23 avril 2023

Une semaine à l'hôtel (et au restaurant) i-Castelli à Alba

Première semaine de vacances en Italie, dans le Piémont, à Alba. Comme il y a quatre ans, notre QG est l’hôtel i-Castelli situé via Torino, à 5 minutes du centre à pied.


Si l’architecture extérieure fait penser aux années 1970, cet établissement propose des prestations haut de gamme, tant pour les chambres, spacieuses, bien équipées et d’une propreté renouvelée journalièrement, que pour le restaurant. Si celui-ci nous avait séduit en 2019, force est de constater que la qualité dans l’assiette (et le choix) a encore progressé.


Hors d’œuvre

Tarte aux pommes de terre, épinards et fromage à pâte molle, sauce au safran

Veau avec sauce au thon classique

Viande crue de veau Fassone

Carpaccio d’espadon

Asperges échaudées, sauce burrata et anchois

 

Entrées

Tajarin 40 œufs, artichauts et ragoût de lapin

Gnocchis de pomme de terre, seiche, son encre et fanes de navet

Ravioli del plin aux trois rôtis, beurre et sauge

Grands raviolis au pesto de ricotta et basilic, haricots verts et pommes de terre


Plat principal

Côtelettes d’agneau en croûte de noisette et menthe

Joue de veau Fassone braisée au Nebbiolo d’Alba

Côte de veau Fassone grillée, tomates cerises confites, sauce grana padano


Fromages : Bra Duro, Robiola Rocchetta, Gorgonzola doux, sauces


Dessert (pas pris de dessert)


Service décontracté et efficace, « familial » et à l’écoute, notamment pour le carafage des vins.

Pour ne rien gâcher, la carte des vins recèle quelques pépites et des découvertes à des prix parfois ultra-doux, comme ce DOC Langhe Chardonnay, Settembrino 2017, Fratelli Grasso (22 € - j’ai une pensée émue pour certains nos « pauvres » vignerons bourguignons qui nous facturent le moindre village à 80 € minimum et qui nousmettent 20 % tous les ans, la vie est difficile !).

Exercice de style avec ce vin, qui a accompagné 5 de nos 6 dîners. Une construction similaire, avec toutefois quelques variances entre les bouteilles. Par pudeur, je ne dirais pas mon avis sur les professies péremptoires assénées par quelques professionnels sur la conservation des vins et la qualité des caves !).

Bouteille de référence le lundi soir : un nez fin et élégant, une pointe fumée et poudrée, avec un équilibre ciselé, pouvant évoquer le chenin. La bouche est charnue, élégante, laissant s’exprimer une belle acidité derrière laquelle l’aromatique est bien présente. Finale très marquante, sur une fine amertume fumée, un velouté salivant.

Bouteille 2 : même structure vinique, plus fine, des amers mieux intégrés, avec une bouche ayant plus de gras et de rondeur.

Bouteille 3 : pointe réduite / grillée au nez, sur un air de Coche-Dury. En bouche, on retrouve cette construction, avec un supplément de vivacité. A l’aération et avec la température, la finesse salivante apparaît. La bouche est complexe, sur un léger vanillé, une sorte de rondeur veloutée … et tendue. Sans doute la bouteille que j’ai préférée de la semaine.

Bouteille 4 : un peu en retrait, avec un nez tendu, puis réduit / fumé, et une bouche réduite et douce, mais sans la complexité de la précédente.

Bouteille 5 : clairement un équilibre rond et gras, avec des amers marqués et de la mâche. Fin de l’exercice.


Pour les rouges, nous avons bu.

DOC Nebbiolo d’Alba 2016, Bruno Giacosa : un nez fruits noirs, sur de l’aromatique très sudiste, avec de la fraîcheur et du peps. Bouche avec une attaque sur une acidité équilibrée. Corpulence certaine, fraîche, avec une salinité salivante. Très grande amertume parfaitement intégrée, dessinant une finale veloutée du plus bel effet. Très Bien +

DOCG Barbaresco, San Stefano 2007, Castello di Neive : un nez très évolué, sur le pruneau, des notes empyreumatiques prenantes (nous aurions dû changer la bouteille, d’autant qu’elle semblait avoir été acquise lors d’une vente …). Bouche plutôt aigrelette, sans doute passée (pour la bouteille alors que 2007 est une année exceptionnelle en Piémont). On retrouve toutefois une forme de structure en rétro-olfaction. A oublier

DOC Barbera d’Alba, Vigna Cerretta 2017, Giacomo Conterno : un nez très étonnant, sur les herbes sèches, une pointe de fruits noirs en complément. Original mais plaisant. Bouche profonde, aromatique, sudiste, sur les fruits noirs. Tannins présents mais fins et bien élevés. Elégance superlative, avec un équilibre soyeux camboléen. A l’aération, un côté iodé transparait, complétant cette originalité. GRAND VIN

DOCG Barolo, Bussia 2011, Aldo Conterno : une pointe de réduction fine au nez, puis développement sur des fruits noirs, gorgés de soleil. Elégance et profondeur, avec une touche évoluée à peine perceptible, sur les pruneaux. Bouche éminemment jeune, tonique, avec un grain tannique bien construit et bien étalonné. Fondu avec une colonne vertébrale acide bien équilibrée. Finale sur une longue persistance, soyeuse, aromatique, douce et marquante. TRES GRAND VIN

DOCG Barolo, Vigna Rionda 2009, Massolino : un nez fondu, sur les fruits confits, non compotés. Une pointe d’acidité salivante en complément. Notes d’herbes fraîches, entre menthol et aneth. Bouche très jeune, tonique là aussi. Impression semi-perlante, un grain tannique « granuleux » très jeune. Finale avec une pointe d’amertume. Clairement aujourd’hui pas prêt, mais le plaisir est déjà au rendez-vous. Excellent

DOCG Barbaresco, Albesani Vigna Santo Stefano 2011, Bruno Giacosa : un très grand nez sur une fine évolution. Fruits confits noirs. Bouche charnue et élégante, sur la fraîcheur, toujours bien droite, sensuelle et charmeuse. Amertume soyeuse serrée en finale, une pointe café. Excellent


Voilà, la première semaine de vacances prend fin, sur un bilan globalement très positif. Je vous conseille très vivement cette adresse qui propose des prestations hôtelières de haut niveau et où l’on peut se faire plaisir à prix modéré (en moyenne, 50 € par personne, vin compris).


Bruno


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