A l’occasion d’un week-end prolongé amical,
quelques impressions de diverses bouteilles bues :
Rully, premier cru La Pucelle 2014, Paul
et Marie Jacqueson : un nez
floral, fin, sur le minéral de type « caillou fine ». Impression
réduite salivante, une touche d’amertume sur les amandes. Attaque en bouche
serrée, puissante et aromatique, à la limite de l’opulence (mesurée). Acidité
salivante qui équilibre l’ensemble. Grande longueur et finale sur des amers
réglissés. Excellent (+)
Côtes du Jura, les Grands Teppes VV 2012,
Jean-François Ganevat : un nez capiteux,
un peu évolué, sur des touches oxydatives. Notes poudrées, fines et
aromatiques. Belle assise en bouche, avec une acidité grasse, ronde et « semi-perlante ».
Grosse puissance manquant u peu de finesse. Sapide en finale, avec des notes glycérinées.
Longueur un peu en retrait. Très Bien +
Pacherenc du Vic-Bihl, Saint Martin 2009, Barrique d’Or : un nez très riche, grillé, rond et finement
alcoolisé. Bouche décelant une grande liqueur salivante, fraîche, avec une acidité
de beau volume. C’est gourmand, presque « gouleyant ». Finale qui
claque, avec des notes de peau d’amande, de pruneau, …Excellent +
(ITA) DOC Barbera d’Alba, Tulin 2016, Agr. Pelissero :
nez intense et profond, sur les fruits noirs, une aromatique sudiste bien
marquée. Bouche complexe, à la fois ronde et allongée. Notes d’amers végétaux
nobles, salivantes. Charge tannique à petits grains. Longue acidité fraîche. Un
vin encore jeune avec un potentiel certain. Très Bien ++
(ESP) DO Toro, Pintia 2006 : un nez fruité
intense, une sorte de confit noble et frais, des notes de sous-bois et de
champignons, une pointe typée « semi-oxydative ». Aromatique détendue
et assise. Bouche à l’avenant, détendue, assise, à la fois ronde et allongée
par l’acidité. Grand, longue et profonde empreinte. Fruits à l’alcool et
réglissé en final. Une finale suave et sensuelle, avec une rétro-olfaction
superbe, d’une vibration ultime. EXCEPTIONNEL
Vouvray, Clos de la Bretonnière 2012, domaine de
la Taille aux Loups (Jacky Blot) :
un vin à la fois floral et opulent au nez. Une belle tension avec du grain, une
pointe fumée en complément. Bouche construite sur une tension acide, complexe,
grasse, élégante. Notes salines, pointe « tannique ». Corpulence
serrée, fraîcheur enveloppante. Finale sur une grande énergie, avec un dernier
retour menthe et poivre. Excellent ++
Vouvray, Clos de Venise 2012, domaine de
la Taille aux Loups (Jacky Blot) :
nez plus discret au premier abord. Grande élégance, impression poudrée.
Floralité qui se développe ensuite, sur une fine aromatique, plus ouverte, plus
marquante. Bouche sur une grande complecité, finesse, rondeur, allonge aromatique
et élégance ultime. Impressionnant jusque dans la finale étirée, tendue,
enrobée par une pointe florale capiteuse. EXCEPTIONNEL
Chassagne-Montrachet, premier cru les Caillerets
2007, Marc Colin : un
chardonnay riche au nez, floral, des notes vanillées encore présentes. Bouche
soyeuse, un joli toucher. Finale grillée sur les amandes amères. Salivant et
claquant. Un dernier retour réglissé. Léger manque de consistance et de
longueur. Excellent
Mavcvin du Jura, Jacques Tissot : un nez très aromatique, finement boisé, sur
des notes de zestes d’oranges. Pointe caramel, pruneaux et amertume. Impression
d’alcool noble élevé sous bois. Bouche douce, avec une sucrosité mesurée et
équilibrée. Glycérine, raisins de Corinthe. Finale salivante, sur une acidité
enrobée, avec une allonge très rémanente et une rétro-olfaction saline. Excellent +
Puligny-Montrachet, premier cru le Cailleret
2009, Michel Bouzereau : minéralité
caillouteuse lisse, typique des Puilgny. Elégance superlative, tension habillée
par une pointe vanillée, le tout étant extrêmement fin. Bouche puissante et
distinguée. Un vin minéral, une énergie tellurique profonde. Tension et léger
gras se complètent. Finale serrée, allongée, salivante. Excellent +(+)
Condrieu, Coteau de Vernon 2009, domaine Georges Vernay : une
floralité capiteuse au nez, fraîche, avec une impression d’allonge. Bouche
manquant cruellement de volume, des notes vanillées très marquées … et c’est à
peu près tout ! Court et plat. Une réelle déception. A revoir ?
Alsace, Sylvaner, Vallée Noble 2008, Vin de Glace,
Seppi-Landmann : très grande impression de liqueur noble au
nez, assez salivante. Bouche plus en retrait, de demi-corps, légère. Belle
salinité malgré une longueur en retrait. Vin totalement atypique. Très Bien
Champagne, Saint Pierre les Dames, Blanc
de Blancs : un nez
minéral tendu, vif, une pointe briochée. Bouche sur une belle rondeur,
minéralité crayeuse et acidité. Finale sur une noble sécheresse. M’évoque un
peu les Charlemagne bourguignons. Finale sur de beaux amers vibrant. Excellent
Chablis, grand cru Grenouilles 2008, la
Chablisienne : un Chablis très chablisien, sur la minéralité type « coquilles
d’huitres », derrière une fine réduction au nez. Pointe complémentaire, citronnée,
vive et vivifiante. Bouche sur une puissance mesurée, serrée et tonique. Belle
finale sur la longueur et la trame acide / minérale. Léger manque de complexité.
Excellent
Saumur, Clos David, 2014, Arnaud Lambert : ou une
finale en « presque apothéose ». floralité puissante au nez, mélange
juste dosé de la tension acide du cépage et le gras du terroir. Notes de fleurs
douces, type chèvrefeuille. Poudrage fin très élégant. Superbe bouche,
équilibrée sur un triplet acidité / minéralité / gras. Une tension serrée, une
aromatique ronde, une puissance acide ! Finale sur une salinité sapide,
une granulosité superlative, salivante, longue, aromatique (menthol) et une
touche fumée. On côtoie l’excellence. Excellent
++
Beaucoup de
blancs, de très grandes réussites, de très rares déceptions. Voilà un beau week-end
qui en appelle d’autre(s).
Bruno