14 novembre 2021

Week-end à Fort-Mahon

A l’occasion d’un week-end prolongé amical, quelques impressions de diverses bouteilles bues :


Rully, premier cru La Pucelle 2014, Paul et Marie Jacqueson : un nez floral, fin, sur le minéral de type « caillou fine ». Impression réduite salivante, une touche d’amertume sur les amandes. Attaque en bouche serrée, puissante et aromatique, à la limite de l’opulence (mesurée). Acidité salivante qui équilibre l’ensemble. Grande longueur et finale sur des amers réglissés. Excellent (+)

Côtes du Jura, les Grands Teppes VV 2012, Jean-François Ganevat : un nez capiteux, un peu évolué, sur des touches oxydatives. Notes poudrées, fines et aromatiques. Belle assise en bouche, avec une acidité grasse, ronde et « semi-perlante ». Grosse puissance manquant u peu de finesse. Sapide en finale, avec des notes glycérinées. Longueur un peu en retrait. Très Bien +

Pacherenc du Vic-Bihl, Saint Martin 2009, Barrique d’Or : un nez très riche, grillé, rond et finement alcoolisé. Bouche décelant une grande liqueur salivante, fraîche, avec une acidité de beau volume. C’est gourmand, presque « gouleyant ». Finale qui claque, avec des notes de peau d’amande, de pruneau, …Excellent +

(ITA) DOC Barbera d’Alba, Tulin 2016, Agr. Pelissero : nez intense et profond, sur les fruits noirs, une aromatique sudiste bien marquée. Bouche complexe, à la fois ronde et allongée. Notes d’amers végétaux nobles, salivantes. Charge tannique à petits grains. Longue acidité fraîche. Un vin encore jeune avec un potentiel certain. Très Bien ++

(ESP) DO Toro, Pintia 2006 : un nez fruité intense, une sorte de confit noble et frais, des notes de sous-bois et de champignons, une pointe typée « semi-oxydative ». Aromatique détendue et assise. Bouche à l’avenant, détendue, assise, à la fois ronde et allongée par l’acidité. Grand, longue et profonde empreinte. Fruits à l’alcool et réglissé en final. Une finale suave et sensuelle, avec une rétro-olfaction superbe, d’une vibration ultime. EXCEPTIONNEL

Vouvray, Clos de la Bretonnière 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : un vin à la fois floral et opulent au nez. Une belle tension avec du grain, une pointe fumée en complément. Bouche construite sur une tension acide, complexe, grasse, élégante. Notes salines, pointe « tannique ». Corpulence serrée, fraîcheur enveloppante. Finale sur une grande énergie, avec un dernier retour menthe et poivre. Excellent ++

Vouvray, Clos de Venise 2012, domaine de la Taille aux Loups (Jacky Blot) : nez plus discret au premier abord. Grande élégance, impression poudrée. Floralité qui se développe ensuite, sur une fine aromatique, plus ouverte, plus marquante. Bouche sur une grande complecité, finesse, rondeur, allonge aromatique et élégance ultime. Impressionnant jusque dans la finale étirée, tendue, enrobée par une pointe florale capiteuse. EXCEPTIONNEL

Chassagne-Montrachet, premier cru les Caillerets 2007, Marc Colin : un chardonnay riche au nez, floral, des notes vanillées encore présentes. Bouche soyeuse, un joli toucher. Finale grillée sur les amandes amères. Salivant et claquant. Un dernier retour réglissé. Léger manque de consistance et de longueur. Excellent

Mavcvin du Jura, Jacques Tissot : un nez très aromatique, finement boisé, sur des notes de zestes d’oranges. Pointe caramel, pruneaux et amertume. Impression d’alcool noble élevé sous bois. Bouche douce, avec une sucrosité mesurée et équilibrée. Glycérine, raisins de Corinthe. Finale salivante, sur une acidité enrobée, avec une allonge très rémanente et une rétro-olfaction saline. Excellent +

Puligny-Montrachet, premier cru le Cailleret 2009, Michel Bouzereau : minéralité caillouteuse lisse, typique des Puilgny. Elégance superlative, tension habillée par une pointe vanillée, le tout étant extrêmement fin. Bouche puissante et distinguée. Un vin minéral, une énergie tellurique profonde. Tension et léger gras se complètent. Finale serrée, allongée, salivante. Excellent +(+)

Condrieu, Coteau de Vernon 2009, domaine Georges Vernay : une floralité capiteuse au nez, fraîche, avec une impression d’allonge. Bouche manquant cruellement de volume, des notes vanillées très marquées … et c’est à peu près tout ! Court et plat. Une réelle déception. A revoir ?

Alsace, Sylvaner, Vallée Noble 2008, Vin de Glace, Seppi-Landmann : très grande impression de liqueur noble au nez, assez salivante. Bouche plus en retrait, de demi-corps, légère. Belle salinité malgré une longueur en retrait. Vin totalement atypique. Très Bien

Champagne, Saint Pierre les Dames, Blanc de Blancs : un nez minéral tendu, vif, une pointe briochée. Bouche sur une belle rondeur, minéralité crayeuse et acidité. Finale sur une noble sécheresse. M’évoque un peu les Charlemagne bourguignons. Finale sur de beaux amers vibrant. Excellent

Chablis, grand cru Grenouilles 2008, la Chablisienne : un Chablis très chablisien, sur la minéralité type « coquilles d’huitres », derrière une fine réduction au nez. Pointe complémentaire, citronnée, vive et vivifiante. Bouche sur une puissance mesurée, serrée et tonique. Belle finale sur la longueur et la trame acide / minérale. Léger manque de complexité. Excellent

Saumur, Clos David, 2014, Arnaud Lambert : ou une finale en « presque apothéose ». floralité puissante au nez, mélange juste dosé de la tension acide du cépage et le gras du terroir. Notes de fleurs douces, type chèvrefeuille. Poudrage fin très élégant. Superbe bouche, équilibrée sur un triplet acidité / minéralité / gras. Une tension serrée, une aromatique ronde, une puissance acide ! Finale sur une salinité sapide, une granulosité superlative, salivante, longue, aromatique (menthol) et une touche fumée. On côtoie l’excellence. Excellent ++


Beaucoup de blancs, de très grandes réussites, de très rares déceptions. Voilà un beau week-end qui en appelle d’autre(s).


Bruno


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