Week-end sur la côte picarde

Voici quelques vins bus pendant un week-end passé entre amis sur la côte picarde :

Saint Nicolas de Bourgueil, Eclipses 2015, domaine Frédéric Mabileau : nez profond, fin, sur des notes viandées élégantes, de belle droiture. Bouche veloutée, toute en rondeur, révélant une belle acidité. Tannins frais et salivants. Grande allonge sur la finale. Gros potentiel encore. Excellent

Champagne, cuvée des Enchanteleurs 1995, maison Henriot : nez sur un équilibre évolué, semi-oxydatif, brioché, réglissé. Bouche vineuse, toujours sur le semi-oxydatif noble. Ronde et traçante. Finement minéral, pointe mentholée. Finale suave, sur la peau de noix, salivante à souhait (quand même autre chose que le Vouette et Sorbet !!! Excellent ++

Saumur, Brézé 2022, domaine Guiberteau : nez fin poudré, très élégant, très jeune aussi. Bouche complexe et fine, grande allonge, sur l’élégance. Grande empreinte pour un vin au potentiel de vieillissement immense. Excellent

Saumur, Bourguenne 2014, Arnaud Lambert : vin sur un équilibre plus opulent, réglissé, qui commence doucement à révéler ses effluves secondaires (il brèze !). Clairement encore trop jeune pour exprimer son potentiel. Très Bien +

Savigny-les-Beaune, 2020, Simon Bize : chardonnay sur la fraicheur et la rondeur au nez. Bouche gourmande, de caractère, charmeuse et acidulée.  Un village bien constitué. Très Bien ++

DOCG Barbaresco, Vanotu 2014, Pelissero : nez sur une fine amertume salivante, notes de fruits noirs, tendrement réglissé. De la corpulence et de l’élégance. Bouche jeune de grande acidité, veloutée, fruitée, profonde. Beaux amers salivants. Tannins bien présents et bien élevés, salins et salivants ! Finale de caractère, légèrement poudrée. Excellent +

DOCG Barolo, 2013, Achille Boroli : nez plutôt évolué, sur le cuir, les épices et des notes viandées. Bouche de demi-corps, évoluée également. Manque un peu de consistance à mon goût. Très Bien (+)

Alsace, Engelgarten 2019, Marcel Deiss : grand nez de riesling non variétal, plus complexe, plus aromatique et avec une sorte de rondeur tendre. Bouche complexe, tendue, ronde, allongée, sur une corpulence bine équilibrée. Elégance subtile et superlative, sans molesse. Finale réglissée avec de fins amers nobles. Excellent ++

Nuits Saint Georges, premier cru Clos de l’Arlot 2023, domaine de l’Arlot : un chardonnay floral sur l’allonge, presque typé chenin. Grande empreinte en bouche, avec une rondeur veloutée, une allonge superlative et une fine salinité minérale, presque tannique. Notes poudrées aromatiques, sur la menthe et les herbes poivrées. Tendresse … presque « sucrée ». Excellent +(+)

Saumur, Chenin du Puy 2017, domaine Frédéric Mabileau : un chenin plutôt opulent mais élégant au nez. Belle aromatique florale. Bouche acidulée, avec une aromatique profonde, quelques notes évoluées qui apparaissent. Grande salinité. Finale avec une corpulence équilibrée. Un vin qui prend de l’élégance avec le temps. Excellent +

Saint Aubin, premier cru en Remilly 2014, Marc Colin : nez un peu mutique au départ. Avec la température et l’aération, devient floral, minéral et ciselé. Grande bouche sphérique, amertume intense élégante, finale grillée claquante. Acidité cristalline. Très Bien ++

Côtes du Roussillon, Clos des Fées 2009, Hervé Bizeul : nez aromatique, sur les herbes chaudes, la garrigue. Fruits noirs et profondeur. Bouche ultra-corpulente, avec une grande acidité et une charge tannique plutôt élégante. Structure épicée et solide. Sans doute un peu trop pour mon goût. Très Bien +

Vouvray, Clos de Venise 2014, domaine de la Taille aux Loups : nez riche, sur un équilibre ciselé, très typé chenin. Belle aromatique sur les fleurs jaunes et la réglisse. Pointe poudrée en complément. Bouche structurée, de demi-évolution. Minéralité salivante, rondeur, notes fumées et grande allonge. Vin accompli sur un équilibre presque tertiaire. Excellent +(+)

Bruno

Les reliefs d'un week-end calme

Quelques impressions de vins bus pendant un week-end calme et de transition :

DOCG Moscato d’Asti 2024, Pelissero : une véritable gourmandise, sur un registre de fruits exotiques, de pêches jaunes. Une douceur et une rondeur salivante en bouche. Une finale claquante, muscatée. Excellent

Chassagne-Montrachet, premier cru la Romanée 2011, Paul Pillot : un vin corpulent, voir opulent. Passé un nez encore vanillé presque capiteux, la bouche est bien construite, plutôt puissante. Manque évident de complexité et d’élégance. Bien loin du « petit Chevallier » vanté en son temps par le gros Bettane. Après 3 jours d’ouverture, semble se civiliser un peu. Très Bien

Nuits Saint Georges, premier cru Clos des Forrêts Saint Georges 2010, domaine de l’Arlot : robe légère, à peine évoluée, sur des tons vermillon. Un nez tout en élégance, sur les fruits noirs, une pointe cuir, une impression soyeuse. Grande bouche de grand pinot, sur un registre « léger ». Tannins de soie, grande allonge fraîche, bien présente et salivante. Un grand pinot tout simplement. Exceptionnel

Volnay, premier cru Caillerets 2010, domaine du marquis d’Angerville : robe assez soutenue, violine et profonde. Nez tellurique, fruits noirs, évolué, notes d’herbes sèches, une pointe tannique. Bouche plus sur la puissance, une sorte de « rusticité » très avenante. Tannins veloutés. Belle épice douce. Composante d’amers salivants. Belle allonge sur la finale. Un vin un poil plus masculin que le précédent. On frise l’exception une nouvelle fois. Excellent ++

Bruno

Un dernier repas au restaurant n°3 (Le Tremblay sur Mauldre)

On a connu récemment le restaurant Numéro 3 situé au Tremblay sur Mauldre près de Montfort l’Amaury dans les Yvelines. Nous avions été très séduits par l’établissement, l’ambiance, le service et les assiettes bien sûr. A l’annonce de leur retrait, l’occasion s’est un peu précipitée pour renouveler l’expérience.

Nous voilà donc en ce dimanche midi de nouveau prêts à affronter un menu vi-gétal en 6 services. Que dire par rapport à notre première visite. Que la cuisine est toujours au top. Que le service est décontracté et stylé. Que la carte des vins recèle quelques belles pépites ! En route pour une ballade gourmande

Amuse-bouche végétaux pour l’apéritif / Mise en bouche : le yolin (même la présence de poivron n’a pas été un frein au plaisir, c’est dire)

Déclinaison sur la courge, fenouil en pickles, safran de Thoiry, vinaigrette d’herbes aromatiques et magret de canard fumé par Eric de la fumerie du coin

Pois cassés en purée, céleri, pain frit, esturgeon au beurre d’anchois (esturgeon de l’aquaponie de la Ferme Richard à Saint Nom la Bretèche)

Patate douce, betterave jaune et courge spaghetti, les dernières tomates en concentré à la cameline, volaille bio de la Ferme du Loup Blanc

Une sélection de fromages (dont un Brillat Savarin, un Maroilles, un vieux Comté et un Roquefort Carles de compétition)

Kiwaï de la Ferme les Jardines à Autouillet, gelée d’estragon, crème et glace vanille, tuile craquante et nougatine

Le jardin des herbes sucrées

Je répèterai au mot près ce que j’ai dit la première fois : « Un menu parfaitement équilibré, avec de belles associations de gouts et de textures, une vaisselle originale et élégante, un service précis et décontracté … pour une adresse incontournable ».

Pour accompagner ce repas, nous avons bu :

Champagne Rosé de Macération 100 % Pinot Noir, Cuvée spéciale RJ Rosé (2016 sans le revendiquer), champagne René Jolly : nez fin qui pinote gentillement. Notes de fruits rouges, avec une légère évolution semi-oxydative. Pointe d’herbes sèches. Effervescence fine. Bouche tendre, juste perlante, fruitée, acidulée. Quelques impressions viandées élégantes. Finale tapissante, tendre, laissant entrevoir un retour grillé. Excellent

Sancerre, Charlouise 2016, Vincent Pinard : nez profond sur les fruits noirs, charnu, quelques notes d’élevage encore perceptibles, mais sur l’élégance. Fine amertume. Impression de velours derrière la puissance et les notes fumées. Bouche parfaitement intégrée, sur des notes de cerise et de kirsch. Rondeur acidulée derrière une charge tannique puissante. Tannins d’ailleurs finement amers et salivant. Finale sur la fraîcheur, qui s’élargit sur la durée. Un grand Pinot. Excellent +

Rully, premier Cru Grésigny 2021, P. et M. Jacqueson : nez floral, frais et élégant. Notes grillées et réglissées. Pointe poudrée. Bouche charnue, faussement de demi-corps. Une belle rondeur opulente, sur la réglisse douce. Structuration sur l’allonge et l’acidité avec le poisson. Aromatique réglissée et d’amers nobles à l’aération et avec les fromages. Excellent

Une grande adresse qui va disparaître. Dommage car nous y avons déjeuné deux fois avec grand plaisir.

Bruno