9 juin 2013

Eclectisme !

C'est le maître mot de ce week-end puisqu'à l'occasion de trois repas, nous avons balayé une grande partie du vignoble français en évitant toute répétition régionale.
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Sur un plat froid composé de rôti de porc et sa salade composé, un Fleurie, les Moriers 2007, domaine Chignard : une robe sombre avec une teinte rouge-violine. Un nez très frais, gouleyant, avec un supplément de profondeur et de vinosité qu'on devine déjà. La bouche est complexe, à la fois immédiate comme les vins de Gamay et bien structurée comme certains bourgognes. Si la composante acidulée / framboisée est bien présente, elle est complétée efficacement par un enrobé, un gras lacté des tannins et un côté grillé / réglissé qui apportent un supplément de profondeur. Grande finale sur un équilibre presque bourguignon, et portée par une acidité parfaitement en place. Très Bien ++
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Sur une pierrade d'été, un vin qui m'avait valu toutes sortes de railleries imbéciles, (sauf de la part des véritables amateurs de vins, mais bon, il n'y a pas que les LaLaLa ou les Coche-Dury dans la vie !) un Lirac, cuvée classique 2007, domaine du Joncier (Marine Roussel) : changement complet de registre avec ce vin à la robe dense, noire et impénétrable. Le nez est profond, sur des notes cacaotées et résinées (balsamiques ?) enrobées de fruits noirs très murs, mais pas en sur-maturité. La bouche est ronde, très tannique et corpulente. Notes de garrigue et d'épices douces. Tannins civilisés (enrobés) quoique très opulents. Finale étirée, sur une belle fraîcheur mentholée (menthe poivrée). Un signe, la bouteille n'a pas survécu au repas (à deux). Excellent
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Dimanche midi oblige, un repas un peu plus conséquent, accompagné de trois (pardon) quatre bouteilles.
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En apéritif, un Champagne Deutz, Brut Classique non millésimé : toujours cette impression d'équilibre entre une tension minérale relativement maîtrisée et une rondeur, en fait un côté brioché "sweet" de bon aloi. Appétissant et belle longueur. Pas un grand cru mais une valeur sûre. Très Bien
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Avec une entrée "asperges au saumon fumé", un Condrieu, les Chaillées de l'Enfer 2010, domaine Georges Vernay Nez très élégant, légèrement abricoté, mais laissant apparaître des notes de violette et de fumé. Complexe, alliant finesse, floralité et vinosité. La bouche est construite sur un équilibre de droiture et de tension. Quelques notes grasses et amples viennent compléter l'ensemble, mais avec toujours ce côté de fraîcheur et d'élégance florale et fruitée (fruits blancs). Grande longueur en finale, malgré la jeunesse du vin. Un équilibre sur l'acidité et les amers nobles. Excellent ++. Un grand vin (encore une fois)
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Avec un carré d'agneau, un Chinon, cuvée Stanislas 2008, domaine Pierre SourdaisUn nez plutôt cabernet, sur le poivron MUR, complété par des notes de fruits rouges et noirs. La bouche est plutôt corpulente, mais bien équilibrée entre de beaux tannins soyeux et crémeux, une acidité maîtrisée et une impression de vinosité épicée. La finale, également épicée, laisse en bouche une impression de longueur et de volume. Beau vin d'amis toujours bien élevé. Vivement août que l'on retourne en Touraine ! Très Bien
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Pour finir avec une soupe de fraises à la poudre défendue, un Champagne Brut, Etienne Doué, cuvée rosée : une forte acidité qui est toutefois partiellement équilibrée par un côté "demi-sec" du vin. Légère tannicité qui vient donner un peu de corps. Intrinsèquement pas forcément un grand cru mais un accord avec les fraises (serait sans doute meilleur avec un plat d'agneau ou de mouton par exemple). Bien ++
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Oups, j'allais oublier un Calvados du pays Domfrontais, réserve ancestrale de Roger Groult : Que dire ? P... c'est magnifique, presque une liqueur de pommes, sans impression d'alcool, fruitée, fraîche, élégante et finissant (de façon interminable - quel pied) par des notes de tabac blond type "Amsterdamer". Excellentissime
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Beaujolais, Champagne, Languedoc, Loire, Normandie et Rhône : quel beau pays que la France. Pourquoi le laisser aux mains d'incapables et de Bruxellois nuisibles ...
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Bruno

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