais, évoquant la tatin. Fine cristallinité acidulée, arrondie et tendre. Excellent +
Nous avons tenu promesse d’y revenir … Jamais deux sans trois pour une adresse qui a toutes les chances de rentrer dans notre panthéon personnel.
A très bientôt.
Bruno
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