3 février 2018

Warm-up à Husseau, chez Jacky Blot

Après une mise en bouche au Bistrot des Belles Caves, à Tours, avec un Bourgueil, Perrières 2005 de Jacky Blot de toute beauté (pureté cristalline, acidité encore bien perceptible équilibrant des tannins fins ayant du caractère), notre week-end ligérien démarre traditionnellement à Husseau. Comme l’an dernier, je dois louer l’accueil superlatif de Jacky Blot, sa disponibilité, son amour des vins, des terroirs et des hommes devenu maintenant un « classique » auquel nous prenons toujours le même plaisir. Echanges fructueux entre le vigneron et les différents groupes de dégustateurs, pour un échange qui prouve que la passion du vin n’est pas vaine.
Seul petit bémol cette année, pas de confiture d’agrumes de Madame Blot, … et la mousse au chocolat promise et attendue n’est pas venue 😃

Place à la dégustation
 Crédit photographies
© : Jacky Blot

Le Montlouis Triple Zéro (Bulles) présente un nez floral, une grande aromaticité et une sensation de douceur. Pointe minérale fine presque salivante. Bouche avec une trame allongée très salivante, alliant douceur et acidité, une énergie fine mais profonde et bien marquée. Finale qui claque sur la langue. Très Bien +
Le Montlouis Tradition (Bulles) est très exubérant au nez, avec une floralité complétée par des notes fruitées concentrées. Bouche plus tendue et plus longiligne, avec une sensation de poudre de craie. Vinosité volumique et énergie décuplée en finale. Une autre lecture de la bulle pour une autre utilisation (apéritif ou après-midi). Très Bien +
Le Montlouis, Remus 2016 présente un joli de chenin floral, sur le chèvrefeuille. Léger poudré élégant, presque salin / perlant.  Bouche certes simple mais d’une belle définition. Minéralité saline. Peut-être un peu court à ce stade. Très Bien
Le Montlouis, Clos Michet 2016 propose un nez profondément vineux, une légère pointe d’amers nobles sur le réglisse. Bouche sur une trame acide de bon aloi, avec une allonge superlative. La poudre de craie est encore présente, mais plus veloutée ici. Très belle finale. Très Bien +
Le Montlouis, Clos Mosny 2016 est un peu fermé au nez. Toutefois, la bouche est plus ronde, mûre, sur un équilibre similaire au clos Michet, avec un supplément de gras. On y décèle (déjà) un très gros potentiel (tant de garde que de qualité). Très Bien +(+)
Le Montlouis, les Hauts de Husseau (ex Remus +) 2016 correspond bien dans la gamme au « grand frère » des précédents. Plus de tension et d’allonge, une acidité plus noble. La bouche quoique serrée ne cache pas son potentiel. Tout est là. Laissons le temps faire son œuvre. Excellent
Le Vouvray (Vin de France), la Bretonnière 2016 présente un nez sur l’infusion de poudre de craie, mais plus fine et plus épurée que sur Montlouis. Bouche grasse et enrobée, mais toujours cristalline et élancée. Empreinte superlative … déjà presque prête. Superbe (c’est même trop beau pour du Vouvray, donc Vin de France). Excellent (+)
Le Montlouis, Remus 2015 est opulent au nez. La bouche, sur un même registre, laisse apparaître une trame tendue par l’acidité. Cette « entrée de gamme ». Peut-être un peu court en finale, mais il faut se rappeler que c’est une « entrée de gamme » ! Très Bien
Le Montlouis, Clos Mosny 2015 montre un registre totalement différent au nez. Ouverture avec l’empreinte d’un millésime chaud qui sait garder de l’énergie en bouche. Allonge minérale superlative, et finale sur un gras réglissé qui laisse des amers salivants sur la langue. Très Bien +
Le Vouvray (Vin de France), la Bretonnière 2015 est complexe, avec de la maturité du raisin, une salinité avenante et un potentiel de conservation de longue garde. En bouche, force tellurique, tension extrême cristalline et ciselée, le tout habillé par une chair délicate bien dessinée. Acidité juste mordante comme il faut. RDV dans 15 ans !? Excellent (+)
Le Montlouis, Clos Michet 2010 est l’archétype du chenin qui brèze [© Bobosse]. Une pointe de réduction alliée à cette fausse oxydation définit un nez profondément vineux et avenant. Bouche grasse, avec du muscle mais fin et délicat, le tout sur une trame acide tendue. Long et volumineux certes, mais énergique. Gras et glycériné légèrement enveloppant, jusqu’à une très belle finale. Excellent +
Le Vouvray, la Bretonnière 2009 (bu à l’aveugle) représente le stade presque ultime de la perfection. Très grande aromatique sur la maturité du raisin, rondeur et vieillissement maîtrisés. La bouche est étonnamment encore très jeune (jusqu’où s’arrêtera-t-il ?), quoique déjà un peu évoluée. Maturité et tension, pour une finale ronde et marquante. Excellent +(+)
Enfin, un Montlouis, Remus 2002 (en demi bouteille) présente un nez un peu chimique (cétone aromatique / pétrole). Bouche sur une trame acide encore fraîche, une belle aromatique qui se livre bien. Très Bien +

Changeons de domaine, mais ni de vigneron ni de qualité.
Bourgueil, Pied de la Butte 2016 : ça pête les fruits murs, la cerise griotte. Touche réglissée. Tannins frais, belle acidité et immédiateté en bouche. Joli soyeux sur la finale. Vin de copains au sommet. Très Bien +
Bourgueil, Haut de la Butte 2016 : plus minéral au nez, avec toujours cette belle et grande maturité. Bouche plus corpulente mais avec ce fruit intense qui transparaît derrière une fermeture du vin. Mâche et tannins se conjuguent pour dessiner un grain en bouche. Potentiel de profondeur certain, avec un peu de patience. Très Bien ++
Bourgueil, Perrières 2016 : maturité du fruit, minéralité, allonge de la trame, des tannins épicés, du caractère sur un mode viril qui ne sacrifie rien à l’élégance. Potentiel énorme. Excellent
Bourgueil, Haut de la Butte 2015 : maturité plus marquée du fruit, avec une impression de douceur et de soyeux. Bouche raccord, avec un supplément de crémeux dans les tannins. Moins d’astringence que son petit frère de 2016. Tonique. Très Bien +(+)
Bourgueil, Haut de la Butte 2014 : nez plus variétal et moins opulent. Impression de trame tannique au nez, avec un certain volume et un beau caractère. Bouche fraîche et allongée, grands tannins encore un peu anguleux. Moins immédiat que le 2015. Très Bien +
Bourgueil, Haut de la Butte 2012 : grande finesse au nez, une pointe de demi-évolution qui ne masque pas le fruit. Cerises noires presque sur le kirsch. Bouche soyeuse à souhait, avec une acidité totalement intégrée à la trame. Excellent
Bourgueil, Perrières 2009 : finesse aromatique fruitée, trame minérale, bouche qui transpire la terre (un vin de cailloux), persistance et fraîcheur. Bon à boire aujourd’hui. Très Bien +
Bourgueil, Mi-pente 2012 : on franchit un nouveau palier. Nez au-dessus au niveau aromatique, finesse et élégance fruitée, charpente et équilibre. Superbe bouche sur un équilibre de funambule. Beaux tannins très civilisés, mais avec une pointe de caractère enjôleur. Quel grain ! Excellent +
C’est avec un peu de peine que nous devons écourter cette dégustation pour cause de RDV à Angers le soir-même. Voilà plus de 3 heures que nous échangeons et le temps a passé à une telle vitesse ! Encore un immense merci à Jacky Blot pour l’ensemble de son œuvre.
Nous repasserons « à la maison » (pour la mousse au chocolat !).

Bruno

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