Point
d’orgue de notre week-end tourangeau, légèrement déporté vers l’Ouest, à la
limite de la Touraine et de l’Anjou … au restaurant situé dans l’abbaye de Fontevraud.
Lieu magique emprunt de spiritualité puisque les chambres, de très grand confort,
sont censées rappeler l’esprit monacal du lieu, avec un dépouillement faisant
office de décoration. Objectif atteint !
Magie
également de la salle du restaurant, constituée en fait de plusieurs pièces
dont le cloître St Lazare. C’est dans l’une des ailes de ce cloître que nous
prenons place vers 20h00 pour le dîner.
Après
plusieurs visites, le charme est toujours au rendez-vous et le menu nous est
présenté sous la forme d’un « carnet d’un ermite fontevriste »
- 16ème lune :
Gustographie : photographie gustative de notre terroir
Une
tuile très aromatique, alliant un côté croquant, une fine impression crémeuse
et une aromatique sudiste sur la lavande. Superbe composition pour cette mise
en bouche
De la soupe et du pain sec
La
soupe revisitée avec bonheur. Une autre interprétation jouant sur les
associations de goût, de consistance et de texture. Un triptyque crémeux /
acidulé / Croquant de grande facture
Pastèque, basilic et anguille fumée
Très
grand plat où le côté terrien / tellurique de l’anguille fumée est en symbiose
avec la fraîcheur de la pastèque (grillée) et l’aromatique œuf / basilic. La
symphonie se poursuit
Champignons de Paris à Fontevraud
Le
plat !!!! Encore plus abouti que précédemment, avec un dosage subtil et
parfaitement réussi entre le gras du foie, la pointe acidulée vinaigrée et le
terrien du champignon. Digne d’un ***
« Au bout de la ligne, ici Lorient ! ». Petits pois et
marjolaine
Alliance
improbable et réussi entre la chair délicate du poisson, le sucré / doux du
petit pois et la floralité aromatique des herbes de Provence
Canette de Barbarie, très bien élevée par Gabriel, navet farci au foin
Une
viande tannique, puissante et délicate. Entre la chair rouge sang et le côté
confit de la farce du navet, un équilibre digne d’un grand écart réussi
Pause fontevriste (avant-dessert)
Un
peu de fraîcheur ne peut pas nuire
Abricots et romarin, façon vagabond
Superbe
dessert tout en nuances et en équilibre. Les abricots rôtis sont magnifiques,
une sucrosité très légère. Tartelette associant des textures et des goûts
différents qui se complètent. Moi qui ne suis pas un bec sucré, j’ai adoré
Pour
accompagner ce menu, plusieurs bouteilles au programme …
En apéritif,
Crémant de Loire, Brut Nature 2017, château du Bois Brinçon : une bulle vive, sur un équilibre
ultra-sec mais pas asséchant. Une pointe d’amertume noble, typée fenouil. Une
bouche qui dégage de l’énergie, très tonique et une pointe briochée apportant
une belle aromatique en finale. Très digeste et qui réveille les papilles en ce
soir d’été un peu chaud. Très Bien +
Saumur, cuvée Jurassique
2015, domaine du Pas St Martin : un chenin riche au
nez, gras et opulent, mais tout en équilibre. Floralité sur le chèvrefeuille.
Bouche à l’avenant, mais à la fois grasse et tendue, laissant une impression de
fraîcheur extrême, sur le menthol, une pointe saline et épicée en supplément. A
l’aération, le vin évolue vers plus de minéralité, plus d’impression
caillouteuse tout en conservant une structure sur l’allonge. La salinité est
exacerbée, particulièrement sur une finale claquante. Excellent
Saumur Brézé 2015, domaine Guiberteau : un nez grillé à la Coche-Dury,
laissant une sensation d’amertume douce sur les amandes. Bouche plutôt corpulente,
mais nettement plus complexe et plus élégante et aboutie. Acidité
exceptionnelle qui allonge le vin, grande aromatique sur des amers fins, une
pointe de pâte de coing en sus. Empreinte « tannique » pour ce blanc
qui finit par une fine minéralité fraîche, un grain superlatif qui éveille
encore plus les papilles. Vibration ultime sur une trame d’amers gins en finale.
Exceptionnel
Saumur, les Arboises 2015, domaine Guiberteau : un nez mur
et gorgé de soleil, sur les cerises noires, à la fois solaire et frais. Grande
suavité sur la fraîcheur soyeuse. Bouche avec de fins tannins crémeux dessinant
une rondeur avenante et veloutée. Fine acidité, pointe d’amertume salivante et
touches poivrées en finale. C’est un vin « faux maigre », dans une
trame équilibrée. Excellent +
Pour la route avec le dessert, Coteaux de Saumur, Clos Bonne Nouvelle 2009, château de
Brézé (Arnaud Lambert) : un
moelleux plus qu’un liquoreux au niveau de la structure. Nez complexe et très aromatique,
mêlant caramel, agrumes et coing. Bouche d’une belle fraîcheur, dessinant une
sorte de liqueur douce et fine, une pointe confite. Finale riche et fraîche,
très digeste, qui offre un concerto de très belle facture avec l’abricot rôti. Excellent
Confirmation de l’excellence des
assiettes de Thibaut Ruggeri, qui a su à la fois conservé les plats signature
traditionnels tout en les renouvelant, avec précision et bonheur. Service impeccable,
précis et décontracté. Sommelier de bon conseil et lieu toujours aussi magique
et appelant à la méditation.
Grande adresse à conserver dans nos
têtes pour une future prochaine visite en Anjou.
Bruno
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