31 mars 2012

Les Saint Georges à Nuits (21)

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Les Saint Georges est un climat classé en premier cru sur la commune de Nuits Saint Georges, au sud de la vallée du Meuzin. La "tradition" veut que Henri Gouges, alors maire de Nuits et propriétaire d'une grande parcelle de ce cru, refusa de présenter un dossier de classement en "grand cru" lors de l'établissement des premiers décrets d'appellation, sans doute par délicatesse et pour éviter toute critique ultérieure de "mélange des genres". Un exemple à suivre en nos temps modernes.
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Le climat des Saint Georges, idéalement situé en milieu de coteau, est marqué par des marnes et des argiles "rouges", associées à un substrat argilo-calcaire recouvert d'éboulis et/ou de zones limoneuses, qui donnent aux vins de cette origine une typicité tellurique très marquée. D'aucuns lui reconnaissent une sorte de ressemblance avec des climats terriens de la côte de Beaune, comme les Rugiens de Pommard et les Champans de Volnay. Dans tous les cas, ces crus nécessitent un long vieillissement pour révéler leur complexité, mêlant puissance, finesse et rusticité.
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Donc, ce soir, pour accompagner une pièce de boeuf, un Nuits Saint Georges, premier cru les Saint Georges 1990, domaine Chicotot : une robe sombre, d'une profondeur et d'une jeunesse éclatante, sans marque d'évolution. Le nez est immédiatement profond et racé, des notes de fruits noirs (cerise), un léger côté fumé et épicé. Quelques touches champignonnées, discrètes, et un côté cire complètent cette palette. L'attaque en bouche est sur un équilibre de puissance, mais sans sacrifier au fruité. Tannins abondants mais suaves. Belle acidité qui apporte fraicheur et grosse rémanence. Les arômes de fruits noirs (cerise, cassis) se développent dans un second temps, associés à une sensation réglissée salivante. La finale est tellurique, traçante, remarquablement portée par l'acidité du vin, presque salivante. Forte persistance d'une matière serrée, tannique et puissante, mais suave. Eclatant de jeunesse, ce vin masculin finit en une queue de paon interminable. Un grand vin tout simplement.
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Bruno

23 mars 2012

Un petit dîner entre amis

Pour bien débuter un week-end, rien de tel qu'un dîner entre amis accompagné de jolies bouteilles. Nous voilà donc en ce vendredi soir à une portée de tir de la permanence de notre petit président, mais rien ne filtrera de nos agapes dont les vins ont été dégustés à l'aveugle. (sans prise de note et des photographies de piètre qualité dues à mon téléphone portable).
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Pour débuter un bel apéritif, un maintenant classique Riesling Auslese, Wehlener Sonnenuhr 1997, Jos. Jos. Prüm : magnifique définition au nez, avec quelques notes pétrolées, complétées par un fruité exotique tout en élégance. Un très joli vin, avec un supplément de définition, de profondeur et de suavité par rapport à son homologue de chez Jos. Christofel. Très Bien.
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Accord plus dissonant avec une entrée de Noix de Saint Jacques au pamplemousse. Les vins ont pâti de la sauce, mais ils ont sauvé l'honneur en compagnie des fromages. A suivre ...
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Avec un filet de magret de canard à la façon Senderens(C), au premier nez je me suis dit : « j'ai déjà bu ce vin ». D'abord sur l'olive, la fraise écrasée, une pointe d'alcool en plus. A l'agitation, c'est fumé, très viandé, presque animal, avec une touche de minéralité type pierre à fusil. La bouche est énorme, sphérique, corpulente, des tannins de grande qualité. Un défaut tout de même, cette impression de chaleur et d'alcool qui gâche la finale. Pas forcément le style de vin que je recherche mais bien fait. Je le place au sud, dans l'arc méditerranéen, entre Roussillon et Bandol. C'est un Rayas 1998 ! Bien mais sans doute moins en forme qu'ICI.
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Donc, retour sur les (3) blancs avec un très joli plateau de fromages.
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Vin de pays des côtes catalanes, Le Soula 2007, Gérard Gauby :c'est à la fois frais et concentré, tendu et aromatique, une belle amertume en finale. Je manque de repère sur les blancs de cette région mais c'est très beau (et l'accord avec le Beaufort est magnifique). Très Bien.
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Pouilly Fuissé, Premier tri 1999, domaine Guffens Heynen : nez typique du vieux chardonnay, entre un grillé encore bien fringant, une touche miellée et un côté presque anisé. La bouche est raccord, un côté salin en plus. Finale très complexe, oscillant entre tension minérale saline, tendreté miellée et amertume noble et salivante. Excellent.
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Avec les pâtes persillées, changement de décor et de pays avec ce Tokaji  Azsú 5 Puttonyos, 1998, domaine Diszókó : autant le dire tout de suite, je n'ai pas pu situer ce vin. Encore un manque de repère et d'expérience. Bref, très joli vin plutôt sur un équilibre de finesse. Le sucre est présent mais bien intégré. Miel, légères touches de botrytis au nez, fruits confits. Minéralité en finale, qui s'accorde avec les pâtes persillées. Bien+++.
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Voilà, avec un très bon dessert poire et glace, un TBA n°6, Nouvelle vague 2008 (cépage chardonnay), Eloïs Kracher : vin sur un équilibre plus proche du demi-sec que du liquoreux. Je suis passé un peu à côté je l'avoue. Bien.
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Merci à nos hôtes d'un soir pour leur accueil, leur gentillesse et leur amitié. A très bientôt.
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Bruno

18 mars 2012

L'archétype du vin de copain !

De retour de la projection du film "Entre les Bras", qui, par touches, retranscrit avec pudeur et justesse la complicité de deux grands chefs et l'ambiance d'une table d'exception que j'ai eu la chance de connaître deux fois, il n'était pas question de laisser un joli carré de porc cuit à la cocotte sans accompagnement.
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Donc, nous avons donc bu un Anjou-Village, Montée de l'Epine 2010, domaine Philippe et Catherine Delesvaux : après un léger perlant à l'ouverture (et qui disparaît très rapidement), le nez développe immédiatement un côté fruits rouges intense, gourmand et rafraichissant (cerise burlat). La bouche est simple mais terriblement gourmande, entre les fraises écrasées et cerises mûres, une pointe réglissée / veloutée en supplément. Les tannins sont d'une élégance extrême, et accompagnent avec bonheur un côté acidulé vivifiant. Finale gourmande et droite, avec une touche de minéralité et de fumé de bon aloi, présente une très légère sucrosité qui apporte un supplément de structure au vin, sans outrance. Finalement, quand il n'est pas maquillé par un élevage outrancié, le cabernet sauvignon peut être bon, fruité et élégant. J'adore !
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Bruno

10 mars 2012

Anniversaire (suite)

Ce soir, ce n'était pas une séance délocalisée du GJE comme aurait pu nous faire croire le costume de l'Oliv tel qu'on peut le rencontrer maintenant très fréquemment dans quelque palace parisien, mais simplement une repas d'anniversaire (un peu pantagruélique j'en convient) en compagnie de quelques ami(e)s fin(e)s connaisseurs et gastronomes. Pas de prise de notes pendant ce repas, donc des impressions un peu brutes jetées "a posteriori".
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Au menu :
   * amuse-bouche variés,
   * saumon cru mariné, sa salade de fenouil sauce crémée,
     émietté de fromage de chèvre à l'huile de truffe,
   * coq au vin de Chassagne et sa garniture de pâtes,
   * plateaux de fromages : chèvres, vaches
     et pâtes persillées,
   * tarte tatin, cannelés maison.
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Pour accompagner et faire glisser :
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Côte du Jura, Chardonnay Flor 2008, domaine Baud : un chardonnay très frais, simple mais bien construit, tension assez sensible mais bien contrebalancée par un côté "vanillé" - en fait un léger velouté - en finale. Bien++
Anjou, Authentique 2007, domaine Philippe Delesvaux : je confesse là mon erreur d'un carafage un peu trop appuyé. Résultat, une touche d'oxydation assez marquée qui a masqué les qualités du vin. Pour ma part, hormis un nez clairement sur la pomme et des touches poussiéreuses, j'y ai décelé une belle construction tendue, minérale à souhait, un fruité 'floral' très cristallin. La finale, intacte, est vibrante et très gourmande. Bien++ (sans doute Très Bien sans carafage.
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Puligny-Montrachet 2008, domaine Paul Pernot : bouchonné !
Pernand-Vergelesses Premier Cru Sous Fretille 2006, domaine Rapet père et fils : Equilibre entre la minéralité crayeuse de la montagne de Corton, une certaine corpulence et une maturité élevée du millésime. Impression de légère sucrosité, mais respectant la trame tout en longueur du cru. Au même titre que le prochain vin, très bel accord avec le saumon. Très Bien.
Meursault-Santenots Premier Cru 2009, domaine du Marquis d'Angerville : un nez très grillé, à la Coche Dury , avec un supplément de fraicheur par des fragrances mentholées très intenses. Magnifique dès les premières senteurs. la bouche est complètement raccord. Amertume noble traduisant la jeunesse du vin. Corpulent mais équilibré, frais mais charpenté. Finale sensuelle, terriblement séductrice. Un seul bémol : boire sur le fruit les deux bouteilles restantes ou parier sur un vieillissement encore plus harmonieux ? Excellent.
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Fleurie, Les Moriers, cuvée non filtrée 2007, domaine Chignard : fruits rouges intenses, presque réglissés au nez. Maturité et sensation légèrement acidulée. Un gamay de gastronomie très sérieux, élégamment construit que certains convives ont pris pour un Bourgogne ... Très Bien.
Nebbiolo d'Alba DOC, Valmaggiore 2006, domaine Sandrone : une relative déception. Si la différence de constitution se détecte au nez, la bouche est assez opulente, un petit manque d'élégance quand même. Sensation un peu (trop) boisée en finale. Bien++.
Clos de la Roche Grand Cru 1999, domaine Louis Rémy : nez typique du Bourgogne de belle origine : fruits rouges et noirs, pointes d'épices. Bouche bien construite, sérieuse, corpulente, sans défaut ... mais manquant d'émotion. Un bon bourgogne, sans doute plus au niveau d'un premier cru que d'un grand cru. Bien++.
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Savennières Roche-aux-Moines, domaine Laroche 2004 : très belle expression de Savennières. Nez très chenin, touches minérales associées à des notes de miel et de fleurs odoriférantes (acacia). Bouche fraîche, tendue, très schisteuse, avec une impression de très légère sucrosité (alors que la teneur en SR est très très faible), en fait une belle rondeur. Finale toujours sur une tension vivifiante et salivante. Très Bien.
Condrieu, la Berne 2009, domaine Philippe Faury : Changement complet de registre avec ce vin presque exubérant. Sirop et abricots sucrés au nez, complété par une pointe de miel et une sensation déjà très saline. La bouche est tout en rondeur, mais sans mollesse. Amers agréables, qui apporte de la fraîcheur. Finale sphérique et enveloppante. Très Bien.
Sauternes, château la Tour Blanche 2004 : Agrumes et abricots confits, notes rôties élégantes au nez. Bouche de demi-corps, avec une sucrosité mesurée. Très onctueux. Un vin plus en dentelle qu'en puissance. Très Bien.
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Pacherenc du Vic Bilh doux, cuvée Brumaire 2007, château Bouscassé : une meilleure impression que très récemment. J'ai adoré le côté tourbé, charbonné et rôti du vin. Sur un équilibre très minéral, notes d'abricots secs, de fruits exotiques et même de truffe blanche. Magnifiquement buvable. Excellent.
Alsace Gewürztraminer Grand Cru Zinnkoepflé, SGN 1994, domaine Rominger : un peu déçu par ce vin. Si le caractère GWZ est décelable au premier nez, avec cette impression de corpulence et d'épices confites. Notes de menthe. La bouche a pratiquement mangé ses sucres. Il en résulte un vin tout en élégance et en fraîcheur, malgré sa structure. Bien+++.
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Un grand merci à toutes et à tous pour votre bonne humeur, même si l'étiquette a du un peu en pâtir en fin de soirée ...
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Enfin, je vous présente le nouveau couteau "cheval" qui m'a été offert lors de cette soirée. Une attention qui m'a vraiment beaucoup touchée. Merci les amis.
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Mardi 13 : renseignement pris auprès du créateur de ce couteau, Mickaël Moing, il s'agit d'un couteau piémontais, manche en loupe d'amboine  (padoùk des Indes / santal rouge) bicolore et lame en acier 100Cr6 trempé (acier faiblement allié, non-inoxydable, contenant environ 1 % de carbone et 1,5 % de chrome, qualité utilisée dans les roulements à billes).
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Bruno

4 mars 2012

Souvenirs ligériens

Commençons la visite par deux villages classés parmi les plus beaux villages de France, le premier dans l'Indre et Loire, le second dans le Maine et Loire.
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Crissay sur Mance (Chrisseium au IX° siècle et Crissiacum au XI° siècle) est une ancienne châtellenie appartenant successivement à l'Île-Bouchard et à l'archevêché de Tours. Le château médiéval, partiellement détruit pendant la guerre de Cent Ans, est encore visible par son donjon du XIII° siècle et quelques vestiges du XV° siècle, complété par l'église du XVI° siècle et quelques logis en tuffeau des XV° et XVI° siècles (avec fenêtres à meneaux, toits d'ardoises et lucarnes ouvragées).
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Candes Saint Martin est surtout connu pour son église collégiale des XII et XIII° siècle. Erigée sur l'emplacement d'une église primitive, mal connue, établie par Saint Martin en 387, on y discerne deux périodes de construction : 1/ un style gothique à réminiscences romane (chapelle Saint Martin, chœur et transept) - 2/ le passage d'une nef avec un haut et large vaisseau central flanqué de deux bas-côtés plus bas et plus étroits à une nef à trois vaisseaux tandis que la façade nord est enrichie d’un porche monumental surmonté d’une chapelle dédiée à Saint Michel. Pendant la guerre de Cent Ans, apparaissent des fortifications : créneaux et mâchicoulis, chemin de ronde et bretèche.
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Le porche (vers 1250) est massif, rectangulaire, et à deux étages. Il est couvert de voûtes s’appuyant sur une fine colonne centrale. La porte de l’église comporte cinq voussures. Le premier rouleau est couvert de scènes du jugement dernier. Sur le tympan largement mutilé, figure le Christ entre la Vierge et Saint Jean. Dans les ébrasements, des niches abritent des statues évoquant la correspondance entre l’Ancien et le Nouveau Testament. Dans les soubassements, la statuaire aujourd'hui mutilée, est très hétérogène : têtes de saints et de rois au milieu d’un décor de végétaux, d’anges et de masques.
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La façade nord est composée de deux registres superposés de statues : une première série incomplète entoure le portail, une seconde, séparée de la première par de fines colonnes, est mieux conservée. Elle ne semble pas obéir à un programme iconographique précis, les apôtres étant mêlés à des statues de saints. Une bretèche, construite au XV° siècle pour défendre l'église, interrompt l’arcature supérieure de la façade.
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La façade ouest est flanquée de deux contreforts d’angle, surmontés au XV° siècle de créneaux et de mâchicoulis. Deux autres contreforts plus petits amortis en pinacles s’appuient contre le pignon et encadrent la porte. La faible élévation du flanc sud s’explique par la pente de la falaise. Le chevet, très sobre, est percé uniquement de grandes baies.
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Les trois nefs d’égale hauteur donnent un effet de verticalité, comme dans la cathédrale de Poitiers (alors que le projet initial prévoyait une nef flanquée de deux bas-côtés plus bas et plus étroits), les piliers formés de colonnes juxtaposées contribuant à cette impression. Les voûtes bombées (dites « voûtes angevines » ou de « style Plantagenêt »), typiques du gothique angevin, datent des années 1250.
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Le chœur et le transept, couverts de voûtes d’ogives antérieurs, construits à partir de 1180 et terminés au début du XIII° siècle, se rattachent à la tradition romane.
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Les décors sculptés sont nombreux. Les liernes, la retombée des nervures et les clés de voûte sont richement ornées de sculptures polychromes : le massacre des Saints Innocents, des sculptures de Saint Martin debout sous un dais, Saint Pierre et Saint Paul tenant les instruments de leur supplice, Saint André et Saint Thomas, ... La nef centrale est décorée par une iconographie très complète et complexe.
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La chapelle Saint-Martin : A gauche du chœur, un étroit passage ouvrant sur le transept permet d’accéder à la chapelle Saint Martin qui renferme le tombeau du Saint, surmonté d’un gisant. Dans l’absidiole, une verrière représente Saint Martin en évêque, ses armes d’officier de l’Empire à ses pieds. Sur la gauche, un vitrail représente l’enlèvement du corps de Martin par les Tourangeaux.
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La prieurale Notre-Dame de Cunault est probablement la plus grande église romane de France sans transept. Sur les lieux d'un monastère fondé au IV° siècle par Maxenceul, disciple de Saint Martin, l'église actuelle est construite en pierre de tuffeau entre le début des XII° et XIII° siècles. Elle va connaître une période de prospérité grâce au protectorat de plusieurs seigneurs d'Anjou comme Foulque Nerra. Après la guerre de Cent Ans et les guerres de religion, la prieurale est dépeuplée, elle ne comptera plus que quelques moines. Au milieu du XVIII° siècle, le prieuré est supprimé et l'édifice partagé, le cœur vendu, seule la nef reste ouverte au culte et devient église paroissiale après la destruction de l'église Saint Maxenceul (Ancienne église paroissiale du XIIe, détruite en 1754, située dans l'enceinte du cimetière de Cunault) toute proche. A la révolution, l'édifice est vendu comme bien national et c'est sous l'impulsion de Prosper Mérimée que la restauration sera entreprise, à partir de 1838. Dans son état actuel, les bâtiments conventuels ont disparu (ils se situaient vraisemblablement au sud). L'église se caractérise par un intérieur de grande dimension, un très large déambulatoire lumineux ...
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et surtout de nombreuses fresques murales remarquablement conservées.
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On y trouver la châsse de Saint Maxenceul, fondateur de l'église, et une piéta du XV° siècle.
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Le tympan, avec des traces de polychromie évidentes, représente une Vierge en majesté qui trône sur deux niveaux (ses jambes sont au niveau du linteau), l'enfant Jésus (décapité) est sur ses genoux, deux anges l'entourent.
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Le clocher, de la fin du XI° siècle, s'élève au niveau de la cinquième travée. Il présente trois niveaux de baies en retrait successif, le premier comporte cinq baies cintrées, le deuxième trois baies de plus grande taille et le troisième quatre baies, le tout étant coiffé d'une flèche pyramidale.
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La nef comporte cinq travées, les trois premières datent de 1170 et sont voûtées de style « gothique angevin » (la voûte est bombée de sorte que la clef de voûte est plus élevée que la clef des arcs formerets). Les deux dernières sont romanes et voutées en berceau brisé.
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Les collatéraux sont couverts de voûtes d'arêtes. Le vaisseau central est aveugle. La cinquième travée du collatéral sud soutient le clocher. Elle est voûtée par une coupole sur trompe.
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Les chapiteaux sont remarquables, quoique difficiles à observer raison de la hauteur des arcades, et variés : motifs végétaux historiés ou bestiaire fantastique.
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Il n'y a pas à proprement parler de transept, mais les sixième et septième travées du vaisseau central sont bordées de collatéraux dédoublés qui ouvrent sur des absidioles voûtées en cul de four. Le deuxième collatéral sud est plus étroit que son équivalent au nord.
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Le choeur, constitué de quatre travées droites et d'un rond-point à cinq pans, est ceint d'un déambulatoire ouvrant sur trois chapelles rayonnantes. Dans la chapelle rayonnante sud, il subsiste quelques traces de fresques polychromes.
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L'église Saint Eusèbe de Gennes domine la Loire d'une cinquantaine de mètres. On connaît relativement mal son histoire. Elle fût bâtie en plusieurs phases sur les vestiges d'un temple gallo-romain : nef des X et XI° siècles, tour des XII et XIII° siècles et flèche du XV° siècle. Son style roman primitif est visible dans le cœur, les absidioles à voûtes en cul de four et le transept en berceau brisé. Abandonnée au XIII° siècle et déconsacrée à la Révolution, l'église sera démantelée, la charpente réutilisée pour l'église voisine de Saint Vétérin, les cloches fondues pour fabriquer monnaies et balles de fusil. Détruite partiellement pendant la seconde guerre mondiale, elle est maintenant restaurée et abrite le mémorial des « cadets de Saumur » tués en 1940 lors de la défense de la ville.
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Un week-end très riche d'émotions, de belles rencontres, de belles personnes.
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Bruno