30 décembre 2015

Intermède 2 ...

puisqu'il ne faut pas perdre la main entre deux ripailles !

Ce midi, en toute simplicité :

Un Corton-Charlemagne Grand Cru 2006, domaine Rapet père et fils : un très grand chardonnay, à la fois floral, sur les amandes grillées, une structure minérale intense et une longueur superlative, sans oublier une finale vibrante. Fraîcheur presque perlante, sur un registre de fruits jaunes (pêches), de coquilles d’huîtres et de poudre de craie. Si l'élevage est encore perceptible, il est parfaitement intégré et adapté au vin. Un grand vin magnifique

Un Corton Grand Cru 2005, domaine Rapet père et fils : un vin parfaitement abouti, construit sur l'élégance et la finesse, des tannins déjà polis et une acidité de structure qui étire le vin. Certes loin de l'image d'Epinal des 2005 à boire dans un siècle, Vincent Rapet a su tirer la quintessence du grand pinot noir. Quelques notes fumées, une touche d'épices, un substrat terrien qui apporte de la mâche et une acidité encore légèrement présente me laissent penser qu'une garde de quelques années est encore possible. Excellent +

Un duo de choc en quelque sorte ...


Bruno

27 décembre 2015

Réveillon - Episode III

Troisième réveillon en ce dimanche soir, en grand comité et pour lequel j'ai essayé de marier les vins avec le menu proposé :

  • Saint Jacques poellées, purée de potimarrons et chips de jambon fumé
  • Saumon fumé bio d'Ecosse
  • Chapon fermier aux poires et au raisins secs
  • Plateau de fromages
  • Tiramisu aux fruits rouges et crumble de fruits rouges

Savennières, Roche aux Moines 1998, domaine Laroche : un premier nez sur l'oxydatif ménagé, une pointe d'encaustique et de miel. La bouche est structurée, assez imposante, sur une composante minérale volcanique, la trame acide étant enrobée par un joli gras. Un chenin clairement schisteux, complexe, à la fois tendu et enrobé. Belle confrontation avec la tendreté de la chair des Saint Jacques. Finale traçante, très marquée. Très Bien +

Saint Aubin, premier cru la Chatenière 2010, Marc Colin et fils : changement complet de registre (quoique !) avec ce vin plus floral et plus fruité. La composante minérale est toujours présente, mais plus fine, plus grillée. Moins de structure que son ainé, mais une élégance toute chardonnesque. Amers nobles sur la peau d'amandes en finale. De la garde encore à prévoir pour ce vin. Excellent

Pernand Vergelesses, premier cru Ile des Vergelesses 2011, domaine Rapet et fils : tout est là ! une structure acide élégante, des tannins civilisés (j'allais dire "doux"), un fruité sur la griotte, une touche fumée très typique et des amers nobles en finale. Jolis tannins "juste ce qu'il faut de rusticité", qui apportent un toucher de bouche inimitable. Une année "intermédiaire" dans la cotation des millésimes (entre 2010 et 2012), mais toujours énormément de plaisir à la clé. A boire sur encore 2 / 3 ans. Excellent +

Porto, LBV 2008, Graham's : puissante fruitée, charge tannique abondante (demandant sans doute à se polir) et longueur traçante qui, malgré ses 20°, n'apparaît nullement alcooleuse ou fatigante. Un "petit" vintage mais très agréable. Excellent

La suite au prochain épisode, telle la Guerre des Etoiles ...

Bruno

26 décembre 2015

Intermède

Avec un rôti de cerf, sauce poivrade et boulettes de pommes de terre, nous avons bu un Corton Pougets Grand Cru 2006, domaine Rapet : un grand cru terrien, du fruit rouge, une charge tannique équilibrée, de beaux amers végétaux nobles, une pointe de minéralité (graphite / pointe ferrugineuse) intense et une acidité finale qui me laisse croire que son potentiel de vieillissement est encore important. Un vin qui possède une belle mâche et qui se termine sur une longueur fine et douce, presque glycérinée. Soutient parfaitement le contrepoint du gibier. Excellent +

Bruno

25 décembre 2015

Réveillon - Episode II

Deuxième épisode de ces fêtes avec un repas familial à la maison, en ce soir de Noël.

 Ambiance

Entrée apéritive avec le fond de bouteille du Saumur, Clos David 2009 du château de Brézé : toujours sur un même équilibre (voir hier), avec toutefois un supplément de volume et de gras.

 Chapon de Bresse, à la crème et aux morilles

Bûche au chocolat de Nicolas ...

Avec le chapon, j'ai choisi un Chablis, Grand Cru Grenouilles 2005, la Chablisienne : un vin encore très jeune, sur un équilibre minéral, associant craie et coquilles d'huitres. Un élevage encore présent avec des notes vanillées en bouche, particulièrement sur une finale très étirée. Grande puissance tellurique, sur de beaux amers salivants. C'est très bon aujourd'hui, mais sans doute encore un peu jeune pour profiter pleinement de son potentiel. RDV dans 5 ans minimum. Très Bien +

Avec la bûche, l'association Riesling Auslese (voir hier) fonctionne bien, même si l'amertume du chocolat apporte un supplément d'acidité au vin, mais sa minéralité et ses sucres viennent équilibrer l'ensemble.

A suivre ...

Bruno

24 décembre 2015

Réveillon - Episode I

Premier réveillon de fêtes en ce jeudi soir, en comité restreint à la maison. Repas simple mais particulièrement efficace.

Pâté du Sud-Ouest au foie-gras


Magret de canard et ses chips de vitelottes

Plateau de fromages


 Brioche de Noël de Nicolas Bernadé (MOF)

Pour accompagner ce délicieux repas, j'ai pris le parti de privilégier l'efficacité. Point donc de Grand Cru ou autre étiquette flamboyante sur le papier, mais des vins justes, précis et finalement excellents. Des valeurs sûres en quelque sorte !

Avec l'entrée, un Saumur blanc, Clos David 2009 du château de Brézé (Arnaud Lambert) : un vin déjà presque abouti. Grande complexité associant le côté tendu, acide et floral du chenin avec une pointe de grillé élégant. C'est frais et magnifiquement équilibré en bouche : tension, acidité, (légère) opulence du millésime et floralité. Accord particulièrement réussi avec le côté épicé du pâté, qui apporte un supplément de peps (presque semi-perlant), qui se termine de façon interminable sur des notes fines, mentholées et des amers nobles. Excellent +

Avec le magret, restons dans la région du SO avec ce Madiran, Montus 2005 : une sorte de choc pour mon palais plutôt bourguignon, mais un choc réussi. Tout y est : robe d'encre profonde et presque insondable, un nez à la fois fruité (fruits noirs : cerises et pruneaux) et tannique, une bouche énorme mais d'une élégance folle, des tannins abondants, gras et déjà bien fondus, une acidité bien présente et une sensation de fraîcheur intense en finale. De la mâche certes, un substrat terrien mais c'est rudement bien fait. Malgré ses 14,5°, aucune trace de chaleur ou de fatigue. La preuve, la bouteille n'a pas survécu au repas ! Excellent

Classique que ce Riesling Auslese**, Ürziger Würzgarten 1999 de Karl Erbes : toujours discret en attaque, le vin se présente sur un équilibre demi-sec. Notes d'ananas et de fruits exotiques, une touche terpénique fine et une bouche élégante, sorte de puissance maîtrisée. Amertume noble en finale, toujours sur le registre de la fraîcheur et de la tension. Très bel accord avec le sucré de la brioche. Excellent +

Et bien, je suis assez fier de mes "petits vins". La suite au prochain épisode ...


Bruno