30 décembre 2019

Un Noël très bourguignon, mais pas que !

Quelques vins dégustés et bus autour de Noël, en famille, et sans prise de notes.

Le 24 décembre au soir, en attendant le père Noël.
Champagne Deutz BSA : belle entrée en matière pour ce champagne classique, oscillant entre tension acide et fin brioché salivant. Très Bien
Corton-Charlemagne Grand Cru 2005, domaine Rapet : un nez largement oblitéré par un côté liégeux ! Quel dommage parce que la bouche, à peine atteinte, nous a délivré un festival de saveurs. Puissance tellurique, minéralité exacerbée, complexité et maturité du millésime. Evolution parfaite, avec toujours une pointe grillée et d’amers nobles. A revoir sur sa petite sœur qui patiente en cave.
Volnay, premier cru Clos des Ducs 1998, domaine du marquis d’Angerville : un pinot à point, sur une belle évolution. Fruits noirs et bien murs, notes réglissées et pointe d’épices douces, tannins avec du relief, un joli grain en bouche. Suavité presque sensuelle. Superbe

Le 25 décembre au midi, on finit les restes … mais on ouvre d’autres bouteilles.
Corton-Charlemagne Grand Cru 2008, domaine Rapet : chardonnay alliant puissance et finesse, sur une base minérale et acide bien définie. Joli grillé complété par de beaux amers salivants. Note vanillée fine. Finale traçante, vibrante, salivante. Excellent
Latricières-Chambertin Grand Cru, 2006, domaine Rossignol-Trapet : un pinot nuiton, sur les fruits noirs plutôt intenses, un réglissé profond très gibracois. Elégante en bouche, suavité, mais avec peut-être un déficit de concentration. Très Bien

Le 26 décembre au midi, on se délocalise en Normandie pour la bonne cause.
Crémant de Loire, 1948, domaine de St Just (Arnaud Lambert) : un crémant trois étoiles, tendu et minéral, mais avec un charme et une sorte de rondeur très avenante. C’est frais, c’est sérieux et c’est plaisant. Très Bien +
Chablis Grand Cru, Château Grenouilles 2008, cave de la Chablisienne : minéralité et puissance, pointe miellée fine sur un substrat « classique » du Chablis : acidité citronnée, aromatique sur la coquille d’huitre, le tout équilibré bien juste enrobé. Grand vin. Excellent +
Nuits Saint Georges, premier cru Clos des Forets St Georges 2005, domaine de l’Arlot : sans doute le vin des fêtes. Une sorte de synthèse parfaite entre un côté nuiton « rustique » et une élégance sensuelle cambuléenne. Du fruit noir, une acidité parfaite quoiqu’encore perfectible sur la garde, des tannins veloutés, une pointe d’amertume très salivante. Longue empreinte finale pour ce vin de beau volume. A boire et à conserver encore sans problème quelques années. Exceptionnel

Petite pause le 27 décembre au soir.
Saumur, clos de la Rue 2011, château de Brézé (Arnaud Lambert) : un chenin encore sur sa jeunesse mais déjà bien évolué. Minéralité et acidité du cépage, puissance du terroir, aromatique qui « brèze » déjà un peu. Volume et légère rondeur. Allonge et élégance. Excellent
Nuits Saint Georges, les Charmottes 2010, domaine Chicotot : petite déception avec ce vin finalement sans trop de volume ni de charme. Equilibre acide et décharné. Notes d’acétate assez prononcée. Un problème de bouteille sans doute car le domaine nous habitue à (beaucoup beaucoup) mieux. A revoir

Réveillon familial du 28 décembre, où l’alliance presque parfaite des mets (quelques spécialités du sud-ouest réalisées « maison ») et des vins.
Chablis, premier cru l’Homme Mort 2013, cave de la Chablisienne : bah, c’est l’homme mort. Le substrat kimméridgien nous étreint, la minéralité nous envahit, la tension nous vivifie. Superbe aromatique équilibrant la minéralité. Accord majeur avec un foie gras de compétition. Excellent ++
Anjou, Authentique 2012, Catherine et Philippe Delesvaux : changement complet de registre (mais pas de plaisir) avec ce chenin évolué, sec mais tendre (mon côté impressionniste), rondeur avenante, acidité redoutable mais complètement intégrée et complexifiée par l’aromatique, bref, un grand chenin qui donne le contre-point parfait à des noix de st jacques et son velouté de panais. Excellent +
Fleurie, cuvée spéciale (vieilles vignes) 2009, domaine Chignard (magnum) : un gamay construit sur la puissance, l’effet millésime y étant sans doute pour quelque chose. Maturité, concentration, fruit intense et longue acidité. Bel accord avec un agneau de 7 heures. On m’avait dit que les 2009 se goutaient bien en ce moment. Essai transformé (merci Oliv). Excellent
Pernand-Vergelesses, premier cru les Vergelesses 2009, domaine Rapet père et fils (magnum) : un cru ressorti (en octobre dernier) par Vincent Rapet pour les fêtes de Noël. Je me suis laissé tenté. Grand bien m’en a pris. Elégance fruité tant au nez qu’en bouche. Douceur suave des tannins, complexité entre fumé et épicé en bouche, sur un vin sérieux quoique de demi-corps. C’est onctueux tant le plaisir est grand. Finale à l’avenant. Le « petit » frère de l’Ile des Vergelesses n’est pas en reste. Bonne pioche (encore une fois) au domaine. Excellent ++

Pour la route avant le retour sur Paris, le 30 décembre au midi.
Chassagne-Montrachet, premier cru Clos du château de la Maltroye 2013, château de la Maltroye : un vin encore jeune, marqué par son millésime (plus j’y pense, et plus je trouve un air de famille entre 2008 et 2013), mais finalement un vin facile et procurant un plaisir simple et immédiat. Tannins rustiques mais de belle facture, un fruité laissant apparaître un grain en bouche, une acidité marquée mais intégrée. Simple et efficace à ce stade. Très Bien +

Maintenant, une pause s’impose avant le 31 !

Bruno

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