26 juin 2024

Pas de déshydratation en Bretagne

Entre les balades en front de mer, il fallait bien se réhydrater :


Pernand-Vergelesses, premier cru le Clos du Village 2014, domaine Rapet père et fils : nez minéral très profond, un côté chablisien en plus corpulent et plus intense. Bouche droite, légèrement grillée, saline et laissant une sensation perlante. Un supplément de rondeur apporte du charme. Finale sur un poudré acidulé très salivant. Retour d’amers superbes. Excellent

Rully, premier cru Grésigny 2015, domaine Jacqueson : nez très cristallin, habillé par une belle rondeur. Bouche glycérinée, avec une acidité de structure bien équilibrée, une pointe sudiste réglissée. Finale charmeuse, finement grillée. Très Bien ++

Pernand-Vergelesses, premier cru Ile des Vergelesses 2009, domaine Rapet père et fils : un nez sur les fruits rouges, compotés, avec une légère évolution mais laissant une première impression de fraîcheur. Bouche typique des Iles, fumée, sensuelle, sur les cerises. Belle acidité tannique, toutefois encore jeune et avec un beau potentiel de vieillissement. Allonge fraîche et acidulée, sans l’effet « 2009 ». Belle mâche. Excellent

Meursault, les Tillets 2014, Alain Gras : superbe nez salivant, gras et grillé, profond, bien droit. Bouche très élégante, une sorte de Meursault sur la longueur. Belle aromatique complétée par une acidité granuleuse fine. Finale à l’avenant, avec une fine amertume en sifflet. Peut-être un peu court pour tutoyer les sommets, mais on est sur un « village ». Excellent

Macvin, domaine Macle : un nez un peu muscaté, sur l’amande et un fin oxydatif ménagé. Bouche tendre et acide, saline, sur la noix, le curry laissant une empreinte oxydative à peine perceptible. Très longue finale, avec un retour majeur d’amers typés peau de pistache. Excellent +

Nuits Saint Georges, premier cru les Rues de Chaux 2010, domaine Georges Chicotot : grand nez de pinot sur une évolution douce. Impression poudrée sans réduction ( !). Bouche droite, classique, intemporelle. Ca pinote avec une fraîcheur fruitée encore bien présente, et une acidité de garde. Finale fumée, avec du charme, et une trame sur le fruit. Excellent

Montlouis, Clos de Mosny 2016, domaine de la Taille aux Loups : un chenin cristallin au nez, salivant, sur des notes mentholées encore présentes dans mon esprit. Bouche tendue et grasse, avec une belle rondeur sur une construction très élégante. Pointe poudrée avant une finale longue et claquante. Excellent +

Palette, château Simone 2003 : nez contrit, manquant d’expression. Bouche à l’avenant, sans charme et trop écrasée sur l’acidité stridente. Finale déstructurée. Problème de bouteille ? A revoir

Chassagne-Montrachet, premier cru Caillerets 2012, domaine Marc Colin : un nez sur la floralité, des notes poudrées, une tendresse presque « sucrée ». Bouche droite, chardonnay, un beau volume légèrement salin, une acidité intégrée et de beaux amers salivants. Finale sur l’allonge, fraîche, structurée, gourmande et élégante. Excellent +

Alsace Grand Cru Rangen de Thann, Clos Saint Urbain, Riesling 2008, domaine Zind-Humbrecht : aromatique variétale au nez, entre pétrole et rose, salivant. Bouche sur un équilibre sec montrant une légère tendresse. Aromatique très (trop) monolithique, marquée entre autres par une acidité appuyée et une sorte de lourdeur difficilement buvable. Une grosse déception. A peine bien

Saumur, Clos de l’Etoile 2014, Arnaud Lambert : un cabernet bien mur au nez, sur les fruits noirs, profond, charmeur et frais. Bouche encore jeune, avec un beau fruit intense et gorgé de soleil, sur une base acide qui vieillira bien et longtemps. Finale saline, avec des tannins soyeux. Aucune trace de poivron … ni de technologie d’ailleurs dans ce vin. Exceptionnel avec un potentiel encore énorme

Autriche, Ruster Ausbruch, Süss 2000, Weingut Landauer : nez ultra-aromatique, réglissé, rôti, des notes de raisins de Corynthe. Bouche sur un équilibre magistral, entre sucres, côté rôti, notes de miel et acidité de structure. Grande richesse qui sait rester frais. Finale sur le sucre candy, la peau de fruits à coque, avec de l’énergie. Excellent +

Saumur, Chenin du Puy 2015, domaine Frédéric Mabileau : nez sur la finesse, frais, cristallin et avec une belle aromatique élégante. Bouche élégante, bien structurée, fraîche. L’impression d’une moindre opulence que dans les millésimes précédents. Longue empreinte finale, saline, mentholée, pointe zan. Excellent +

Montlouis, Extra Brut Tradition 2009, domaine de la Taille aux Loups : un nez chenin très élégant, une pointe rancio fine, une légère évolution. Bouche sur acidité élégante, charmeuse. Pointe évolution fraîche, salivante. Finale sur la peau de noix, le muscaté et la glycérine. Fond de verre mentholé. Hommage à Jacky qui nous avait offert cette bouteille. Excellent

Battle sur une côte de boeuf

Gevrey-Chambertin, premier cru les Combottes 2009, domaine Rossignol-Trapet : un nez qui pinote, sur fond structuré et élégant. Notes de fruits noirs et de réglisse, pointe poivrée. Bouche fraîche sur les épices et les fruits noirs. Acidité suave et profonde, proche d’un grand cru avec une douce rondeur. Finale claquante, même après son congénère qui lui apporte un supplément poudré. Excellent +

Espagne, DOQ Priorat, Cims de Porrera 2005, Classic : nez plus sudiste, plus charpenté, restant salin et frais malgré la charge tannique. Pointe épicée. Bouche structurée corpulente très fraîche, des tannins fins, une épice douce et complexe. Finale sur l’allonge, avec une salinité élégante. Excellent +

ð  Match nul dans deux registres différents

 

Hongrie, Tokaji Forditas 2016, domaine Royal Tokaji Zrt : nez rôti ultra-salivant, sur le raisin sec, le caramel et un grillé salin de toute beauté. Bouche droite et allongée, sur une structure acide. Sucrosité de « demi-corps », salivante, finement mentholée. Belle corpulence et finale avec un beau caractère, claquante, complétée par une rétro salivante. Excellent +

Corton-Charlemagne Grand Cru 20010, domaine Marc Colin : minéralité profonde au nez, en l’occurrence peu expressif. Bouche monocorde et monolithique, sans défaut mais sans charme. Finale presque doucereuse. A peine bien

Allemagne, Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese, KaselerNies’chen 1999, Erben von Beulwitz : grand nez de liquoreux allemand, rôti, sur la fraîcheur presque mentholée. Bouche de demi-corps, avec une impression un peu sucreuse. Finale courte. Un vin sans doute en phase descendante. Bien +

Hermitage, 2012, domaine Faugier-Gonnet : nez de syrah très élégant, sur les fleurs, les fruits noirs et le poivre blanc. Bouche à l’avenant sur une belle acidité. Notes salines et épicées, avec beaucoup de complexité et de charme. Finale suave, une pointe crémeuse. Très Bien +

Chablis Grand Cru, Bougros 2015, cave de la Chablisienne : un nez chablisien profond et concentré, sans doute un peu fermé. Bouche déroutante, mal proportionnée, avec une finale dissociée marquée par l’amertume et un côté sucré. A revoir

Allemagne, Mosel-Saar-Ruwer, Eiswein, KaselerNies’chen 2007, Erben von Beulwitz : une sucrette dans tous les sens du terme. Nez complexe, mêlant rôti, sucre candy très salivant et frais. Bouche sur un équilibre magistral ne laissant pas de trace à la charge en sucres. Notes de menthe fraîche, de rôti, dessinant une granulosité salivante. Vraie gourmandise presque « aciduléee » en finale. Exceptionnel

Espagne, DOC Rioja Gran Reserva, Faustino I, 2011 : pour résumer, acide, acidulé et sec

Vouvray, Clos de la Bretonnière 2016, domaine de la Taille aux Loups : nez de grand chenin, cristallin, minéral, aromatique (menthol) et poudré. Superbe bouche encore jeune, mais déjà puissante, fumée, presque épicée. Fine amertume saline du plus bel effet. Potentiel à développer. Excellent aujourd’hui


Voilà, un niveau global très satisfaisant … avec malheureusement quelques déconvenues majeures, et parmi les « réputées » plus belles étiquettes.


Bruno


23 juin 2024

En pays Pagan, quelques balades maritimes

Sous la forme d’un journal chronologique, quelques balades essentiellement piétonnes dans les proches environs de Kerlouan.


8 Juin : la plage du Crémiou et la plage de Karreck Hir à Kerlouan


9 Juin : la plage Fanal Neizvran et l’île aux Vaches à Kerlouan


10 Juin : la plage du Curnic et la plage du Vougot à Guisseny


11 Juin : l’île Vierge et son phare à Plougerneau


12 juin : de Neizvran à la plage des Boutrouilles, puis la plage Fanal Neizvran à Kerlouan


14 juin : la pointe St Matthieu et la mer d’Iroise à Plougonvelin


15 juin : de la plage des Boutrouilles (Kerlouan) au phare de Pontusval (Plounéour-Brignogan-plages)

 

16 juin : ciels bretons et vers Ménéham à Kerlouan


17 juin : la plage Fanal Neizvran et l’île aux Vaches à Kerlouan


18 juin : depuis Neizvran jusqu’au moulin du Couffron à Kerlouan


19 juin : la pointe de Beg ar C’hastell à Dibennou (Guissény)


20 juin : depuis l’entrée de l’Aber Benoit, sur la plage de Korn ar Gazel à Saint Pabu


21 juin : Ménéham à Kerlouan


Bruno


20 juin 2024

Repas étoilé au restaurant gastronomique de la Butte à Plouider (29)

Pendant les vacances, il est de tradition de s’offrir un « bon » restaurant. Les deux dernières fois en Bretagne, nous étions descendus au « Le Saison » à St Grégoire où nous avions passés deux très belles soirées.

Cette année, nous souhaitions changer d’endroit, pour diverses raisons. Notre problématique était de trouver un étoilé de rapport qualité/prix intéressant et dont la carte n’était pas exclusivement tournée vers les crustacés et les fruits de mer, pour cause d’allergie. Après quelques recherches, notre choix s’est porté vers le Restaurant de la Butte, sis à Plouider et tenu par le chef Nicolas Conraux.

Salle résolument moderne et épurée, mais agrémentée de décorations inspirantes : moquette au sol, tables en bois, décorations en pierre, tenue « bretonne » des serveurs, … Tout est prêt pour profiter avec quiétude de l’instant.

Pour cette première expérience, nous avons choisi le menu « Expérience » décliné en 9 services …


On commence par une quadrilogie de beurres, superlative, gourmande et qui demande à y revenir, l’ensemble étant servi par un pain de compétition.


Kraz’ Coques

Remplacé par un amuse-bouche sur une base artichaut (mise en bouche gourmande)

Estran, algues et chanvre (salade marine végétarienne revisitée)

Lieu jaune de ligne (peau à base de citrons et sauce au beurre blanc)

Le Jusant (excellent)

Agneau des prés salés, petits pois (cuisson millimétrée et sauce tip top)

L’ormeau d’élevage de Sylvain

Remplacé par un plat végétal sur une base chou-fleur et condiments (belle trilogie de chou-fleur)

Petite pêche, condiment umami (cuisson al dente du poisson, sauce gourmande)

Fraises préservées, Hydrolat de mélisse (fraîcheur pour se refaire la bouche)

Soufflé de far Breton (un far revisité avec sa glace vanille, tip top)


Pour accompagner le repas, nous nous sommes orientés vers un accord mets et vins en quatre services, sachant que pour l’agneau, nous avions décidé d’un verre de rouge bien spécifique (ce qui fera un total de 5 verres) :



AOP Vin de Savoie, Jacquère, Giant Step 2022, Ludovic Archer : un nez salin, très frais, finement acidulé, une pointe curry sans notes oxydatives. Bouche tonique, vive, avec un joli gras. De la structure. Finale charmeuse, fine, presque semi-perlante. Avec l’estran, le vin prend de l’allonge et une aromatique sur le zan. Une jacquère sérieuse, vineuse, très surprenante. Très Bien

Chablis, Montserre 2020, château de Béru : un nez très cristallin, frais, une pointe aromatique sur la menthe. Impression d’élevage semi-oxydatif bien dosé. Bouche à l’avenant, tendue, minérale, légèrement évoluée. Belle construction avec de la structure. Finale sur une rétro-olfaction fraîche, saline, salivante. Découvert d’un Chablis non classique. Très Bien ++

Irouléguy, cuvée Haitza 2016, domaine Arretxea : un nez explosif, qui explose de fruit. C’est sérieux, structuré et profond. Notes de fruits noirs, d’épices douces et de réglisse. Bouche corpulente et charmeuse, de jolis tannins déjà bien polissés, une amertume dosée comme il se doit. Finale suave, avec toujours cette profondeur, cette structure et cette fine amertume Excellent +

Mâcon Cruzille, les Chassagnes 2021, domaine du Clos des Vignes du Mayne (Julien Guillot) : un nez frais et dense, un peu type « Dureuil Janthial ». Notes aromatiques opulentes, sans lourdeur. Bouche qui présente une forme de rondeur, dessinant un chardonnay salin et provoquant une grande salivation. Belle finale vibrante, avec du volume et de la persistance. Excellent

Jura, Vin de liqueur, Kilt, domaine des Bottes Rouges (Jean-Baptiste Ménigoz) : un nez clairement sur l’oxydatif, mais plutôt « macvin » que « jaune ». Impression corpulente sur une base d’amertume fine et de notes exotiques complexes (muscade, fruits confits, pointe rôtie). Bouche en plein accord, une sorte de macvin avec un supplément d’élégance, avec en toile de fond toujours ces amers fins, cette acidité intégrée et cette longue fraîcheur saline. Finale jurassienne, légère, sur la peau de noix et une sucrosité mesurée. Superbe avec le far revisité (far + glace vanille). Excellent ++


Une très belle découverte que ce restaurant dont l’inspiration locale est forte, les associations toujours juste, le côté « écologisme » maîtrisé jusque dans les plats « végétariens » et la présentation sans accrocs.

Service décontracté, professionnel et à l’écoute. Sommelier précis dans ses choix, qui auraient pu paraître a priori déroutants, mais les accords étaient subtils et originaux. Le chef est venu nous saluer à la fin du repas. Nous l’avons bien évidemment félicité.

Une expérience à renouveler, sans doute sur un menu totalement végétarien et en laissant une nouvelle fois la main au sommelier pour les vins.


Une très grande adresse à conserver.


Bruno