Crédit photographique : domaine Gouges que je remercie
Ce mardi soir, se tenait une dégustation au magasin Lavinia de Paris, sur le thème du domaine Gouges. Un mien ami connaissant mon affection toute particulière pour le pinot noir (et pour le chardonnay accessoirement), il m'a très amicalement invité à cette soirée que je qualifierais de prestige. Merci Eric (surnomme dans certains milieux « le gars qui sert à rien sur LPV ») !
Je remercie également toute l'équipe
d'organisation de Lavinia pour nous avoir offert une soirée sans faille.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, un
rapide historique du domaine est présenté par Grégory, de la quatrième
génération de Gouges. J’en extrais une citation qui résume
parfaitement l’esprit du domaine : «
C'est à la vigne que mûrissent les grands vins ... ».
Passons maintenant aux choses sérieuses (les
dégustations seront décrites dans le sens d'impression du carnet fourni avec
l'entrée).
Première
partie : une horizontale du millésime 2014
Nuits-Saint-Georges
village 2014 : un nez intense sur les fruits noirs, le
cassis et une pointe fumé. Déjà une impression tannique avec un joli grain. En
bouche, c’est un vin sérieux, sur un équilibre frais, de granulosité fine, avec
une belle tension. Franchise et presque immédiateté d’une maturité juste, avec
un côté un peu soyeux et gras qui vient équilibrer l’acidité. Très Bien (+)
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Chaignots, 2014 : première impression au
nez d’un vin plus rustique et moins fruité, toujours sur une même base grillée
et légèrement épicée (c’est une constante dans cette dégustation). La bouche présente
une attaque plus ronde, sans doute moins tannique aussi. Il est plus court que
son successeur, avec une légère sensation d’alcool. Bien +(+)
Nuits-Saint-Georges,
premier cru Clos des Porrets Saint Georges, 2014 :
on rentre ici dans la catégorie nettement supérieure avec un nez sérieux, qui
possède de la sève quoique plus fermé. Equilibre plus net sur les fruits mûrs,
avec une empreinte soyeuse « douce ». Très belle bouche, avec une
attaque à la fois tannique et sur une belle acidité. Joli toucher de bouche,
gras et qui s’allonge vers une finale vibrante, une touche glycérinée en
rétro-olfaction. Grosse empreinte générale. Excellent
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Pruliers, 2014 : c’est un peu plus
discret, avec une sorte de douceur et d’onctuosité au nez, sur un côté un peu
végétal. Attaque en bouche plus lissée, relativement ronde, mais un peu courte.
Tannins arrondis associés à des notes d’épices, et une finale sur la poudre de
cailloux. Bien +(+)
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Vaucrains, 2014 : nez massif de
corpulence, intense, très nuiton dans la construction (une sensation de
granulosité et de force tellurique), complété par des notes grillées et
réglissées. Belle épice douce de nouveau. Magnifique bouche, alliant
parfaitement acidité et tension, aromatique et fruité. Des tannins présents
mais crémeux, proposant un toucher de bouche superlatif, « qui a du
grain ». Finale à l’avenant, laissant une impression fabuleuse. Excellent (+)
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Saint Georges, 2014 : on franchit un palier
supplémentaire avec une finesse superlative au nez, complexe entre minéralité
tellurique et corpulence tannique. Jolie corbeille de fruits noirs très mûrs,
avec un grain « noble ». Bouche de grand cru disons le ! Attaque
faussement discrète tant le vin se développe en bouche, massif mais élégant,
angulosité des tannins mais de bon aloi, avec toujours cette épice. Finale
prégnante, à la fois large et étirée, salivante et vibrante. Exceptionnel
Seconde
partie : une verticale du cru les Saint Georges
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Saint Georges, 2012 : un air de famille avec
le 2014 sans contestation possible. Nez grillé, profondeur du fruit (fruits
noirs), épices intenses. Bouche totalement raccord avec le nez, suave, présentant
un grain tannique d’une folle élégance. Finale intense, sur le fruit, les
épices douces, suave et d’une grande persistance Excellent +
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Saint Georges, 2011 : finesse
grillée et épicée au nez, presque torréfié. Fruité sur le cassis et la
réglisse, relativement fondu sur une impression de tendresse et d’explosivité.
Belle attaque acide en bouche, avec peut-être un léger manque de matière (effet
millésime ?) en milieu de bouche. Belle matière toutefois, déjà semi-évoluée
sur le cuir et le sous-bois. Très Bien +
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Saint Georges, 2007 : très joli nez patiné,
un peu sur les feuilles mortes, la rose fanée et des notes de sous-bois. Au
repos, retour de notes plus fruitées, sur le kirch. Bouche à l’avenant, des
tannins fondus, une acidité modérée et bien intégrée, l’ensemble dessinant un
équilibre global évolué. Finale sur des touches poivrées et presque kirchées,
avec une très belle rétro-olfaction sur le poivre. Un style plus fin mais extrêmement
élégant. Excellent +
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Saint Georges, 2006 : légère évolution au nez
sur une base fruitée, avec toutefois une impression plus lissée. Attaque ronde
en bouche, peut-être un peu molle (mais j’ai conscience que le terme est un peu
fort). Finale qui s’élargit un peu, plus de tannins mais un peu dissociés. Sans
doute à attendre. Bien + en l’état (potentiellement :
excellent ?).
Nuits-Saint-Georges,
premier cru les Saint Georges, millésime mystère :
nez très fondu, sur une évolution noble, sur une base pruneaux / feuilles
mortes / sous-bois humide. On a un peu perdu la notion fruitée des millésimes
récents. En bouche, c’est plutôt frais et fin, avec une charge tannique plutôt
discrète. Vin de demi-corps, sans doute avec un côté chaleureux un peu marqué
pour moi. Très Bien
A
la découverte de l’étiquette, il s’agit d’un 1994, millésime plutôt délicat et
réputé difficile en Bourgogne.
Très
belle soirée, avec de beaux vins, présentés dans un cadre mettant en valeur le
travail du vigneron, et accompagné d'explications nous permettant de mieux
appréhender la philosophie du domaine et de ses vins.
Un
grand merci à Grégory Gouges pour ses explications, son humilité et son respect
des terroirs. Je me suis permis de reproduire, avec son accord, le bandeau
figurant sur le site internet du domaine pour illustrer ce CR, bandeau qui est
l’œuvre de Ghislaine Dodet.
Les
rares bouteilles en ma possession vont pouvoir dormir tranquillement quelques
années encore.
Bruno
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