12 avril 2014

Avis de tempête en Bretagne

C'est bien connu, en Bretagne il pleut souvent. Pour notre plus grand plaisir, cette semaine de vacances s'est passée presque sans pluie ni humidité. Pour ne pas risquer une déshydratation sévère, nous avions prévu quelques munitions, dont une petite partie est présentée ici.
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Plus sérieusement, ce séjour en Kerlouan fût l'occasion de belles dégustations autour de plusieurs repas festifs et amicaux. A peu près dans l'ordre d'ouverture ...
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Riesling Grand Cru Pfersigberg 2007, Paul Ginglinger : Nez un peu sur la retenue, frais, citronné, léger pétrolé, avec une impression aromatique plutôt ronde. Belle bouche complexe, équilibrée, avec une acidité tranchante. Léger vanillé presque poudre de riz. Belle finale aromatique. Bien +++ 
Saint Romain blanc 2008, domaine Alain Gras : un nez typiquement chardonnay, sur les amandes grillées, avec déjà une sensation d'amertume. La bouche est fraîche, tendue, une pointe de gras sur la noisette et une grande amertume noble sur le zan. Léger grillé. Seul (petit) défaut sans doute, son manque de longueur. Bien ++
Saumur-Champigny, les Terres Rouges 2012, domaine de Saint Just : l'archétype du vin de soif et de copains. C'est franc, direct et frais, avec un fruité (cerise) intense et très mur. Même si la bouche n'est pas d'une grande complexité, belle construction sur les fruits murs, laissant une impression de soyeux sur le palais. Très Bien
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Riesling Auslese **, Ürziger Würzgarten 2000, Karl Erbes : Forte aromaticité au nez, avec des notes d'agrumes roses, d'abricots confits et de zan. Attaque en bouche légèrement perlante, avec une belle aromaticité et sphéricité avenante. Pointe charbonnée et sur le zan. Traçant sur une acidité redoutable mais bien équilibrée. Finale voyant le retour d'un léger perlant, de notes mentholées et d'un côté mentholé frais. Plus tard, apparaît la réglisse non sucrée. Très Bien ++
Riesling Auslese **, Ürziger Würzgarten 1989, Jos. Christoffel Jr. : un nez plus discret,moins aromatique mais développant des notes de rôti et de miel. Une bouche qui a mangé ses sucres. Très grande finesse, sur le rôti (tel un Botrytis de noble origine) et le zan. Finale traçante, avec un retour léger du sucre sur un substrat perlant. Le lendemain, le fond de bouteille laisse apparaître des notes d'ananas au nez, de zestes d'agrumes en bouche et à développé une puissance supplémentaire. Très Bien +
Saumur, l'Insolite 2007, domaine des Roches Neuves (Thierry Germain) : un vin construit sur un équilibre de puissance et de rondeur, bien équilibrée par l'acidité du chenin. Finale très saline. Après une nuit, développement de l'amertume noble, avec une impression au nez de demi-sec. La bouche est encore plus complexe, entre rondeur, tension, liquoreux et rôti glycériné. Belle tension en finale. Très Bien ++
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Cassis, Clos de Val Bruyère, Kalahari 2006 : un vin réduit sur deux jours, puis présentant des notes de serpillière (avant le retour de la réduction après aération forcée dans le verre !). A revoir
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Saumur blanc, Clos David 2010, château de Brézé : une grosse puissance minérale calcaire fin, traçante et très élégante. Belle longueur en bouche, sur une acidité fine mais bien présente. Le lendemain, c'est devenu plus floral, avec toujours une magnifique tension arrondie, salivante et qui claque sur la langue. Très Bien ++
Jurançon, cuvée Marie Kattalin 2006, domaine de Souch : joli nez de "faux rôti", un peu fumé, aromatique et profond. Belle liqueur en bouche, sur les oranges amères, un peu perlante, avec une trame minérale forte et traçante. Sa jeunesse est trahie par une finale un peu dissociée. Bien ++
IGT Toscana, Solengo 1999, domaine Argiano : nez sur les cerises confites, montrant une profonde aromaticité élégante. De la mâche en bouche, corpulente mais fraîche, avec une belle acidité de structure. Un vin à la fois corpulent et élégant. Toujours frais en finale. Très Bien
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Mazoyères-Chambertin 2004, domaine Camus : passé !
Vouvray 1995, domaine Champion : un chenin typé, avec une grosse liqueur sur un équilibre demi-sec. Rôti, minéralité, peps et grande réseve d'acidité caractérisent ce vin. Beau perlant avenant en finale. Bien +++
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Alsace, Grand cru Zinnkoepflé, les Sinneles 1995, Eric Rominger : un nez profond, pétrolant doucement. Attaque en bouche franche, belle tension et sucrosité tendre. Notes d'agrumes roses. Finale montrant une pointe minérale presque perlante, avec un retour sur d'agréables notes anisées. Bien +++
Chassagne-Montrachet blanc, premier cru Champs Gains 2007, domaine Marc Colin : Magnifique nez floral de chardonnay, profond, tendu, sur le menthol, les amandes fumées et grillées, des notes de poudre de silex et des amers nobles très "sérieux". La bouche est tout en élégance et en puissance, tellurique, légèrement citronnée, une pointe d'élevage résiduel, profonde. Finale tout en allonge, en finesse, en floralité, laissant une empreinte immense sur le palais. Excellent
Chassagne-Montrachet blanc, premier cru Clos de la Maltroye 2006, domaine Michel Niellon : Nez un peu muet, typé chardonnay, avec des notes vanillées et poudrées. La bouche apparaît ronde, avec une (forte) amertume restant à intégrer. Manque global de peps. Bien
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Coteaux de Saumur, Valboisière 2005, domaine de Saint Just : une robe orange dorée lumineuse. Nez de rôti exceptionnel, sur les raisins de Corynthe et les agrumes. Frais. La bouche visqueuse (c'est ici une qualité) révèle une énorme liqueur fraîche, onctueuse, rôtie, réglissée. Finale à l'avenant, qui sait rester fraîche et longue, sur des notes mentholées. Excellent +
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Vin de Savoie, Chignin-Bergeron, Grand Orgue 2006, Louis Magnin : nez peu expressif, manquant d'aromaticité. Notes qui peuvent rappeler le chenin. Bouche très (trop?) saline, assez ronde. Sensation de "gros" élevage un peu forcé, plutôt dissocié à ce stade d'évolution. Un vin qui m'est apparu fatigant. A revoir
Pernand-Vergelesses blanc, premier cru Clos du Village 2007, domaine Rapet : la typicité du chardonnay de la colline de Corton, puissance minérale fine, sur une trame acide juste mesurée, notes de menthol et amers nobles. Belle tension en finale. Très Bien +++
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Sur un risotto aux champignons :
Gevrey-Chambertin, premier cru Clos Prieur 2006, domaine Rossignol-Trapet : un vin qui pinote, très vineux, sur les fruits noirs bien murs. Impression terrienne donnant du grain en bouche. Pronfondeur et suavité, avec toujours une minéralité tellurique et légèrement saline sur le cassis, la réglisse et des notes fumées. Malgré la puissance, le vin est frais et équilibré. Excellent
Cornas, La Geynale 2002, Robert Michel : un nez très sudiste, sur les olives noires, le poivre blanc. Grande finesse. La bouche est fondue et assez tendre, avec des notes de feuilles mortes, qui 'pinotent' un peu. Légère épice douce. Suave. La finale est sans doute un peu courte, avec un léger déficit d'aromaticité, mais 2002 est une année faible en Rhône Nord. A l'aération, notes de caramel et de réglisse en finale. Très Bien ++
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Gewürztraminer, Sélection de Grains Nobles 2006, domaine Charles Schleret : un magnifique nez de roses épicées, dégageant une impression de suavité profonde. La bouche est complètement en accord, plutôt ronde, avec une amertume bien équilibrée par les sucres (demi-sec). Joli grain en bouche, qui se termine par des amers fins et très persistants. Très Bien +
Sancerre blanc, la Jouline 2010, domaine du Carrou (Dominique Roger) : un sauvignon mur, suave et profond, construit sur une trame acide équilibrée par un joli gras discret. Notes citronnées élégantes. Belle bouche tendue et franche. Finale qui claque sur la langue. Un peu jeune toutefois. Très Bien
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Voilà, le marathon est terminé : le record de l'épreuve a été pulvérisé. Un peu de régime avant une prochaine visite en Bourgogne.
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Bruno


2 commentaires:

François a dit…

Cher ami, vous m'inquiétez...

"sphéricité avenante"
"apparaissent la réglisse non sucrée"
"rôti glycériné" (porc ou bœuf ??)
"une magnifique tension arrondie" (ovale ??)
"Belle liqueur...un peu perlant"

Faudrait voir à être un peu sobre avant de taper les CR...
Beaucoup de "rôti"... vous aviez une cheminée ? :)

A bientôt

Bruno Bosselin a dit…

Le jeune padawan est taquin ce dimanche.
Juste une précision (hormis le fait que la cheminée fonctionnait tous les soirs) : pour certains, la sphéricité est un défaut, d'où le terme "sphéricité avenante", non mais !
Quant aux rares fautes de français, elles sont désormais corrigées.

Bruno