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28 mars 2025

Dîner de gala à la table de Levernois (21)

Une première, visite à l’Hostellerie de Levernois au tout début du printemps. Au fil des ans, le sens de l’accueil, distingué et amical, presque « familial » ne faiblit pas. Le service reste très professionnel, ce qui n’empêche pas des moments d’échange très conviviaux. La table, évidemment, évolue et change au grès des saisons et des envies du chef, avec toujours un fil conducteur personnel. La carte des vins, que nous n’avions pas compulsée depuis longtemps (Philippe Meurger, sommelier chef, nous concoctant une sélection toujours juste), est immense, parfois avec des tarifs élevés, mais on trouve encore quelques pépites à prix « modique ». Bref, tout est en place pour un joli moment de gastronomie.

Au Menu « Gourmand » :


Amuse-bouche avec l’apéritif - Mise en bouche sur l’idée d’un parmentier revisité (bœuf effiloché, chips et purée)


Gnocchi, truffes melanosporum, velouté au comté


Noix de Saint Jacques, poireau brûlé, bardes confites, quenelle de corail, beurre aux algues


Omble de fontaine nacré, vermicelles de légumes, saucisse de Morteau, consommé aux épices grillées


Canard de Challans, tatin de navets boules d’or, pickles, cuisses confites, sauce velours


Quelques fromages …


Chocolat texturé, avoine caramélisé, eau de vie de malt Michel Couvreuer, sorbet à la pulpe de cacao - Ananas Victoria rôti, meringue craquante à la vanille, sorbet citron gingembre


De superbes assiettes, bien dosées sur les différentes saveurs, sur la quantité et sur les textures. Le chef Philippe Augé, qui est venu nous saluer amicalement à la fin du repas, nous a encore régalés.

Pour accompagner ce repas, nous avons choisi les vins suivants.



Rully, premier cru La Pucelle 2022, domaine Jacqueson (demi-bouteille) : nez frais, minéral, floral et tonique. Bouche sur le caillou frais, une pointe saline de bel effet. Finale sur le même registre, profonde. A l’aération, le vin prend de la vinosité et de la corpulence. Il s’élargit et développe une aromatique plus marquée et plus grasse. Excellent

Chassagne-Montrachet, premier cru les Champs Gain 2018, domaine Marc Colin : un nez tendu, profond et droit, sur une impression de vinosité plus affirmée, une minéralité plus marquée. Bouche complexe et structurée, sur le gras, la tension, une aromatique fine et une minéralité ciselée. Pointe saline qui apporte un supplément de puissance (et de finesse) en finale. Excellent +

Nuits-Saint-Georges, premier cru les Vaucrains 2016, Lucien Le Moine : une troisième expérience avec ce producteur, et quelle expérience !!! Avec l’air béat, je détecte un nez profond, corpulent et sensuel, sur les fruits noirs bien mûrs, une impression tannique élégante, crémeuse et poudrée. La bouche recèle, derrière quelques notes terriennes très nuitonnes, une finesse et une élégance superlative, sans toutefois sacrifier à la puissance. Longue acidité qui structure l’ensemble, avec des tannins certes abondants mais d’une classe et d’une finesse superlative. Finale vivifiée par des amers fins, très salivant. Exceptionnel

DOP Montilla-Moriles (Espagne), Don PX Cosecha 1994, Bodegas Toro Albalá : un vin noir café. Nez ultra-riche et aromatique, sur la noix, le pruneau et le café. Charge en sucre énorme, mais totalement équilibrée par une acidité … qui doit être redoutable. Bouche complexe entre sucre, notes acidulées et aromes profonds. Bel équilibre, très buvable et accompagnant avec plénitude le dessert au chocolat. Un OBBI (objet buvable bien identifié !) qu’on croise toujours avec plaisir. Excellent +


Magnifique soirée, sur tous les plans, depuis d’accueil jusqu’au départ. Aucune fausse note et une belle sélection de vins pour accompagner les assiettes toujours bien équilibrées du chef Philippe Augé.

On y reviendra, très vite.


Bruno


11 novembre 2024

Vins du 11 novembre

Quelques notes rapides prises lors du week-end prolongé du 11 novembre.


Arbois, Chardonnay les Corvées sous Curon 2015, domaine Jacques Tissot : un chardonnay jurassien opulent, construit sur une belle acidité minérale, des touches grillées en complément. Amertume présente mais bien intégrée à l’ensemble. Bel accord avec une raclette. Très Bien ++

Nuits Saint Georges, premier cru les Forets Saint Georges (monopole) 2014, domaine de l’Arlot : grand pinot d’esthète. Un fruit velouté, profond et enveloppant. Des tannins de soie. Une acidité fine. Quelques notes fumées et une pointe « rustique » à peine perceptible. Longue finale avec une empreinte superlative. Excellent ++

Crémant de Loire, 1948 millésime « 2015 », domaine de Saint Just : un chenin effilé, de fines bulles, une belle aromatique presque « semi-oxydative ». Belle impression sur la finale. Très Bien

Saumur, Coulée de Saint Cyr 2016, Arnaud Lambert : chenin vif et tonique, acidité saline, aromatique mentholée. Trame acidulée de bel effet. Finale marquante, toute en énergie. Excellent

Saint Nicolas de Bourgueil, les Coutures 2017, Frédéric Mabileau : nez fruité profond et immédiat, sur des notes de cabernet bien mur, une touche fumée en complément. Bouche à l’avenant, sans ostentation, mais diablement bien faîte. C’est frais, construit et complexe. Acidité vibrante, jusque dans une finale allongée, expressive et salivante. Excellent +


Bruno


18 octobre 2024

Domaine au domaine Chicotot à Nuits Saint Georges (21)

 

Pour cette année, place aux 2023 encore en élevage et à quelques 2022 pour une dégustation toujours très attendue.

Impression liminaire, j’ai trouvé une forme d’inflexion dans le style des vins cette année, avec une impression plus « ronde », plus soyeuse et moins rustique de l’ensemble des crus dégustés. Impression qui n’engage que moi évidemment.


Côte de Nuits Village, Creux de Sobron 2023 : gros fruité explosif, sur le cassis. Bouche charmeuse, profonde, concentrée, un poil ronde. ++

Nuits Saint Georges, les Herbues 2023 : un nez sur l’aérien, floral, poudré. Bouche glycérinée, certes de demi-corps, mais avec une pointe herbacée finale de bel effet. Autre lecture d’un vin de copains. ++

Nuits Saint Georges, les Saint Juliens 2023 : nez profond et plus vineux, mais aujourd’hui un peu sur la retenue. Bouche veloutée, « douce », avec une structure élégante. ++(+)

Nuits Saint Georges, les Charmottes 2023 : nez dense et élégant. Bouche avec une belle rondeur. Notes d’alcool noble sans chaleur. ++(+)

Nuits Saint Georges, aux Torey 2023 : première impression au nez similaire, mais plus élégant. Grande bouche suave, jolis tannins, amers fins en finale, avec une sensation « sucrée ». +++

Nuits Saint Georges, premier cru les Rues de Chaux 2023 : un peu fermé au nez. Notes de moka. Superbe bouche avec une granulosité fine, de la fraîcheur. Peut-être un léger déficit de structure ? ++(+)

Nuits Saint Georges, premier cru les Vaucrains 2023 : joli nez avec du caractère et de la profondeur. Des notes grillées et de moka en complément. Bouche suave, dense, structurée. Jeune mais avec un (gros) complément de tout. Enorme potentiel. ++++

Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2023 : élevage noble sur un gros fruit, bouche superlative, avec de l’allonge, de la rondeur, des tannins crémeux et de la mâche. +++++


Côte de Nuits Village, Creux de Sobron 2022 : nez floral, légèrement mentholé. Bouche sérieuse, une belle acidité, des tannins de caractère. ++(+)

Nuits Saint Georges, Papillons de Nuits 2022 : nez plus acidulé, bouche de demi-corps. Un vin facile et floral. +(+)

Nuits Saint Georges, les Allots 2022 : réduction au nez qui brouille un peu mon décryptage. Bouche cependant suave, fraîche, sur un équilibre de demi-corps bien réalisé. Jolis tannins. ++(+)

Nuits Saint Georges, aux Torey 2022 : un pinot qui pinote … avec noblesse. Fruits noirs, réglisse, notes mentholées et touche grillée. Bouche à l’avenant, avec rondeur et allonge. Fruité léger, pointe poudrée. Belle persistance. +++(+)

Nuits Saint Georges, premier cru les Rues de Chaux 2022 : un nez typique des Rues de Chaux, sur un grillé / moka grisant. Base de fruits noirs nobles. Bouche élégante et structurée, ronde, salivante, suave. Allonge et persistance. Superbe. ++++

Pour la route, un Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 2011 : joli nez complexe, fruits noirs, grillé élégant et végétal aromatique (menthe / menthol / aneth). On dirait un nebbiolo de noble origine. Bouche tout en toucher, des tannins ronds, une légère évolution et toujours une réserve d’acidité. Finale très marquante, alcool noble, une impression « acidulée » … avant un retour plus secondaire, sur le sous-bois et le soin mouillé. Superbe allonge. Exceptionnel


Un grand merci à Pascale pour son accueil et pour une sélection toujours très juste et bien équilibrée. Avec toute notre amitié, et à très vite.


Bruno


17 octobre 2024

Dégustation au domaine de l'Arlot à Prémeaux-Prissé (21)


Première dégustation de notre week-end bourguignon au domaine de l’Arlot où nous venons récupérer nos bouteilles du millésime 2022.

Comme d’habitude, nous apprécions l’accueil et la disponibilité du domaine qui n’hésite pas à nous recevoir et a nous consacré du temps pour une dégustation toujours très enrichissante.

En préambule, après une année 2021 reconnue plutôt fraiche mais de belle facture, le millésime 2022 sera structuré, sans doute plus que 2023 encore en élevage. En outre, les 2023 dégustés ont été tirés du fût. Il ne s’agit donc pas de la version définitive du vin.


Nuits Saint Georges blanc, Premier cru clos de l’Arlot 2023 : nez très aromatique, sur des agrumes bien mûrs. Bouche énergique, en rondeur, sur les fruits blancs de belle maturité. Belle tension en finale, avec une fine amertume salivante. Excellent

Côte de Nuits Village, Monts des Oiseaux 2022 : un joli nez sur les fruits rouges, assez immédiat, donnant une impression croquante. Quelques notes fumées en complément. Beau jus en bouche, avec de la sève, un côté soyeux très agréable, frais. Il serait tentant de (déjà !) le boire ! Très Bien ++

Nuits Saint Georges, Premier cru clos de l’Arlot 2023 : nez vineux, sur les fruits rouges, une pointe poudrée, un supplément d’élégance. Bouche de belle construction, complexe. Impression aérienne et belle mâche. Grande classe jusque dans la finale très marquante et persistante. Excellent (+)

Vosne-Romanée, premier cru les Suchots 2022 : profondeur au nez, entre fruits noirs et notes viandées / de cuir. Une pointe végétale noble très fraîche m’évoque les grands rouges du Piémont. En bouche, la structure est magnifique, charge tannique bien équilibrée, trame acide allongée, impression soyeuse très persistance. Finale marquée par un retour « turbo » de ces impressions. On frise l’Exceptionnel.

Vosne-Romanée, premier cru les Suchots 2023 : impression au nez plus végétale, moins concentrée. Bouche à l’avenant, sur un équilibre plus classique du Bourgogne, sans doute plus « léger ». Il sera très instructif de le revoir dans quelques années.

Nuits Saint Georges, premier cru Clos des Forêts Saint Georges 2023 : un grand nez complexe, qui sait à la fois pinoter et proposer une profondeur plus intense. Fruits noirs, épices douces, réglisse et alcool noble sont décelables. En bouche, le vin est assez sphérique, mais avec une belle nervosité acidulée, équilibrée par des tannins de caractère et une amertume bien née. Quant tout cela sera fondu, on tutoiera les sommets. Un vin (déjà) sur un bel équilibre général. Excellent +(+)

Romanée Saint Vivant Grand cru 2023 : nez un peu fermé en l’état, mais je dirai un peu comme tous les ans tant il est jeune. Je reconnais toutefois un gros potentiel, sur le fruit et la délicatesse. La bouche est structurée par des tannins de soie, une puissance maîtrisée et une assise fruitée typique du pinot. Garde immense. Sera Exceptionnel

Romanée Saint Vivant Grand cru 2013 : légère déception avec ce vin situé sans doute à la croisée des chemins. Nez sur les fruits noirs, une impression grillée type moka sur un équilibre secondaire pas encore bien défini. Bouche « légère », un peu viandée, sur une belle aromatique mais manquant, pour ma part, d’un peu de persévérance. Effet d’un millésime assez compliqué ?


Un grand merci à toute l’équipe du domaine pour leur accueil et leur disponibilité. Un RDV est pris pour l’année prochaine …


Bruno