Quand notre Comtesse va prendre une année de plus, il
n'est pas question de la laisser errer les palaces parisiens en quête d'un
repas exceptionnel. Ni une ni deux, nous organisons un dîner surprise afin de
fêter en bonne compagnie ce passage vers la cinquantaine hurlante.
Champagne Michel et fils, cuvée du Père Houdart : un
champagne issu de l'assemblage de vieux millésimes, récemment dégorgé et qui
présente une évolution vers l'oxydatif ménagé de belle facture. La bouche
montre une trame minérale intense, tendue et droite, enrobée par un joli gras
élégant. Finale qui claque. Excellent
Vin de kiwi, millésime 2016, origine Corse : un nez
évoquant à la fois les muscats type Beaumes de Venise et la rose / le litchi du
Gewurztraminer, une note aromatique en sus. En bouche, on est plus sur un
équilibre de sauvignon, manquant toutefois de corps. Un OVNI à la Borat.
Château Grillet 1998 : douceur sur un substrat
tellurique frais et salin, notes d'abricots murs, légèrement fumé, pointe
crémeuse et soupçon de vanille. Un vin typiquement minéral presque tannique.
L'alliance de la puissance du terroir, l'exubérance du cépage et le mariage
parfait entre gras et finesse de constitution. Excellent
Savennières Roche aux Moines, 2004, domaine aux Moines
: puissance magmatique intense, légère évolution sur le miel et le confit, grande
et belle corpulence en bouche, sur une belle acidité. Excellent. Un accord
presque parfait avec le risotto.
Côte Rôtie 1996, domaine Jamet : les doutes à
l'ouverture se précisent malheureusement. Un vin fluet, à défaut sans doute
mais surtout une pointe liégeuse irrémédiable.
Vacqueyras, cuvée Lopy 2005, domaine du Sang des
Cailloux : magnifique vin sudiste sur les fruits noirs et la garrigue, une
belle fraîcheur sur une charge tannique imposante mais expressive. Un bouquet
de fruits aux accents clairement méridionaux. Excellent.
Pauillac Grand Cru Classé, château Duhart Milon 1971 :
la quintessence du vieux Bordeaux. Nez encore jeune, sur les fruits rouges,
légèrement compotés. Des notes évolutives apparaissent telles que les feuilles
mortes et les champignons, mais jamais à l'encontre du fruit. Bouche souple,
des tannins polissés et une matière de velours. Touche de bouche superlatif,
sur l'élégance et la finesse. Exceptionnel
Avec les fromages
Nuits Saint Georges, les Perrières 2006, domaine
Gouges : un vin un peu déroutant, qui n'évoque pas les canons du chardonnay
mais plutôt un chenin, sans son acidité marquée. Même après aération, les rares
notes aromatiques nous laissent une impression de manque de chair. Une relative
déception (car je l'avais mieux gouté il y a quelques années).
Avec un ananas rôti
Sauternes, château Filhot 1967 : superbe vin, tout y
est ! Une complexité liée à l'âge, un nez imposant de finesse et de profondeur,
sur le rôti, les agrumes et les abricots confits. Bouche fondue, corpulente,
montrant de beaux amers nobles, une touche de miel et de vanille en sus.
Equilibre fin, frais et tendu. Un vin digeste de très grande longueur.
Excellent +.
Alsace VT, Gewurztraminer 2005, domaine Paul
Ginglinger : un nez aromatique explosif, sur la rose bien sur, mais complété
par des notes florales intenses et fraîches. Grosse structure en bouche, sur un
substrat riche et élégant. Belle acidité de structure qui tient le vin. Malgré
sa charge en sucres, c'est frais. Finale enveloppée sur des amers nobles
presque salins. Excellent +.
Encore une belle soirée qui s'est prolongée tard dans
la nuit, sans encombre puisque le pilote d'un soir a pu sortir d'un parking
exigu son véhicule sans encombre ...
Bruno
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