Bien qu'agnostique, j'éprouve toujours une très forte émotion lorsque je suis confronté à la beauté d'un édifice religieux, qu'il soit aussi bien magistral et majestueux comme la Basilique de Vezelay ou humainement simple et dépouillé de tout artifice comme la petite église romane de Brancion.
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La même émotion m'étreint lorsque je suis confronté aux témoins de l'ouvrage industriel plus récent, aujourd'hui révolu car sacrifié sur l'autel de la profitabilité comme la grande forge de Buffon, ou magnifiant le génie de l'homme comme le pont de Millau.
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Cette philosophie, je tente de l'appliquer au monde du vin. Cela fait en effet maintenant quelques années que je fréquente les fora, dans un premier temps de manière sporadique puis maintenant plus régulièrement. Cette passion connût une accélération en janvier 2007 - déjà 4 ans - lorsque je fus convié à une soirée "L'Alsace à Paris". Accueilli à bras ouverts, j'y découvris une vision plus analytique de la dégustation, relayée par quelques dégustateurs chevronnés ... mais également sachant manier la langue et les calembours. Au fil du temps, si mon expertise ne s'est pas affinée et surtout pas professionnalisée, elle m'a permis de belles rencontres. Des routes se sont croisées et pour certaines trop vite éloignées pour des motifs quelque peu mystérieux. D'autres groupes se sont formés, à l'occasion d'une nouvelle arrivée, pour ne jamais fléchir ni se distendre, parfois en dépit d'un éloignement professionnel qui pourrait paraître rédhibitoire.
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A l'aube de cette nouvelle décennie, qui sera j'espère plus porteuse d'espoir que la précédente, je tenais à associer toutes les personnes rencontrées au hasard d'une soirée ou d'une dégustation. Profiter pleinement de la vie et des plaisirs de la table et du vin !
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Au "biloutes" de Sains, Laurent le grand organisateur et sa femme Cécile, Bruno et Valérie, Philippe, Charles et son père, ... et tous ceux que j'oublie ici et qui, je l'espère, me pardonneront, je vous souhaite encore de très nombreux samedis dans le froid et le brouillard picard, près de cette maudite sortie 32.
A mes "compatriotes" haut-normands aperçus un court instant à Amiens, promis, je vais tâcher de me libérer quelques heures lors d'une prochaine visite en Normandie. Je serai à la fois à domicile et à l'extérieur (Vincent, tu me dois une visite 'archéo-culturelle' de Rouen).
A ceux avec qui nous avons partagé la table d'un soir, à l'occasion de leur montée dans la capitale, Paulo, Nico de la Grange, Philippe d'Airbus, Patrick le Brabançon (bientôt Français ?), à ceux que je croise trop peu souvent, Xtof, Jean Pierre, aux membres du noyau dur parisien, Gilles et Cat, Thomas, Flo, Marc, Camille, Gautier, Guigui, Phil, Zeff, tous différents mais tous égaux dans mon esprit.
Les affinités font que d'autres sont devenus de véritables amis. A Jean Paul et son épouse, à François 'Borat' et sa comtesse, le vin nous a rapproché, le temps a fait le reste. De passionnés nous sommes devenus amis. Puisse les aléas de la vie nous séparer le plus tard possible.
A Laurent et à Fiona qui, bien que nos chemins ne se soient croisés que deux fois, nous ont accueillis comme des amis (royalement, je n'aime pas le terme - comme des princes, ça ne le fait pas !) au pays des cigales. Une après-midi de soleil, de partage, d'amitié et de gastronomie qui restera encore longtemps dans ma mémoire comme une magnifique parenthèse enchantée dans ce monde de brutes.
Je terminerai enfin par mes trois condisciples du Gunthard Club, en souvenir d'une grosse poilade sur le chemin d'Amiens, un matin brumeux de décembre (les amortisseurs de la Lagune de Madame D. mère s'en souviennent encore).
Châtoune, ex futur-maçon, ex Jean Claude Duss, ex Roi du râteau (depuis, on le voit traîner à la cathédrale Sainte Cécile d'Albi), maintenant "belle plante", qui tente désormais d'annexer nos voisins helvètes. Continue à manier joie de vivre, humour turbo-ravageur et connaissances œnologiques immenses mais sans prise de tête (sans compter ton esprit philosophe qui t'a permis de surmonter bien des crises). RDV cet été.
Président Galinsky (polonais en exil), de son prénom Eric, le seul capable de nous "péter" un Ruinard 1959 pour sa première soirée, ou de plonger dans le grand canal de Versailles un après-midi surchauffé d'août. Un humour à la "Papy fait de la résistance" (vous êtes pas fin les allemands). Nous sommes faits pour nous entendre.
Enfin, au Grand, nommé Oliv-32, le philosophe consensuel, à l'aise dans tous les milieux, capable de naviguer sans complexe du Gunthard Club aux tables étoilées parisiennes. J'aurai toujours besoin de toi, pour nos déjeuners sur le pouce - mais ô combien salvateurs - comme pour jouer au garde du corps lors de nos emplettes murisaltiennes ! Ne change surtout pas et réserve quelques week-end ...
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Pour mettre en application ces différentes maximes, le premier week-end de l'année est placé sous le signe de l'amitié. Au programme, bons petits plats mitonnés par madame, belles bouteilles et bonne humeur (sans compter que j'ai récupéré deux bouteilles de château Grillet 199 - attention, achetées l'an dernier).
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Apéritif
Champagne Grand Blanc 2004, Philipponnat : un nez frais, à la fois sur les fleurs et les fruits blancs (tilleuil, pêche blanche), légèrement brioché et grillé. En bouche, la structure est sur un registre de finesse et de vivacité. Belle finale minérale crayeuse sapide et légèrement lactée. Gagnera sans doute à vieillir encore 2 à 3 ans. Très joli champagne d'apéritif. Bien / Très bien.
Avec des noix de Saint jacques à la provençale
Saint Joseph blanc 2005, Pierre Gaillard : très floral au nez, avec une belle touche d'aromaticité intense. Elégance et fraicheur, avec une pointe de gras miellé. Le vin possède un toucher de bouche soyeux, associant fruits blancs, pointe d'épices douces et richesse aromatique. Riche et de belle maturité, il développe un joli gras sans mollesse. Aucune trace d'élevage à ce stade. Belle persistance, toujours sur l'équilibre et la subtilité. Très bien.
Avec une épaule d'agneau et ses petits légumes
Beaumes de Venise, cuvée Saint Martin 2005, domaine de la Ferme Saint Martin (carafé deux heures) : un nez à la fois puissant et frais, presque mentholé. Fruits noirs et notes de garrigue complètent cette palette. En bouche, la matière est belle et longue, sur un registre assez rond. Les tannins sont encore bien présents, mais l'aération a permis de les arrondir élégamment. Un vin suave, sur des notes de fruits noirs, "de Provence", avec une structure imposante et élégante. Très bel accord avec l'épaule d'agneau (comme quoi, il n'y a pas que le Bordeaux ...). Très bien.
Avec les fromages (pâtes persillées) puis un tiramisu
Sherry, East India Solera, Emilio Lustau : au nez, très belle et très forte impression de fruits rouges à l'alcool, associés à des notes de pruneaux qui commencent à rancioter tranquillement (semi-oxydatif). Au premier abord, me fait penser à certains portos type Tawny. En bouche, malgré le titre alcoolique de 20°, l'impression est légère, sur les fruits rouges confits, l'écorce d'orange, les pruneaux et la figue écrasée. Belle sucrosité tout en dentelle, sans lourdeur. Très bien.
Cerise sur le gâteau, une galette des rois "japonisante" (frangipane et haricots rouges)
Coteaux du Layon St Lambert, cuvée Prestige 1998, domaine Ogereau : Autant le dire tout de suite, j'étais un peu sceptique quant à la tenue de ce vin suite au précédent, dont la charge liquoreuse apparaissait assez imposante, même si l'équilibre général était élégant. Et bien je me suis trompé. Force est de constater que le principe décrit par Th. Meyer s'est révélé exact. Que c'est beau un Layon constitué de la sorte. Robe dorée assez intense et profonde. Nez extrêmement complexe et profond, sur le coing, les fruits rôtis et le miel. En bouche, quelle magnifique liqueur. Equilibre entre acidité de structure, minéralité (on a l'impression de sucer du schiste) et le sucre. Aucune lourdeur. Sensation rôtie intense et légère à la fois. Quelle toucher de langue et quelle profondeur. Immense finale fraîche, rôtie, sur les agrumes, les notes mentholées et réglissées. Excellent.
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Je crois aux forces de l'esprit.
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Bruno
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