L’abbatiale de Cerisy-la-Forêt (Manche) constitue l’un des plus
beaux joyaux de l’art roman bas-normand, qui a souffert des affres du temps,
notamment d’un incendie ayant détruit l’entrée de l’église et de multiples
restaurations de l’époque gothique jusqu’à l’époque sub-actuelle. Malgré tout,
son abside de quinze fenêtres étagées sur trois niveaux lui confère une grande
luminosité et un aspect encore imposant.
Chronologie résumée
VIe siècle : fondation
d’un monastère primitif, dédié à Saint Pierre et Saint Paul, par Saint Vigor,
futur évêque de Bayeux.
XIe siècle : Robert le
Magnifique, duc de Normandie, édicte la charte de fondation d’un nouveau
monastère dédié à Saint Vigor.
XIIIe siècle :
embellissement de la façade avec un porche gothique et de deux tours ;
puis construction d’une la chapelle privée à l’usage de l’abbé.
XVe siècle :
fortification de l’abbaye et transformation en garnison ; puis
renforcement des piles de la croisée du transept et travaux dans la chapelle de
l’Abbé.
XVIe siècle : l’abbaye
passe sous la commende, début de son déclin. Saccage de l’abbaye par les
protestants en 1562.
XVIIIe siècle : Travaux
sous l’égide de la congrégation bénédictine de Saint-Maur, avec reconstruction
du cloître dans un style classique. Après la Révolution, les bâtiments
monastiques sont en grande partie détruits et les terres vendues.
XIXe siècle :
Destruction de la partie ouest de la nef et du porche gothique en 1811.
Inscription au registre des monuments historiques en 1840.
XXe siècle : création
de l’association des Amis de l’Abbaye de Cerisy-la-Forêt ; restauration
des couvertures, des murs et de l’intérieur de l’abbatiale ; nouvelle tranche
de travaux de consolidation des piles de la croisée du transept et remise en
eau de l’étang des moines.
XXIe siècle : rénovation
de la charpente et de la toiture de la chapelle de l’Abbé et de la Salle de
Justice.
L’abbatiale
L’église : majoritairement
de style roman (deuxième moitié du XI° siècle) avec
quelques parties remaniées de style gothique (XIII° siècle).
Son plan respecte une forme en croix latine.
L’abside : composée de trois étages de fenêtres renforcée au XIV° siècle par de larges contreforts. De chaque côté du toit, se trouvent un pignon et des clochetons. Dans les parties hautes, les baies d’origine sont toujours présentes ainsi qu’une série de gargouilles et de modillons de style roman.
Le chœur : Sans
déambulatoire, il comporte deux travées droites terminées par une abside
profonde. Le vaisseau central communique par des portes vers les collatéraux. De
courtes absidioles forment un chevet plat à l’extérieur. La voûte d’ogives en
pierre du XIV° siècle a été retirée pour restituer l’aspect roman d’origine,
puis remplacée par un plafond plat charpenté plus traditionnel.
La nef : constituée de sept travées en plein cintre du XI° siècle, seules subsistent les trois premières. L’élévation de la nef comporte trois niveaux : le premier avec de grandes arcades retombant sur des piles cruciformes, le deuxième avec des tribunes ouvrant sur la nef par des baies géminées et le troisième avec des fenêtres hautes et une galerie de circulation située dans l’épaisseur du mur.
Le clocher : une tour lanterne présente jusqu’au XVIII° siècle a été surmontée d’un troisième étage au XVIII° siècle et d’une flèche au XIX° siècle. Les deux premiers niveaux sont romans. Le second niveau comprend sept arcades aveugles par côté, dont deux attenantes à la fine arcade centrale.
Le cloître : un cloître disparu de trente-cinq mètres sur trente était constitué de deux cents colonnes. Il était situé entre les travées restantes et le réfectoire disparu. Quelques fondations subsistent.
Quelques photos
Bruno
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire