3 juillet 2022

Quelques vins dégustés pendant les vacances

Vacances estivales avancées cette année pour cause de … retraite. Etant enfin débarrassé des contingences liées aux fermetures imposées en août, pratiques de managers petits chefs d’un autre âge même si plus jeunes que nous, c’est donc fin juin que nous avons pris une quinzaine de repos bien méritée. Départ vers les Pyrénées atlantiques en deux étapes, en montagne à Larrau dans la Soule puis à Ahetze dans le Labourd, à deux pas des plages de Guéthary et Bidart. Comme à notre habitude, quelques vins dégustés : par chance, ayant échappé à la canicule, la dégustation fût possible.

En route !

Saumur, Clos de la Rue 2010, Arnaud Lambert : du velours au nez, avec en filigrane des notes de coing. Finesse sur l’acidité en bouche. Fraîcheur et belle aromatique florale. Grain épicé et salin sur une finale, persistante, tendre, avec de fins amers. La légère sucrosité vient, pour moi, un peu perturber mes sensations. Bien +

Puligny, les Enseignières 2010, Anne et Hervé Sigaut : une finesse minérale de belle constitution, une pointe d’amertume très saline et une finale sur l’acidité assez claquante, sans être désagréable. Belle longueur sur une floralité fine. Très Bien ++

Montravel, Désir Carmin 2018, domaine de Perreau : un vin rustique qui a du charme. Amertume tannique très élégante, rondeur acidulée et fraîcheur presque gouleyante viennent compléter une rusticité terrienne périgourdine. Très Bien +

Rully, premier cru les Pucelles 2014, domaine Pierre et Marie Jacqueson : minéralité fine, granulosité saline, très gourmand et salivant au nez. Fine réduction fumée en sus, typée « Saint Aubin ». Bouche structurée, fraîche, longue, tapissante, se terminant par une finale sur un « joli caillou ». Retour aromatique sur les herbes humides. Excellent

Italie, DOCG Primitivo di Mendura, Dolce Naturale, 11 Filari, 2016, domaine San Marzano : au nez un côté fruits noirs revendiqué, avec une légère sucrosité et une minéralité et une tannicité granuleuse. Joli grain en couche, une pointe d’astringence noble. Vin finalement « léger » avec une sucrosité à peine perceptible. Très jeune mais déjà très agréable. Très Bien

Espagne, DO Ribera del Duero, Flor de Pingus 2006 : un superbe nez sur l’élégance, les fruits noirs, dégageant fraîcheur et sensualité. Pointe granuleuse tannique en bouche, suave, acidulée. Belle épice fine et douce, réglissée. Grande élégance sur la corpulence, avec une astringence noble qui nous suit tout au long de la dégustation. Excellent +

Montlouis, Clos de Mosny 2015, domaine de la Taille aux Loups : superbe nez ciselé, cristallin, mentholé. Bouche à l’avenant, avec une tension cristalline d’une grande rectitude. Notes de menthol et de sucre candy. Acidité redoutable … mais bien dosée. Empreinte superlative, avec une finale sur l’aromatique fraîche, mentholée. Excellent +(+)

Allemagne, Mosel-Saar-Ruwer, Riesling Auslese**, Urziger Würzgarten 1994, Karl Erbes : robe dorée intense. Nez plutôt discret, avec une très légère aromatique. Essence douce en bouche. Evasnescent. Finale bien marquante, « menthos salin ». Sans doute un peu trop vieux ? Bien +

Saumur, Chenin du Puy 2015, Frédéric Mabileau : derrière une pointe de réduction grillée, se développe une superbe aromatique, un gras équilibré par une tension saline. Nez d’une fraîcheur et d’une complexité ultime. Bouche grasse et corpulente en attaque, puis florale et capiteuse, sur un registre frais, jamais lourd. Belle acidité saline. Allonge et persistance, minérale, caillouteuse, finement fumée en retour. Excellent (+)

Chateauneuf du Pape, Boisrenard 1998, château de Beaurenard : aromatique sudiste au nez, fruits noirs, herbes de la garrigue discrètes. Puissance en bouche avec de la fraîcheur. Equilibré et fin. Très bel accord avec la pipérade. Finale toujours fraîche, une pointe de « sucrosité » bien dosée, l’ensemble évoluant sur un triptyque acidité / tannins / grain. Excellent +

Rully, premier cru Meix Cadot 2016, domaine Dureuil-Janthial : belle amertume au nez, sur la finesse et une pointe opulente. Bouche qui pulse, vive, jeune, avec des amers presque floraux. Sacrée acidité pour un vin en devenir. Il faudra être patient. Aujourd’hui Très Bien

Chambolle-Musigny, premier cru les Noirots 2010, Anne et Hervé Sigaut : nez mutique, bouche perlante sur le fruit, plutôt évanescent. Reprise de puissance sur la finale, mais qui n’empêche pas une impression « aqueuse » très mitigée. Moyen

Vouvray, Clos de la Bretonnière 2012, domaine de la Taille aux Loups : magnifique nez cristallin profond, frais, mentholé, d’une empreinte superlative. Bouche puissante et équilibrée, fraîche, aromatique. Un véritable diamant. Empreinte magistrale, avec une finale saline / fumée, puis un retour sur le caillou / la pierre calcaire aromatisée. Exceptionnel

Vouvray, le Mont 2006, domaine Huet : un nez de chenin très tendu, floral et fin. Evanescent sur une sorte d’essence de parfum. Bouche faussement de demi-corps, tendue, acide, saline et laissant place à une finale claquante. Joli retour mentholé. C’est bien fait mais il manque un poil d’émotion, d’aromatique, de complexité et d’énergie. Très Bien +(+)

Montlouis, les Loups 2018, domaine de la Taille aux Loups : robe légèrement rosée, à reflets presque fluo. Joli nez de moelleux, une touche grillée et réglissée qui tire sur le rôti. Salivant. Bouche en douceur, complexe, sur la base d’une acidité granuleuse presque tannique. Tendresse et pointe d’amers en complément. Un très bel équilibre. Excellent +(+)

Château Chalon, 2002, domaine Macle : nez un peu décevant, plutôt sur l’alcool à brûler. Petites notes de curry assez discrètes. S’ouvre ensuite sur la noix (réduit ??!!). Bouche à l’avenant, avec un manque de complexité et d’empreinte. Jolie finale néanmoins, sur la peau de noix, une touche glycérinée. Bien ++ / Très Bien

Lirac, les Muses 2013, domaine du Joncier : un nez qui explose, sur les fruits noirs, un peu capiteux mais restant frais et élégant. Une pointe de réduction sans conséquence. Bouche suave, avec de fins amers liés au Mourvèdre. Rondeur et épices viennent le compléter. Finale très fraîche, avec du volume, de la profondeur et de l’empreinte. Tannins crémeux et finale saline / épicée. Excellent +

Côte Rôtie, Blonde du Seigneur 2010, domaine Georges Vernay : nez sur une floralité élégante, avec une assise épicée présente et un fruité de belle constitution. Bouche à l’avenant, plutôt puissante. Du corps et un joli grain tannique. Finale très fraîche. Très Bien ++

Jurançon, Prestige d’Automne 2011, cave des producteurs : une belle découverte faite à Espelette. Robe dorée très intense et très profonde. Un nez qui truffe à l’ouverture, sur une belle amertume salivante. Notes presque rôties pour un passerillé. Bouche d’abord discrète, fine et légère, mais qui finit par exploser. Acidité, rondeur, aromatique. Finale de belle granulosité, entre acidité et amertume. Excellent +

Espagne, DO Toro, Pintia 2006 : du fruit, noir, profond, intense, concentré. Impression solaire et sudiste équilibrée. Bouche puissante (15°), toujours sur le registre méridional, de fruits noirs, de soleil et d’équilibre. Belle acidité qui vient équilibrer les tannins, crémeux et salivant. Excellent

Hongrie, Tokaji Aszu 6 Puttonyos, château de Sarospatale 2002 : un nez sublime de grand liquoreux, noble, rôti à souhait. Une pointe végétale fine et fraîche en complément, des amers grillés. Le récital commence bien. Douce liqueur en bouche, acidité redoutable mais totalement équilibrée et intégrée. Notes de sucre candy et d’oranges amères. Une forme de complétude en bouche, de vibration en finale. Allonge superlative, toujours digeste et buvable. Exceptionel

Saumur, Clos de la Rue 2014, Arnaud Lambert : très belle aromatique mentholée au nez, avec en complément une pointe de minéralité fine et des notes réglissées. Bouche tendue, énergique, fraîche et aromatique. Toutefois, quelque chose me fait dire qu’il faudra attendre un paquet d’années pour qu’il atteigne son optimum. Aujourd’hui Très Bien +

Volnay, premier cru Santenots 2005, domaine Rossignol-Jeanniard : nez fruité plutôt discret, étonnamment épicé. Bouche à l’avenant, sur la finesse mais avec un côté profond et solaire qui me gène un peu. Acidité intégrée. A attendre ? Très Bien ++

Dernier soir sans prendre de notes un Chassagne-Montrachet, premier cru Caillerets 2014, Marc Colin : un Chassagne aux accents chablisiens, même presque « Homme mort ». Un peu monolithique à mon goût sur le coup. A revoir


Voilà, une nouvelle fois une belle collection. De rares déceptions, de nombreuses confirmations et deux vins qui ressortent nettement du lot. Vivement les prochaines vacances.


Bruno


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