1 décembre 2017

Grand Tasting (dernière ?)

Traditionnel salon du Grand Tasting en ce premier week-end de décembre. Je passerai sur l'organisation de la manifestation, en directe ligne du Guide « qui va bien » version 2018. Arrivée vers 9h30 pour une ouverture à 10h15, pas de signalétique sur les files ‘avec billet réservé’ ou ‘sans billet réservé’, une queue monstre au vestiaire (je plains les arrivants du milieu de matinée) tant à l’ouverture qu’à la sortie, des stands de plus en plus petits semble-t-il, notamment et de façon gravement récurrente pour l’espace italien … sans compter qu’une entrée à 30 € est bien dans l’optique business ! Bref, ce sera sans doute ma dernière pour cette événement.
Passons maintenant aux choses sérieuses.

Domaine de la Taille aux Loups / domaine de la Butte
Jacky Blot et son épouse personnifient certainement mieux que quiconque l’esprit de convivialité du vin, avec un style que j’apprécie particulièrement. RDV est d’ores et déjà pris pour une avant-première du Salon des Vins de Loire.
Montlouis-sur-Loire, Triple Zéro : une bulle avec un nez sur un équilibre floral, une pointe vanillée. Bouche tonique, avec une salinité mesurée qui constitue finalement une très belle mise en appétit. Très Bien +
Montlouis-sur-Loire, Clos de Mosny 2015 : un nez vineux, floral, tendu, sur un grillé gourmand. Bouche de chenin tendu, sur une trame allongée, avec du fruit. Très jeune aujourd’hui. Très Bien +
Montlouis-sur-Loire, les Hauts de Husseau 2015 (ex Remus +) : nez plus minéral encore, on sent la pierre à fusil, mais sans cacher une sorte de gras élégant. Bouche à l’avenant, corpulente, florale, avec une pointe saline du plus bel effet. Finale sur une trame florale intense. Excellent (+)
Vouvray (si si !), Clos de la Bretonnière 2015 : on change de registre avec un équilibre au nez plus carbonaté, plus calcaire. Des notes poudrées en complément. Complexité en bouche, entre gras et tension. De la chair et (presque) de la mâche. Excellent +
Montlouis-sur-Loire, Clos de Mosny 2012 : légère évolution au nez, qui ne cache pas la structure tourangelle du vin. Très belle bouche justement équilibrée entre un gras laissant une impression (juste une impression) de sucrosité / tendresse. Tension de structure qui allonge le vin. Excellent (+)
Vouvray, Clos de la Bretonnière 2010 : nez gourmand et salivant, sur un équilibre qui commence à « brézer ». Bouche étonnamment très jeune, sans défaut ! Tension, grillé élégant et finale claquante sur la pierre à fusil, le silex néolithique ! Excellent +(+)
Vouvray, Clos de Venise 2009 : belle opulence bien développée au nez. Bouche serrée, un peu réduite, … mais d’une jeunesse citronnée. Une folle énergie se dégage de ce vin, qui laisse une longue empreinte presque fumée sur les papilles. Excellent ++
Montlouis-sur-Loire, Remus Plus 2008 : très grande et belle aromaticité au nez, sur une évolution plutôt modérée. Superbe boche, qui brèze et qui truffe. Excellent ++
Bourgueil, Perrières 2015 : nez puissant sur les fruits rouges et noirs, très mûrs (cerise). Bouche fraîche, tendue, encore un peu fermée. Aucune exubérance pour ce vin sur l’élégance, qui possède un potentiel de garde certain. Finale à la fois gouleyante et avec de la mâche. Excellent +
Bourgueil, mi-Pente 2015 : un vin similaire mais avec tout en plus. Plus de maturité, plus de profondeur, plus de tannins. Un vin de soie, marquant, laissant une empreinte superlative en finale. Excellent ++

Domaine Paul Blanck
Philippe égal à lui-même, le vin dans la peau, sa faconde juste dosée et une étude de terroirs (granits vs calcaires) sur un seul cépage qui nous a ravi et parfois étonné.
Riesling, Rosenbourg 2016 : équilibre muscaté ! Léger, élégant et gourmand. Très Bien
Riesling, Rosenbourg 2010 : un vin qui commence à pétroler doucement et calmement. Du fruit, de la tension et toujours cette impression d’élégance. Très Bien +
Riesling, GC Wineck-Schlossberg 2015 : grande et belle floralité sur les agrumes, finesse et légère tension tout en douceur, très grande élégance avec un gras savamment dosé. Excellent +
Riesling, GC Wineck-Schlossberg 2015 : le même vin mais carafé. Encore plus aérien, particulièrement au nez. La bouche reprend une sorte de corpulence élégante, avec une sensation de légère épice sur la finale. Quel vin ! Excellent +(+)
Riesling, GC Schlossberg 2014 : une minéralité marquée par un côté pétrolé plus développé. Bouche ciselée, avec du gras et un regain de minéral et de corpulence. Excellent + (+)
Riesling, GC Schlossberg 2002 : un nez presque mosellan, sur les fruits exotiques, le pamplemousse et un pétrolé évanescent. Bouche qui possède une vibration ultime, de la tendresse et de la tension. Excellent ++
Riesling, GC Furstentum 1997 : un superbe « demi-sec » tendu, corpulent, et présentant une épice noble. Excellent ++
Riesling, GC Furstentum 1990 : nez très aromatique, exotique et épicé évoquant clairement des gewurztraminer de noble origine. La bouche par contre est bien celle d’un Riesling qui a de l’âge. C’est fondu, tendu, enrobé. Magnifique

Cave de la Chablisienne
Redécouverte très agréable de cette « coopérative » haut de gamme. Particulièrement séduit par les grands crus, qui possède la race et la profondeur de bien des blancs cotedoriens … à des prix toujours sages.
Chablis, les Vénérables (VV) 2014 : un nez chablisien typique, sur l citron, une minéralité évoquant les coquilles d’huitres. Bouche assez corpulente, pas d’une complexité folle mais apportant un plaisir certain. Un vin de (bons) copains ! Très Bien +
Chablis, premier cru Côte de Léchet 2014 : malgré une légère fermeture, le nez apparaît extrêmement vineux, avec du gras, un réglissé type zan et une tension minérale qui transparaît déjà. Bouche à l’avenant, sur un bel équilibre général reprenant ces caractères. Belle empreinte finale, saline presque « perlante ». Excellent +
Chablis, premier cru Vaulorent 2014 : clairement un vin fermé. Tendu, du potentiel et un retour sur un côté grillé en finale. Sans doute à revoir
Chablis, Grand Cru Bougros 2014 : un vrai et typique grand cru chablisien, sur un équilibre presque tannique. Réussit le miracle de concilier la fraîcheur en bouche et la force tellurique jurassique. Superbe vin qui ne fera que grandir (encore) dans le temps. Excellent ++
Chablis, Grand Cru château Grenouilles 2013 : une autre lecture du terroir kimméridgien. Gros potentiel pour ce vin à l’empreinte minéral exacerbée. Toujours cette construction corpulente presque tannique. Excellent + aujourd’hui. Exceptionnel potentiellement.

Domaine Modat
Une complète découverte d’un domaine très sudiste qui fait des vins pour PDF.
Côtes du Roussillon, De-ci de-là 2016 : un blanc sudiste certes mais frais, floral et présentant une belle acidité / tension / minéralité (Grenache blanc et gris, Carignan blanc et Macabeu). Très Bien
IGP Côtes Catalanes, les Lucioles 2016 : complexité apportée par l’association roussanne / viognier / grenache gris et carignan. C’est gras et opulent, mais digeste, aromatique mais tendu et minéral. Très Bien
Côtes du Roussillon, Sans plus attendre 2015 : très joli rouge de copains, mais sérieux. Structure épicée, tannins doux et trame soyeuse. Très Bien +

Lucien Brunel
Des côtes du Rhône sur un équilibre immédiat, tant en blanc que rouge, et des Châteauneuf qui demande du temps pour être prêt.
Côtes du Rhône blanc 2016 : un vin de plaisir, entre une acidité qui possède un joli grain et un gras méridional juste dosé. Très Bien
Châteauneuf du Pape, les Cailloux blanc 2016 : vinosité, richesse et fraîcheur pour ce vin. Très Bien +
Côte du Rhône rouge 2016 : immédiateté pour ce vin bâti sur un fruité intense et facile. Pour les soirs d’été. Très Bien ++
Côte du Rhône, Sommelongue 2015 : plutôt tannique, encore anguleux. A attendre urgemment. A revoir
Châteauneuf du Pape, les Cailloux rouge 2015 : un vin qui possède un beau potentiel. Aujourd’hui, c’est plutôt tannique, mais j’y perçois un velouté des tannins et une épice noble. Très Bien +
Châteauneuf du Pape, les Cailloux cuvée du Centenaire 2015 : plus de maturité, plus de velouté et plus de race pour cette cuvée parcellaire. La trame acide est bien développée, et se termine sur des tannins plus crémeux que la cuvée de base. Excellent +

Escapade italienne
Malgré un espace qui ressemble plus à une cage à lapins qu’à un véritable espace d’accueil, nous avons tenté, plus qu’à l’habitude puisque escorté par Oliv, désormais spécialiste des palaces du lac de Côme, de déguster quelques crus italiens.
Compte-tenu de l’affluence et de la place, prise de notes minimale …
Podere di Carnasciale : spécialiste du Caberlot, le Carnasciale 2015 présente un fruité corpulent, des tannins crémeux, une angulosité / un grain juste et une belle fraîcheur, le Caberlot 2014 est fruité, une touche goudronnée, de beaux tannins et une finale fraîche, le Caberlot 2013 est plus rond, plus acide, mais sans doute avec moins de maturité, et de très jolis tannins sur la finale, le Caberlot 2009 est viandé, frais, étiré et épicé à la manière de certaines côtes rôties. J’ai bien aimé.
San Léonardo : un San Léonardo 2011 très vineux, avec des tannins fougueux et un fruité grillé, un San Léonardo 2003 avec beaucoup de volatil au nez, un côté sec / poivron sur la finale. Pas mon style.
Poggio di Sotto : le Montecucco 2014 montre un certain potentiel malgré un côté dissocié marqué, le Poggio Lombrone 2013 présente plus de maturité et de mâche, avec des tannins demandant un peu de temps pour se polisser, le Rosso di Montalcino 2014 présente un nez de café indusé, une élégance alliée à une certaine légèreté, un vin dans un esprit bourguignon en quelque sorte, le Grattamacco 2014 (DOCG Bolgheri superior) associe puissance maîtrisée, soyeux et élégance.
Cavallotto : Le Barbera d’Alba 2015 est fruité, aromatique, équilibré sur une base puissante, le Langhe 2015 est plus tannique, avec une forte amertume, le Barolo 2013 mutique au nez, une bouche assez tannique de belle définition et le Barolo 2011 un monstre … en puissance et en potentiel. RDV dans 20 ans.

Graham’s
Fin de salon traditionnelle chez Graham’s pour apprécier de nouveau la gamme de tawny’s. Gustavo n’étant pas présent cette année, c’est l’une de ses collègues qui nous accompagnera cet an-ci. De nouveau, j’ai assez impressionné par cette maison.
Tawny : un fruité immédiat, un côté oxydatif mesuré, une certaine simplicité sur la peau de noix. Très Bien +
Tawny 10 ans : une marche de plus, et quelle marche. Elégance superlativisée (même si le terme n’existe pas !),  des fragrances et des saveurs de zestes d’oranges, un côté confit « juste ce qu’il faut », une tension acide alliée à une longue persistance. Aromaticité sur la noix encore. Excellent
Tawny 20 ans : sensation plus sucrée et plus confite, des notes de pruneaux et de fruits secs viennent compléter la palette du 10 ans. Excellent +
Tawny 30 ans : l’optimum à mon goût, avec l’apparition de cette sensation de liqueur élevée sous bois, entre vieil armagnac et cognac hors d’âge. Equilibre presque parfait entre l’acidité / la tension et la corpulence / la largeur, une certaine rondeur, une aromatique sur les figues. Excellent ++
Tawny 40 ans : Le même avec plus de tout ! Exceptionnel
Tawny 1972 : on gagne en race, en élégance, avec une notion de cristallinité en bouche. Equilibre parfait. Plus qu’exceptionnel

Bruno

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