28 janvier 2012

Une soirée sans Bourgogne !

Comme mise en bouche, un Champagne Grand Cru BSA, Georges Vesselle : Un nez toujours sur les fruits rouges (framboise) et blancs (pêche de vigne), vif et frais. La bouche est ample, très fruitée, avec une acidité mesurée qui donne une impression de fraîcheur. Finale fruitée, de longueur moyenne, mais sans agressivité ou vivacité mal placée. Bien+
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Avec une entrée composée d'un carpaccio de St Jacques à l'huile de truffe et piment d'Espelette et de joues de cabillaud juste snackées, nous avons servi un Riesling Grand Cru Pfersigberg 2005, domaine Paul Ginglinger : Un premier nez très typique, sur le "pétrole", qui montre en outre un gras élégant, une ampleur et un côté velouté / miellé. Des notes citronnées, d'agrumes (mandarine confite) et de raisins secs complètent cette palette. La bouche apparaît très minérale, bien équilibrée entre tension acide, belle salinité salivante et  ampleur / gras lié au millésime. Des notes d'écorces d'oranges et de pamplemousse sont également présentes. La finale, sur des notes naphtées assez persistante, est peut-être un peu courte en regard de la bouche. Très bel accord avec le plat, tant la St Jacques que le poisson. Bien++
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Avec un veau Orloff et sa duxelles de champignons accompagné de riz, un Beaume de Venise, cuvée St Martin 2008, domaine de la Ferme St Martin : Un nez très profond, sur des notes de fruits noirs bien murs, une touche d'épices douces et d'olives vertes. La bouche se caractérise par une charge tannique importante, légèrement cacaotée, et qui possède une belle granulosité. Juste maturité. Une acidité mesurée permet une finale fraîche, vibrante, soyeuse, toujours sur les fruits noirs, presque mentholée. Très Bien
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Avec un plateau de fromages d'anthologie (en particulier un Comté 60 mois et un Roquefort fermier tendrement crémeux et d'une belle salinité), puis un dessert composé d'une mousse au chocolat accompagnée de quartiers d'orange et de pamplemousse, un Xeres Pedro Ximenez, Centenary Selection Murillo, Emilio Lustau : robe brun sombre intense et dense. Un nez de fruits rouges (cerises et fraises) et confits, de figues et de prunes. Légère impression vanillée. Bouche énorme et sphérique, riche, mais sur un équilibre qui reste fruité. Malgré une charge importante de sucres, elle est équilibrée et d'une belle buvabilité. Notes d'écorces d'oranges amères, de cacao et de figues mures, sur un registre très aromatique et sirupeux. Finale enveloppante. Bien++
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Belle soirée où la bonne humeur fût au rendez-vous.
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Bruno

27 janvier 2012

Couteau Spérone

Ma dernière acquisition est un couteau corse, le Spérone, ce qui signifie "éperon" en dialecte bonifacien. Fruit d'une collaboration entre Antoine Zuria, Robert Beillonnet et Gilles Steinberg, il provient de la Manufacture de coutellerie fine Fontenille-Pataud.
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Décidant de ne pas faire les choses à moitié, j'ai choisi un modèle plutôt "haut de gamme", avec une lame et des mitres en acier inox Damas rose, une lame et un dos guilloché et un manche en noyer veiné premier choix.
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Il possède les caractéristiques suivantes :
Dimension & poids : 12.3 cm fermé, 22 cm ouvert , environ 130 g.
Manche : Loupe de noyer , 1er choix. Mitres & Lame : Acier Damas Rose inoxydable 120 couches , épaisseur 3 mm au talon. Dureté : 56 Hrc.
Ressort et Technique : Blocage de lame à pompe arrière (lock-back), butée fixe pour la lame: celle ci ne frappe pas le fond du couteau à la fermeture. Ressort forgé, ciselé et poli intérieur.
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Maintenant, quelques clichés
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le couteau dans son ensemble, ouvert ...
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... et fermé (manche en noyer veiné, 1° choix)
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les mitres en damas rose
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le guillochage de la lame, de son logement, ...
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 et du dos
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la mouche
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et pour finir, le guillochage extérieur et intérieur du logement de la lame
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Du grand art qui se bientôt sur la table.
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Encore un magnifique travail d'artisan.
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Bruno

22 janvier 2012

Quelques vins du week-end

A l'occasion d'un week-end normand en famille, quelques impressions sur les vins dégustés (et bus) pendant ces deux jours.
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Bourgogne blanc 2006, domaine Leflaive : belles notes grillées au nez, complétés par les amandes fraîches. La bouche est bien construite, minérale, légèrement saline et de demi-corps. Un vin simple, sans grosse structure, mais très plaisant. Bien+
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Chassagne-Montrachet premier cru Clos du château de la Maltroye 2003 : magnifique nez sur les fruits noirs murs. La bouche est gourmande, cassissé, réglissée, légèrement compotée mais sans les excès du millésime. Belle finale gourmande, toujours sur les fruits murs. Bien++
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Riesling Grand Cru Pfersigberg 2010, Paul Ginglinger : nez racé, très typique du cépage, une pointe de tendreté / veloutée en plus. La bouche est certes très jeune, très vive, mais déjà bien en place, révélant une constitution sérieuse. Minéralité, tension et corpulence, jusqu'à une finale très persistante. Bien+++
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Beaujolais-Villages, domaine des Vignes des Jumeaux 2010, Paul et Eric Janin : c'est sans doute le vin qui m'a le plus impressionné, tant par sa structure actuelle que par son potentiel déjà décelable, malgré la jeunesse (c'est un bébé). Le nez est tendre, gourmand, vif, sur les fruits rouges révélant une maturité équilibrée. En bouche, après une attaque somme toute un peu vive et astringente, j'y ai décelé une élégance, un équilibre et un fruité presque digne d'un cru. Charge tannique parfaitement en phase avec le côté fruits rouges (framboises) et avec l'acidité du vin. Très persistant. Excellent
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Bourgogne Aligoté 2010, domaine Rapet père et fils : C'est simple, mais beau. Nez frais, citronné, presque perlant, un peu sur un registre 'sauvignon'. La bouche est vibrante, sur une belle salinité. Finale fraîche et désaltérante. Bien+++
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Bruno

18 janvier 2012

Dégustation "Didier Dagueneau" à Lavinia

Ce mercredi soir, grande dégustation chez Lavinia autour des vins de Benjamin Dagueneau du domaine Didier Dagueneau. Hommage à un grand homme du vin, qui avait des convictions et qui a su les faire passer à son fils et dans sa production. Après une présentation par notre Maître de Cérémonie, c'est Benjamin qui rapelle l'historique du domaine, sa philosophie et ses méthodes.
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Avant toute dégustation, il est important de noter que le domaine ne revendique aucune certification "bio", mais que ses méthodes de travail, tant à la vigne qu'en cave, les respectent : pas de désherbants, peu d'intervention en cave, vinification et élevage identique quelque soient les cuvées (débourbage à froid très lent, élevage 12 mois en fûts puis 6 mois en cuve inox). Sélections parcellaires essentiellement pour constituer diverses cuvées qui traduisent au plus près les différents terroirs.
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Passons maintenant à la dégustation.
Blanc fumé de Pouilly, 2009 : impression de fraîcheur, de tension, d'acidité citronnée et de végétal noble. La bouche est de demi-corps, mais toutedfois équilibrée. Belle tension finale, riche, légèrement minérale. Bien
Pouilly Fumé, Pur Sang 2009 : nez plus vineux mais un peu sur la réserve. A l'aération, c'est très complexe, sur le floral (rose). La bouche aromatique est légèrement grasse, mais équilibrée par une belle acidité. Longue finale vibrante, sur le pamplemousse rose. Bien++
Pouilly Fumé, Buisson Renard 2009 : un nez méridional, presque typé Châteauneuf blanc, une pointe vanillée. L'attaque en bouche est franchement plus ronde, avec un retour sur l'acidité qui semblerait montrer que le vin n'est pas en place. Manque un peu de peps
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Une escapade avec un Sancerre, Mont Damné 2009 : nez franchement minéral, sur la poudre de craie et le citron. Très belle impression de finesse. La bouche est à la fois ronde et tendue, toujours vibrante, saline en finale, très expressive. Très long. Bien++
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Retour sur le Pouilly Fumé.
Pouilly Fumé, Silex 2009 : nez très floral, sur l'aubépine, le végétal noble et une belle pointe d'amertume. La bouche est riche, grasse, mais toujours sur un équilibre tendu. Peut-être un peu court en finale à mon goût. Bien
Pouilly Fumé, Silex 2008 : nez très original, un peu terpénique et fruits aromatiques (oranges sanguines), exotique. La bouche est tendue, longue, légèrement glycérinée, sur un équilibre de maestro. Encore meilleur après aération. Bien++
Pouilly Fumé, Clos du Calvaire 2008 : un superbe nez, frais, fin, floral, tendu, minéral. La bouche est agréablement crayeuse, avec (presque) une touche chablisienne, sur la poudre de calcaire. Tellurique et vibrant. L'un de mes coups de coeur de la soirée. Très Bien
Pouilly Fumé, Astéroïde 2008 (élevage d'un an en fût et de 18 mois en masse) : ce vin issu de vignes franches de pied se caractérise par une finesse, une élégance et une noblesse superlatives au nez. Importante aromaticité qui sait rester fraîche et fine. Une bouche concentrée, complexe, qui possède de la profondeur. Senteurs de chèvrefeuille et notes d'agrumes blancs. Très belle longueur. Très Bien
Pouilly Fumé, Buisson Renard 2007 : un nez plutôt large et gras, sur la menthe et l'eucalyptus. Attaque en bouche tendue, glycérinée également ... mais qui finit un peu courte. Sans doute mal placé dans l'ordre de service ?
Pouilly Fumé, Silex 2002 : un nez grillé, presque sur la réduction, des notes de végétal mur et d'amertume noble. La bouche est construite sur un équilibre subtil entre la tension minérale et un gras glycériné du plus bel effet, avec toujours ce côté grillé en filigrane. Exxxxtrèment long, vibrant et salivant. Excellent
Pouilly Fumé, Astéroïde 2002 : nez très élégant, sur le menthol et les végétaux (buis). Bouche charpentée, construite sur une puissance minérale intense, mais élégante et toujours tendrement saline. Belle longueur. Finale très vibrante. "Un vin de méditation" selon mon bon François. Très Bien
Pouilly Fumé, Silex 1989 : magnifiiiiiiiiique nez sur la truffe blanche, le miel, avec presque un côte "Pacherenc cuvée Frimaire", rôti, légèrement abricoté, goudronné et fortement minéral. La bouche est au niveau, légèrement évoluée, délicatement grillée, sur des notes de pâte de fruit, d'amandes amères ... mais avec toujours cette minéralité crayeuse et cette acidité qui tiennent le vin. Finale évidemment d'une persistance incroyable. Excellent++. LE VIN DE LA SOIREE POUR MOI
Pouilly Fumé, Silex 1985 :changement complet de registre avec un nez médicinal, fluet ... qui se retrouve complètement en bouche. Trop vieux ?
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Nous finissons ce marathon par quelques Jurançon du domaine des Jardins de Babylone.
Un Jurançon sec les Jardins de Babylone 2009 qui présente un nez complètement atypique, sur les fruits exotiques et la papaye, presque muscaté. Malheureusement, la bouche est en complet décalage, largement dominée par une (trop) forte acidité.
Jurançon moelleux les Jardins de Babylone 2009 : nez frais, un peu pétillant, sur le miel, la réglisse et le rôti. La bouche est construite sur des saveurs de fruits exotiques / litchis, peu sucrée, mais qui apparaît déséquilibrée par une forte minéralité.
Même impression de déséquilibre et de vin dissocié avec ce dernier Jurançon moelleux les Jardins de Babylone 2008.
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Finalement, mon classement de la soirée : Silex 1989, Silex 2002 et Clos du Calcaire 2008 (avec un accessit à Astéroïde 2002 et 2008).
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Un grand merci au gentil (et petit) organisateur de la soirée et un immense hommage à Benjamin pour ses explications, sa modestie ... et ses vins.
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Bruno

8 janvier 2012

Un week-end d'amitiés

Tout commence de façon anecdotique jeudi après-midi. Pour des raisons professionnelles, je suis dans l'obligation de décaler mes horaires de travail ce vendredi, pour commencer à 7 h du matin. Dur, dur ... mais la juste compensation est d'être en week-end dès 11 h.
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Ni une ni deux, je me retourne vers notre Président du Gunthard Club pour caler un déjeuner sur le pouce ce vendredi. Oh, pas une grande table, pas de grands vins, mais simplement deux heures de discussion, de partage et d'amitié qui m'ont fait un bien fou en ces temps moroses. Merci Eric.
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Un scoop tout de même : LE GAL' BOIT DU BEAUJOLAIS .
Là où il va DiReCt demain, l'heureux homme se moque bien de tous ces sarcasmes ! J'en connais plusieurs qui seraient même (presque) prêts à assister à un concert de Michel Sardou (ou Michel Delpech, suivant le cas !) pour pouvoir l'accompagner dans sa valise ...
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Deuxième clin d'oeil du destin ou de la chance ce samedi. Visite de l'exposition "Giacometti et les Etrusques" à la Pinacothèque de Paris. Je n'ai pu m'empêcher de penser à l'Oliv en parcourant les diverses vitrines de cette exposition. J'ai été particulièrement frappé par certains objets de l'art étrusque - civilisation ayant peuplé l'Italie nord-centrale au cours de l'âge du Fer (X / XI° au I° siècle avant J.C.) que je ne connais guère, étant plus attiré par la préhistoire, mais que j'ai découvert avec plaisir : les "canopes" de l'époque villanovienne (urnes funéraires inspirées de la civilisation égyptienne), un petit félin sculpté d'une finesse et d'un réalisme touchant et les vases décorés de l'époque orientalisante / archaïque, mêlant remplissage en à-plat et gravures pour souligner les traits et renforcer l'impression de volume.
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En sortant de l'exposition, la Madeleine n'étant pas très loin de la rue d'Anjou, et comme nous en avions discuté très récemment avec l'ami François, nous sommes allé jeter un œil à la Maison du Whisky (c'est pas ma faute je vous dis, c'est François qui m'a poussé !). Je ne sais si l'euphorie de l'exposition, les senteurs mêlées qui émanaient de ce lieu, la multiplication à foison des flacons, comme une tentation à laquelle je n'ai su résister, mais me voilà ressorti avec deux bouteilles.
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Un Clynelish 1992, provenant de l’assemblage de 2 fûts de Hogshead, s'exprime sur un registre frais et enjoué, marqué par les agrumes et la menthe, puis évoluant dans le temps vers des notes plus lourdes de céréales, d’orge maltée et de fruits blets, apportant un supplément de profondeur et de complexité. Un Isle of Jura 16 ans d'âge caractérisé par un mélange de douceur et de fermeté, qui se réserve aux amateurs de malt léger (d'après les indications fournies par le site internet de la Maison du Whisky).
Promis François, je t'ouvre une bouteille à ta prochaine venue !
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Enfin, troisième et dernier clin d'œil en rapport avec le vin - il était temps ! Pour accompagner comme il se doit une entrecôte black angus (sorte de Rolls du boeuf), un Nuits Saint Georges, premier cru En la rue de Chaux 2001 du domaine Georges et Pascale Chicotot : une robe rouge carmin, profonde, et brillante, sans aucune signe d'évolution. Un nez typique du pinot, fruité à souhait, sur une note assez rustique mais élégante, un léger fumé très agréable, une touche de cassis et de réglisse. La bouche est magnifique, pas la plus concentrée, pas la plus complexe mais elle marque les esprits. Fruité, granuleux / toucher de bouche salivant, belle notes épicées, fraîcheur et tension, tannins élégants et soyeux, caractère terrien ... qui se termine par une finale tellurique, vibrante, fraîche, persistante ... et vraiment épicée (poivre blanc). Très beau vin.
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Une belle manière de terminer ce week-end. Merci à Pascale et Georges.
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Quatre histoires d'amitié, quatre 'prétextes', quatre raisons de se faire plaisir et de confirmer la grandeur de l'esprit humain quand il décide de partager. Merci mes amis.
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Bruno

3 janvier 2012

Bonnes résolutions

Le début de l'année, c'est toujours un moment un peu particulier, même si au fond rien ne semble pouvoir changer. Donc, sous l'emprise de la tradition, de l'alcool peut-être, on profite du passage à l'année nouvelle pour prendre de bonnes résolutions.
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Je ne déroge pas à la règle et je me fixe - un peu secrètement - quelques règles de vie pour 2012, à savoir prendre soin de sa santé, ne pas abuser des bonnes choses (liquides et solides), essayer de se coucher un peu plus tôt, ne pas sortir en semaine. Bref, que des résolutions qui me permettront d'atteindre sans trop de difficultés une prochaine décennie.
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Là, à peine le 1er janvier terminé que nous recevons une invitation ! Un rapide coup d'oeil à mon agenda de ministre de l'opposition et je nous entends accepter cette soirée. A croire que toute occasion sera bonne pour profiter de la vie encore cette année.
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Nous voilà donc ce soir en compagnie de nos amis de TLBCOUF pour ce qui devait être - au départ - un "simple" apéritif dinatoire, mais qui s'est prolongé assez tard dans la nuit.
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A noter que tous les vins ont été servis à l'aveugle et que je n'ai pris aucune note lors de la soirée.
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Premier vin : une robe or-bronze très profonde et brillante. Un magnifique nez montrant une évolution maîtrisée du vin : miel, amandes grillées (magnifiques amandes - je me répète), une pointe de noisettes et une amertume mentholée plus que noble. La bouche est au diapason, corpulente, fraîche, tendue quoique veloutée, sur une très forte minéralité qui donne de la granulosité au vin qui se termine par une finale dantesque. J'ai d'abord pensé à un Chardonnay puis je me suis ravisé en croyant reconnaître un vieux chenin ayant mangé ses sucres ... Excellentissime.
Résultat : Morey Saint Denis premier cru Clos des Monts Luisants 1992, domaine Ponsot.
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Deuxième vin : une robe rouge-brune sombre, intense. Un nez très animal, viandé, sur les fruits presque confits. J'ai immédiatement pensé à une Côte Rôtie un peu évoluée de chez Jamet. La bouche est d'apparence plus jeune, sur les fruits rouges assez intense, presque sur un équilibre de Cabernet Franc (belle droiture, acidité de constitution). Belle finale quoique relativement courte. Bien+++.
Résultat : Hermitage 2002, Guigal.
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Troisième vin : une robe évoluée, rubis-framboise avec des reflets plus sombres. Le nez est magnifique d'évolution, sur les feuilles mortes, l'humus, le sous-bois, le tout enveloppé dans une trame de fruits à l'alcool (cerises à l'alcool). C'est déjà très grand. Ensuite, la bouche ! Sans doute légèrement en retrait par rapport au nez, elle développe un fruité confit et fondu surprenant pour son age. On y retrouve la cerise, une pointe de cassis, des notes réglissées. Magnifique finale tout en finesse et en élégance. Excellentissime.
Résultat : Saint Emilion Grand Cru classé A, château Ausone 1975 (mon premier "A" !).
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Quatrième vin : les vapeurs commencent à nous attaquer doucement les neurones, car, bien sur, nous ne pouvons recracher de tels vins. Donc, mes commentaires seront certainement moins précis. Il faut d'ailleurs préciser que ce vin a été servie étiquette découverte, ce qui ne nous pousse pas à combattre une paresse bien naturelle. Bref, un vin basé sur un équilibre subtil, entre la minéralité et l'acidité du cru / du cépage d'une part, le dosage mesuré des sucres, la corpulence du vin, un fruité exotique et un léger rôti. Bref, superbe accord avec la frangipane. Excellent.
Jurançon, Cuvée Marie Kattalin 2006, domaine de Souch.
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Cinquième vin : très joli 'vieux' chenin ayant mangé ses sucres, frais, tendu, velouté / demi-sec. J'y ai trouvé également des notes de cognac, de viel alcool élevé sous bois et d'ananas presque confit. Finale très fraîche, longue, longue, longue. Atypique dans sa construction mais Excellent.
Résultat : Coteaux du Layon, domaine Moulin Tournier (?), 1959.
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Enfin, cerise sur le gâteau, un 'petit' malt de derrière les fagots. J'ai parfois l'habitude de prendre un Macallan, un Oban ou un Dalwhinnie, mais force est de constater que ce Single Malt est à un niveau largement supérieur, au même titre qu'un Grand Cru de Bourgogne peut l'être par rapport à un Premier Cru !
J'avoue mon incompétence, ou plutôt mon manque de vocabulaire pour décrire ce malt avec la précision qui s'imposerait, mais j'y ai trouvé les caractères suivants : passé un premier nez sur l'alcool, une minéralité tourbeuse intense, un côté algue, une puissance alcoolique intense mais finalement très équilibrée et une forte persistance sur des notes charbonneuses et boisées.
Ce Highland Park 25 ans d'âge est proprement magnifique. Merci François.
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Voilà, l'apéritif dinatoire originel s'est finalement transformé en dégustation, et c'est une bonne chose.
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Un grand merci à nos hôtes d'un soir ... en attendant la prochaine !
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Bruno

1 janvier 2012

Happy new year !!

Pour le passage à la nouvelle année, petit réveillon de fête chez des amis. Au programme, quelques jolis mets accompagnés de beaux vins et surtout un rare moment d'amitié.
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Donc, au programme :
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En apéritif, un Champagne Deutz Brut Classic tendu, floral, assez typé Chardonnay, sur une acidité rémanente. Belle mise en bouche. Bien.
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Avec une brochette de litchis et de langoustines, un Chassagne-Montrachet premier cru Clos du château de la Maltroye 2005, château de la Maltroye très aromatique, gras et frais, sur les amandes grillées, le chèvrefeuille et des notes minérales florales. La bouche est à l'avenant, légèrement toastée, qui se termine par une amertume noble vibrante (qui pour moi est la marque des grands chardonnays de Bourgogne), malgré un élevage partiellement intégré. paraît-il un bel accord met et vin. Excellent.
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Avec un carpaccio de St Jacques aux truffes, un Château Grillet 1998 éclatant, malgré un premier nez discret. Après aération, des senteurs salines, grillées, très florales (violette), sur le miel, la pêche de vigne et le sucre candy. La bouche est grasse mais tendue, sur une belle corpulence aromatique. Finale saline extrêmement persistante, douce, tendrement vanillée, mais équilibrée par la minéralité du cru. Finalement, un vin plutôt sur la finesse des sens. Excellent.
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Avec des noix de St Jacques et fondue de poireaux, un Pouilly-Fuissé, la Maréchaude 2007, domaine Delorme plus méridional dans son équilibre. Si le nez est typique du chardonnay (noisettes, agrumes, pêche), des notes plus minérales et/ou fraîches sont perceptibles (menthol léger). La bouche est de demi-corps, plutôt fine, sur une salinité salivante. Bien++.
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Avec une belle pièce de boeuf à la cuisson précise, un Latricières-Chambertin 1990, domaine Louis Rémy servi en magnum. Un nez relativement évolué, sur des notes évoquant le sous-bois, l'humus, l'herbe fraîche et les champignons. A l'aération, les fruits rouges apparaissent (cassis, fraise). La bouche est à la fois corpulente et élégante, des tannins imposants mais déjà bien polis, une touche cassissée et réglissée très gibriacoise, une touche épicée en supplément. L'ensemble se révèle soyeux et séveux. Belle finale fraîche, sur un toucher de bouche (granulosité) intéressante. Très Bien.
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Enfin, avec une tarte aux fruits, un Porto vintage 1983, Fonsesa sur la cerise noire, les fruits à l'alcool, une bouche complexe et équilibrée, légèrement épicée. Belle finale fruitée, malgré la charge alcoolique. Un vin sur un registre plutôt féminin, soyeux et doux. Excellent.
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Bonne année à tous mes (fidèles) lecteurs. Que la vie vous soit douce en cette année 2012.
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Bruno