13 juillet 2014

Retour à Frichemesnil ... avec un Condrieu d'anthologie

Il y avait bien longtemps que nos pas nous avaient menés du côté de Frichemesnil, à la lisière du Pays de Caux. Dans ce petit village normand, trône un restaurant à la cuisine classico-créative, récompensée justement d'un macaron au guide pneumatique, le restaurant « Au Souper Fin ».
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Pour ce repas dominical en forme d'anniversaire, nous avons opté pour le menu « Suggestion du chef », ...
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après quelque mise en bouche et ...
un excellent beurre demi-sel de noble origine !

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Cuisses de grenouilles poêlées à l'ail des ours,
mousseline de cresson de la vallée
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Turbot pêche locale de Dieppe,
fricassé de girolles au poivre de séchuan
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Plateau de fromages normands et d'ailleurs
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et mon interprétation toute personnelle
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Macaron aux fraises gariguettes, comptée de rhubarbe
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Mignardises ...
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Pour accompagner ce repas, un Condrieu, Chaillées de l'Enfer 2009, domaine Georges Vernay : un vin d'anthologie, n'ayons pas peur des mots. La quintessence du Condrieu noble. Un nez ample, aromatique à souhait, une pointe d'exubérance, mais sans la caricature qu'on prête souvent au viognier. Complexité entre notes exotiques profondes et une fraîcheur qui titille les papilles. La bouche est, millésime 2009 oblige, grasse et corpulente. Cette structure ne cache pas - au contraire elle lui sert d'écrin - une texture de finesse et de minéralité. Un grain en bouche à la fois "tannique" (n'ayons pas peur des mots) et salin / épicé. Grande et belle aromaticité, qui se termine sur des amers nobles salivant. Un vin éternel ? Exceptionnel
P.S. : j'ai tendance à préférer le Coteau de Vernon, mais je dois avouer que là, on touche à la quintessence du viognier.
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Avec les fraises, un Banyuls, VDN 2005, M Chapoutier : un vin à la robe noire d'encre. Très beau nez de fruits noirs intenses, plutôt cassis et cerises noires. Des touches "sudistes" confites (figue / épices) et des notes de cacao. Première impression tannique. En bouche, bel équilibre entre la puissance et la corpulence des 90 % de grenache noir, une charge tannique qui a du grain, une sensation minérale schisteuse et une douceur justement mesurée. Une sorte de "porto light", une touche gourmande et croquante en sus. Finale presque mentholée et fumée. Très belle association avec les fraises et la rhubarbe. Excellent
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Une excellente adresse que je recommande (une nouvelle fois) très fortement. Une sorte de moment de bonheur dans un océan de médiocrité.
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Bruno


2 commentaires:

Jehan a dit…

Bah pourquoi donc parler d'Océan de médiocrité?

L'adresse semble belle en tous cas, juste un petit bémol sur les cuisses de grenouilles, un peu hors saison sur le coup d'après ce que je sais. Les plats ont l'air top et pas trop (inutilement) "graphiques".

Amitiés,

Jehan

Bruno Bosselin a dit…

Médiocrité ? Il suffit de regarder comment la France est gouvernée depuis un certain 21 avril ...
Une droite la plus bête du monde, une gauche qui collabore avec le patronat (et n'hésite pas à trahir la classe ouvrière), les deux s'entendant comme larrons en foire pour stigmatiser les fonctionnaires, les agents de la SNCF, les opticiens, ... Et je passe sous silence les nouveaux riches qui refusent de payer des impots en toute impunité.
Voilà pourquoi je parle de médiocrité.

Bruno (qui fait déjà partie de la majorité abstentionniste)