23 mars 2011

Douce gourmandise d'un soir

Ce soir, alors que l'ami François venait récupérer ses bouteilles (vides et lavées : voir ICI), j'avais prévu une petite douceur pour la route, histoire d'entretenir notre amitié et nos papilles.
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Donc, voici un Pacherenc du Vic-Bihl, cuvée Frimaire 2001, Alain Brumont (Montus / Bouscassé) : une robe viel or brillante et intense qui dévoile un vin d'une belle viscosité dans le verre. Un premier nez ultra-riche et concentré, sur le rôti élégant, un côté miellé salivant. A l'aération, des notes minérales apparaissent, un côté abricoté, raisins secs, fruits exotiques et notes pétrolées (truffe blanche ?). Intensité et la profondeur font penser à un Botrytis de noble origine (mais non, le vin est issu de raisins passerillés). La bouche est pile en accord avec le nez, richesse, onctuosité, profondeur et minéralité. Une très belle liqueur aux accents rôtis, miellés et même maltés. Amers agréables et salivants (typés sur les agrumes). Magnifique équilibre entre l'acidité et les sucres, qui se prolonge dans une finale interminable, à la fois fraîche, saline et poivrée. Un vin qui possède plus de structure et plus de fond que certains Jurançons type "Marie Kattalin" ou "Clos Uroulat", sur une liqueur plus riche. Excellent.
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Ma première expérience avec un Pacherenc. Une véritable douce gourmandise !
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Bruno

17 mars 2011

C'est beau d'avoir 40 ans !

Pour cause d'appartement trop petit, l'ami François nous avait contacté afin d'organiser l'anniversaire de son épousaille, alias "la Comtesse". Notre mission, si nous l'acceptions, fournir le gîte et la table pour une bande de soiffards attirés par le gout du bon vin. En ce jeudi soir, nous voilà donc tous réunis pour une soirée qui s'annonçait d'ores et déjà haute en couleur, vu la tête de l'hôte d'un soir.
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Je lui laisse le soin de préciser l'intitulé exact des plats dégustés ce soir.
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Pour nous ré-hydrater :
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Pinot blanc 1971, Robert Faller : un nez sur le miel et la réglisse, avec un caractère oxydatif mesuré et agréable. Belle acidité en bouche, relativement corpulent. Moyennement complexe. Finale sur la morille et la truffe blanche. J'ai bien aimé.
Riesling 1971, Robert Faller : par rapport au précédent, je l'ai trouvé présentant une assez forte acidité, rendant le vin un peu trop raide à mon gout. Léger rancio.
Graves Grand Cru Classé, château Carbonnieux 1971 : magnifique nez de fraîcheur et de jeunesse, sur les agrumes, le citron, le pamplemousse et une touche de citronnelle vivifiante. Manifestement, la bouche sauvignonne. Complexe grâce à un beau gras, charpenté, complexe et suave. Finale longue, fraîche et tendue, presque salivante. Le blanc sec de la soirée. J'ai beaucoup aimé. EXCELLENT.
Bâtard-Montrachet Grand Cru 1971, Leroy (négoce) : malgré le nom et le renom - presque dithyrambe - encore un bourgogne oxydé et mort ! Il faut sans doute savoir ne pas prêter (ou vendre) son  nom pour n'importe quoi (ou à n'importe qui). Passons ...
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Beaune Clos des Avaux 1971, Hospices de Beaune : un nez assez puissant, presque viandé comme certaines vieilles Côtes Roties. La bouche est à la fois puissante et fruitée, sur le cassis essentiellement. On y retrouve ces notes animales. Ça 'grenache', avec un côté un peu sucreux presque fatiguant. Un accessit pour ce vin.
Corton Grand Cru 1971, domaine Rapet : Dès le premier nez, on retrouve ce nez de pinot, qui balance entre fruits rouges et noirs. Notes légères de café torréfié à l'aération. En bouche, c'est la complexité et l'équilibre qui dominent. Fraîcheur, droiture, longueur, acidité intégrée, tannins polis, fruité épicé. Ultra-persistant, sur un registre toujours délicat et droit. Le rouge de la soirée. Sans doute supérieur au 1985 dégusté ICI (et en ayant encore sous la pédale). EXCELLENT.
Mazis-Chambertin Grand Cru 1971, Marquis de Villeranges : un nez profond dans sa rusticité terrienne. En bouche, le vin est droit, presque cistercien. Droiture et puissance, un joli grain en bouche, de la rusticité agréable et un beau fruité intense (myrtille). Très belle finale tout en plénitude. Un vin plutôt sur la finesse et la grâce, malgré sa structure tannique. J'ai beaucoup aimé.
Musigny Grand Cru 1971, domaine Comte Georges de Vogüé : un premier nez très déconcertant, évoquant le métal brossé et surchauffé. A l'aération, on retrouve un caractère plus fruité, profond et soyeux. En bouche, le vin apparaît sur un équilibre entre la finesse et une structure relativement imposante. Soyeux et réglissé. Finale relativement courte et sur une amertume un peu (trop !) prononcée. Je l'ai trouvé agréable mais cependant décevant compte-tenu de l'étiquette.
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Moulis en Médoc, château Poujeaux 1971 : un vin plutôt sur la finesse et l'élégance des tannins. Bien fait, gentil, ... mais sans éclat particulier.
Pauillac Grand Cru Classé, château Pichon Lalande 1971 : le nez est d'abord plein de promesses, sur les fleurs fanées. Malheureusement, la bouche m'est apparue aqueuse, sans grande distinction.
Pauillac Grand Cru Classé, château Mouton Rothschild 1971 : dès la première impression, il se dégage de ce vin une race et une profondeur intense. En bouche, le vin est sur un registre de droiture et de fraîcheur. Joli réglissé sur une acidité tenant le vin.Très long. Cependant, il manque le je-ne-sais-quoi pour en faire un Grand vin. J'ai bien aimé (mais une relative déception devant l'étiquette).
St Estèphe Grand Cru Classé, château Cos d'Estournel 1971 : un joli nez résiné est perceptible derrière cette satanée note de TCA. Une ultime tentative en bouche confirme cette première impression. Bouchonnée ou déviante. Sans commentaire !
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Pomerol "Grand Cru", château La Fleur-Pétrus 1971 : un nez très profond, ultra-puissant, sur la truffe, les fruits rouges et des notes secondaires peu développées (pour son âge). La bouche est totalement fondue, tannique mais policée, ronde, grasse et onctueuse. Finale soyeuse et possédant une belle mâche (presque encore astringent !). EXCELLENT.
Champagne Perrier-Jouët 1971 : ultra-oxydé et à peine perlant. Je passe.
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Coteaux de l'Aubance, La Morinière 2008, château de Bois Brinçon : pas pris de notes et pas de souvenir.
Riesling Kabinett, Scharzhofberger 2008, Egon Müller : un nez magnifique, légèrement perlant, sur le pamplemousse et les fleurs blanches. La bouche m'est apparue courte, relativement acide. Sans doute trop jeune aujourd'hui (aurait certainement nécessité un carafage). A revoir.
Riesling Beerenauslese, Ürziger Würzgarten 1971, Jos. Christoffel Jr. : un nez qui m'évoque la mine et la rognure de crayon, les agrumes confits et des notes pétrolées. Très aromatique et complexe. A l'aération, superbes fragrances d'amandes amères et de menthol. La bouche est clairement sur les amandes amères et les fruits exotiques. Elle présente un équilibre magnifique entre l'acidité et les sucres résiduels. EXCELLENT. LE VIN DE LA SOIREE TOUTES CATEGORIES CONFONDUES.
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Voilà, après une courte nuit de sommeil et un après-midi de lavage de verreSSSSSS, il nous reste à remercier l'ami François pour ce partage de quelques bouteilles magiques. Encore une très belle soirée, entre sérieux et grosse marade pour le débouchage de ces 'vieux' vieux (oui François, nos tiges sont trop courtes pour les bouchons imbibés ...).
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Gwenola, rendez-vous pour tes 50 ans avec, c'est promis, quelques vins jaunes à déguster (un avant-gout avait été tenté en fin de soirée, avec un simple "savagnin", mais sans succès !).
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Bruno

13 mars 2011

On ne vit qu'une fois !

Week-end de transition ne veut pas forcément dire abstinence et ascèse. Ce dimanche, en attendant quelque nouvelle occasion de faire la fête et d'aligner des grandes bouteilles, 
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Pour la peine, une descente rapide à la cave et me voilà avec deux belles bouteilles (théoriques !) la main.
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Avec un simple poulet rôti et purée, Volnay Premier Cru 2002, domaine du Marquis d'Angerville : une robe assez peu soutenue, sur un rubis légèrement violine. Un nez sur les fruits rouges, cerises et cassis, légèrement fumé, et dégageant une impression minérale (terreuse) agréable. En bouche, le vin est droit et séveux. Il possède un joli toucher de bouche velouté / granuleux, toujours très fruité. Trame tannique serrée et légèrement épicée, conférant  une impression de mâche et un côté cistercien au vin. Finale douce, intense, veloutée et d'une persistance immense. J'aime beaucoup
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Avec un stilton, Coteaux du Layon, Sélection de Grains Nobles 1995, Catherine et Philippe Delesvaux : une robe intense, vieil armagnac. Malheureusement, au nez, une très légère impression de bouchon qui va perturber la suite de la dégustation. Impression de liqueur, minérale charbonnée, miellée, très chargée en sucres. Il me fait penser à un Islay tourbé. En bouche, le sucre domine, mais ne cache pas le côté malté et tannique. Finale très longue et très persistante, toujours sur un registre complexe, entre fraîcheur, amertume noble et douceur. Sans doute pas sur le même registre que les 1996 et 1997 (11% d'alcool en serait-il le "responsable"), mais un joli plaisir / accord avec cette pâte persillée.
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Bruno

7 mars 2011

Victor de Mars

Après quelques mois d'infidélité, reprise ce lundi de nos séances mensuelles "Chez Victor", où nous profitons du premier lundi de chaque mois pour déguster des grands crus à prix coutant.
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Aujourd'hui, pour accompagner une terrine de foie gras mi-cuit, un Corton-Charlemagne Grand Cru 2008, domaine Lucien Muzard : un joli nez à peine réduit, mais toutefois assez discret. Impression de finesse et d'élégance. La bouche est marquée par une acidité très importante, cachant presque le côté minéral / crayeux du cru. Finale légèrement miellée. Clairement dissocié. Assez décevant à mon goût (pas en place). Je ne peux m'empêcher de faire la comparaison avec le Corton-Charlemagne du même millésime provenant du domaine Rapet (ICI).
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Avec un parmentier d'agneau, un Châteauneuf du Pape, château Beaucastel 2003 : nez ultra-aromatique, évoquant la garrigue méditerranéenne, la figue et le cacao. La bouche est magnifique, dans une gange fumée et caillouteuse (pierre à fusil, silex chauffé). Les tannins très fins - quoique nombreux - s'équilibrent parfaitement avec une trame acide intégrée. Pas de lourdeur ni d'effet millésime sur ce vin. Finale fraîche, légèrement saline, et d'une persistance intense (légère remontée du boisé au cours du repas). Très beau aujourd'hui. Sans doute un gros potentiel. J'ai beaucoup aimé (dire que certains pensent qu'il n'y a pas de terroir à Beaucastel ...).
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Bruno

Un week-end d'anniversaires

Retour rapide en Normandie ce week-end pour grouper quatre anniversaires familiaux. Une nouvelle fois, je me suis chargé (avec plaisir) de l'apport des vins.
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Saumur blanc, Les Perrières 2009, domaine de Saint Just : nez typiquement floral du chenin, sur la vanille douce, le chévrefeuille et l'acacia. Une bouche vive, assez charpentée, ronde mais sans molesse, laissant place à une finale tendue légèrement miellée. Joli vin en devenir.
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Givry, Premier Cru Clos Salomon 2007 : nez sur les fruits noirs murs, sans sur-extraction, une pointe de floralité et d'élevage viennent compléter l'ensemble. En bouche, du fruit mur, un joli jus, c'est équilibré, soyeux et gourmand. Tannins polis. Belle finale sur la cerise noire, fraîche. Seul très petit bémol : une acidité encore un peu marquée en finale. Un joli vin déjà fort agréable aujourd'hui, et qui se bonifiera sans doute dans les 5 ans à venir. J'ai beaucoup aimé.
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Je passerai sous silence un Lalande de Pomerol, château Faurie de Maison Neuve 2005 : pas mauvais mais sans émotion, relativement monolithique, sans fruit. Bref, un bordeaux !
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Saussignac, cuvée Cécile 2003, vignobles Rigal : un joli jus de miel, frais, tout en élégance. Léger pour finir agréablement un repas.
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Bruno