Changement de programme en cette année 2019,
avec une météo plutôt « hivernale » du côté de Kerlouan. Comme quoi,
il ne faut pas confondre climat et météo J
Au niveau vins, ce fût une nouvelle fois de
très haut niveau, dans l’ordre des dégustations …
Pernand-Vergelesses,
premier cru Sous Fretille 2008, domaine Rapet père et fils : un nez plutôt floral sur un substrat
marqué par une minéralité intense et fine. Légère impression de pointe
semi-oxydative, en fait une évolution naturelle qui tonifie le vin. Puissance
tellurique en bouche, avec une grande acidité parfaitement intégrée et
complétée / complexifiée par un gras élégant. Du volume avec un grain presque
« tannique ». Finale sur l’aromatique et les amers nobles, puis une
dernière pointe minérale en retour. Excellent
Lirac, les Muses
2009, domaine du Joncier (Marine Roussel) : un nez
sudiste, sur les fruits bien murs, avec des notes aromatiques sur l’olive.
Pointe de fraîcheur et de fragrances de garrigue. Bouche à la fois puissante et
élégante, superbe amertume du mourvèdre, grain tannique presque crémeux avec de
fines aspérités épicées. Grande fraîcheur élégante en finale. Excellent
Puligny-Montrachet,
les Enseignères 2010, Anne et Hervé Sigaut : un nez très sur le caillou, avec une pointe d’évolution
modérée. Attaque en bouche plutôt grasse, mais la minéralité ressort
rapidement. Léger manque de complexité avec une minéralité qui m’a semblée un
peu trop linéaire. Amertume marquée et un peu dissociée, avec une aromatique un
peu en retrait. A l’aération, reprise de gras. Les amers s’intègrent doucement
à la trame. Très Bien
DOQ Priorat, Cims
de Porrera 2005 : ce vin issu de 100 % de Carignan se
caractérise par un nez d’une pureté sur les fruits mus, une pointe épicée et
une sorte d’explosion de fragrances. En bouche, c’est d’une grande élégance
tannique, sur la puissance qui sait rester fraîche. Complexité des tannins,
entre crémeux et fins amers. Finale sudiste et corpulente. Puissance maîtrisée,
une pointe / sensation presque « sucrée / veloutée » … qui laisse une
empreinte superlative sur la longueur. Excellent
+
Riesling,
Grand Cru Sommerberg 2012, Paul Blanck : un nez assez exotique, sur les agrumes, la rose et une sorte de
touche tendre. Les notes pétrolées sont très légères, presque florales. Bouche
structurée autour d’une belle acidité, avec une complexité aromatique, une
tendresse et un festival d’amers nobles. Finale étirée, sur l’élégance minérale
quoique « riche ». Claquant en laissant une grande empreinte, une
énergie tellurique folle. GRAND VIN. Exceptionnel
Côte Rôtie, la
Brocarde 1999, François Villard : un nez sur les fruits bien murs, presque fondus, laissant
apparaître avec l’aération des notes épicées plutôt douces. Bouche avec une
forte acidité, des notes épicées (trop ?) marquées. Tannins de velours,
équilibrés et complexes. Finale sur une fraîcheur allongée, avec un retour
velouté finement épicé. Très Bien
Arbois
Chardonnay, la Mailloche 2014, Jacques Tissot : un nez de chardonnay très floral, complété par
une belle aromatique. Pointe jurassienne très modérée, presque vanillée,
mentholée à l’aération. Bouche tendre, avec un vanillé bien intégré, laissant
une longue rémanence fraîche. Amers réglissés complétés par une fine acidité
qui présente du relief. L’empreinte du terroir jurassien est bien présente
(peau d’amandes, léger enrobé sans notes jaunes). Finale plutôt explosive. Très Bien +
Rully, premier
cru Cloux 2014, Paul et Marie Jacqueson : un nez direct, franc, d’un fruité gouleyant. Fruits rouges
acidulés complétés par une pointe fumée du plus bel effet. Bouche à l’avenant,
presque gouleyante. Joli fruit qui pinote tranquillement, sur une base légère :
de demi-corps mais sérieuse et diablement bien faite. Finale fraîche et
croquante, avec des notes sur les herbes aromatiques (menthe et sauge).
L’archétype du vin de copains. Excellent
D.O. Malaga
Dulce (Pedro Ximenez), Bodega Quintapenas : un nez complexe, rancio, sur les pruneaux et des
amers type peau d’amandes. Sensation sucrée mesurée. Bouche dans un style Maury
plutôt fraîche et digeste. Rancio sucré léger, charge en sucres mesurée,
tannins qui équilibrent la bouche. Finale qui évoque un Tawny avec du sucre,
sur un registre léger. Excellent +
Montlouis, Rémus
Plus 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : nez cristallin, ciselé, mentholé,
avec un retour / une deuxième vague sur un grillé léger et salivant. Du
diamant ! Bouche avec une grande tension minérale, une acidité redoutable
mais équilibrée, qui dégage une sensation d’énergie tellurique profonde. L’aromatique
est toujours présente, elle vient enrober et habiller le vin avec un gras qui
arrive en deuxième rideau. Finale qui reprend l’ensemble, finement ciselée,
pointe saline, retour sur la menthe poivrée. Exceptionnel
Moscato
d’Asti, 2017, Araldica :
une sucrerie idéale pour l’apéritif, certes moins élaborée que le Moscato de
Pelissero. Mais une belle entrée en matière. Bien +
Palette,
château Simone 2008 : toujours cette fine aromatique
originale au nez, floralité, touche d’encaustique, … mais avec une pointe
d’amertume qui n’augure rien de bon. Bouche à l’avenant, forts amers dissociés,
manque évident de volume. C’est court et raide. Problème de bouteille
Porto, Tawny 10
ans, Andresen : une robe rouge bordeaux profonde,
sombre et intense. Un nez de tawny classique, sur l’oxydatif, les pruneaux et
la noix. Pointe fumée présente et déjà une sensation tannique (que l’on ne
rencontre pas chez Graham’s par exemple). Bouche avec du relief et de la
puissance, terrienne, un grain tannique de noble origine. Equilibre entre le
rancio et le fruité. Amers salivants sur la peau de noix et d’amandes, et une
sensation de grain en bouche. Charge sucrée présente, mais parfaitement
équilibrée et qui sait accompagner l’ensemble. Excellent
Chitry, Vau du
Puy 2012, Olivier Morin : un nez léger et fin, sur de
petits fruits rouges, croquant, une pointe fumée en supplément. Bouche
acidulée, toujours sur les petits fruits rouges et légèrement fumée. Finale
légère, sur une épice douce et des tannins de velours. Un vrai vin de copain à
prix modique. Très Bien
Rully,
premier cru Grésigny 2014, Paul et Marie Jacqueson : une finesse cristalline au nez,
complétée par des notes d’amandes amères et un grillé très élégant, déjà
salivant. Bouche construite sur une minéralité intense, une finesse superlative
et une sensation de caillou. Grande et belle acidité qui allonge l’ensemble …
et se termine par un retour gras, aromatique et un grillé salivant. Allonge
superbe sur une finale fine et laissant une grande empreinte. Excellent +
Mosel-Saar-Ruwer,
Riesling auslese Brauneberger Juffer-Sonnenuhr 2008, Fritz Haag :
un nez très exotique, sur le pamplemousse rose, complété par quelques notes
pétrolées fines. Bouche sur une belle sucrosité, une minéralité de fond
habillée par un beau volume. Fruits exotiques bien mûrs. Finale saline presque
perlante, laissant une impression de douce liqueur. Excellent
Condrieu,
Coteau de Vernon 2005, Georges Vernay : nez peu expressif,
bouche assez opulente marquée par une forte amertume, avec un grain tannique
qui a du caractère. Finale sur une grande salinité et une touche veloutée. Après aération : le nez se
développe sur une aromatique florale assez intense, sans être capiteuse. Notes
d’abricot. Amers un peu appuyés. Bouche avec un beau volume et de la
complexité. Seule l’amertume dissociée subsiste, et gâche un peu notre plaisir.
Bien
Pommard 2008,
château de Pommard : un nez de pinot noir typique,
légèrement évolué, sur une trame complexe, fruitée, tannique et terrienne.
Bouche soyeuse avec de fins tannins, qui ont toutefois du caractère. Belle
acidité habillée par une sorte de gourmandise. Finale assez enjoleuse, sur les
fruits « semi-confits », un retour sur le velours. Excellent +
Chablis, premier
cru l’Homme Mort 2010, la Chablisienne : un nez minéral sur
la coquille d’huitres et la poudre de calcaire. Des fragrances qui traduisent
bien leur origine icaunaise, de fins amers salivants. Bouche qui dégage une
grande énergie et une acidité redoutable, mais intégrée. Un gras discret enrobe
l’ensemble, une structure acide / minérale allonge le vin. Petite pointe
miellée fine. Finale dégageant une énergie tellurique intense et complexe. Excellent +
DOC Douro, Roquette
et Cazes 2014, Quinta do Crasto : un nez profond sur
les fruits noirs, une intensité solaire fraîche et profonde. Pointe fumée et
veloutée en complément. Bouche droite, éminemment jeune évidemment mais quel
plaisir sur les papilles. Bouche séveuse, sérieuse, sur les fruits noirs, une
grande maturité du raisin. Tannins déjà fondus et intégration des amers nobles.
Finale vivifiante sur une charge tannique épicée, une énergie droite. UN GRAND
VIN en devenir.
DOCG Barbaresco,
Pajoré 2005, Sottimano : nez évolué sur les fruits
confits, une impression tannique presque crémeuse, une pointe réglissée en
complément. Bouche cistercienne sur l’élégance, complétée par une pointe
d’astringence salivante bien venue. Tannins encore jeunes. Un vin qui a un côté
« Barolo » sur la finesse. Grande empreinte en finale, avec une
sensation d’élégance et d’allonge. UN GRAND VIN encore jeune.
Le lendemain, sur un carré
d’agneau de compétition.
DOC Douro, Roquette
et Cazes 2014, Quinta do Crasto : le nez a perdu son
côté « primaire » et sur le fruit pour une plus grande profondeur
suave. La sensation tannique est réglissée, évoquant les grands Cabernet Franc.
Bouche sur une belle acidité, habillée par une aromatique noble et complexe.
Grande évolution à l’aération, avec des tannins de velours. Douceur épicée en
finale.
DOCG Barbaresco,
Pajoré 2005, Sottimano : l’élégance reste, avec plus
d’ouverture. Le côté cistercien s’estompe et se patine, avec des notes fraîches
à l’aération. Le vin s’est « civilisé ». En bouche, c’est fondu, plus
construit, avec une touche soyeuse, des tannins à petit grain, une aromatique
sur le café et les épices. Fait ressortir l’agneau. Le côté anguleux a disparu,
on est passé du Barolo au Barbaresco.
VERDICT : EGALITE DANS L’EXCEPTIONNEL
Pour se remettre, un Mosel-Saar-Ruwer,
Riesling auslese *** Ürziger Würzgarten 1995, Karl Erbes :
nez sur l’ananas confit dans un premier temps, puis, après aération, sur les
agrumes. Fines touches pétrolées et pointe de sucre candy. Bouche tendue
fraîche, laissant une sensation d’un vin ayant mangé une partie de ses sucres.
De la mâche sur une trame acide appuyée. Fine aromaticité avec des notes
salines de bel effet, jusque dans une finale claquante. Excellent +
Sainte Croix
du Mont, château la Rame, cuvée Prestige 1989 : un nez
botrytisé avec des fragrances d’encaustique élégantes, une sensation rôtie bien
marquée. Belle bouche construite sur une amertume noble salivante. La sucrosité
de cette liqueur est exactement mesurée. Finale complexe, sur la peau de noix,
les amers nobles et un gras glycériné du plus bel effet. Empreinte superlative
en retour, presque torréfiée. Exceptionnel
Chassagne-Montrachet,
premier cru les Caillerets 2008, Marc Colin : nez discret
et peu expressif, même après aération et remonté en température. Bouche
construite sur une grande acidité avec quelques notes salines et épicées. Mais
un manque évident de complexité et de profondeur. C’est un peu monolithique.
Finale qui manque de caractère. Une déception. Assez Bien
Côtes du
Jura, les Chalasses vieilles vignes 2012, Jean-François Ganevat :
un premier nez très minéral, sur une expression intense du caillou. Une pointe
d’amertume et quelques notes iodées en complément. Belle bouche sur une
structure acide et minérale, mais profonde et avec du volume. Salinité toujours
présente. Les notes iodés se développent et se combinent dans une sorte de
« faux jaune ». Finale claquante, avec une persistance fine toujours
sur un équilibre minéral. Dernière impression perlante vibrante. Excellent
Vouvray,
clos de Venise 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : nez cristallin ciselé, une minéralité
exacerbée sur des notes de fraîcheur intense. Aromatique sur le menthol et la
verveine. Pointe perlante fine. Bouche énorme et impressionnante, presque
grasse. Substrat tendu équilibré par le gras et l’aromatique. Belle acidité
vive du chenin. Finale dégageant une énergie folle, une superbe empreinte sur
la longueur. Confirmation de l’excellence du vin en ce moment. Exceptionnel
Pacherenc du
Vic Bilh, cuvée Brumaire 2007, château Bouscassé :
un grand, très grand nez sur la truffe blanche, des notes terpéniques très
aromatiques. En bouche, c’est une grande liqueur élégante et puissante.
Truffes, épices douces, touches salines se fondent dans un équilibre magistral.
L’acidité et le sucre sont totalement intégrés. De la soie en finale, sur des
notes de caramel puis de torréfaction. Amertume superlative en rétro-olfaction,
en sus d’une liqueur douce sur l’ananas chaud. Panthéonique-2019
Pommard, premier
cru clos des Epeneaux 1999, domaine des Comtes Armand : Un
vrai pommard construit sur la puissance (mesurée !), une impression
terrienne, des tannins sur de beaux amers et une énergie tellurique intense …
le tout associé à un fruité bien présent, plutôt sur les fruits noirs, pointe
fumée. Un vin d’une jeunesse folle si l’on en juge par sa réserve d’acidité.
Belle maturité du fruit. Excellent +
Saumur, clos
David 2010, château de Brézé : un chenin
cristallin au nez, sur le caillou, complété par une fine aromatique élégance et
des notes grasses mesurées. Bouche équilibrée entre un gras / une opulence et
la trame minérale intense et puissante. Superbe acidité mentholée. Finale
claquante, avec une salinité qui possède du volume et un petit train presque
tannique. Excetionnel
Décidemment,
Kerlouan (et la côte des légendes) est une région qui réussit bien aux vins …
Bruno
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