31 décembre 2010

L'année finit en beauté !

Cela faisait plus d'une semaine que le colis se baladait entre les différents services de feu-La Poste (que nos dirigeants successifs ont consciencieusement bradé. Je désespérais de ne pouvoir les toucher pour le réveillon de la Saint Sylvestre.
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Las, après un dernier coup de fil avec le fabricant qui m'a confirmé un départ le 23 décembre dernier, je m'étais résigné. Éclaircie dans un ciel gris, froid et humide, mon sauveur, en la personne responsable de la distribution des Colissimo sur le secteur de mon entreprise, est apparu ce midi, juste au moment de la fermeture.
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Je ne peux m'empêcher de louer le travail et la précision de Philippe Chambriard, artisan coutelier à Thiers.
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Pour le plaisir des yeux :
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 le couteau Thiers compagnon, manche en bois d'amourette
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un détail du guillochage main
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  enfin, réalisée au laser sur la mitre, une représentation des Cyclades, avec une précision proche de la '3D'
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Un immense merci à Philippe Chambriard pour ce 'cadeau' de fin d'année, qui se retrouvera ce soir sur la table du réveillon.
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Bruno

28 décembre 2010

Un Noël un peu particulier

Pour cause en effet d'évènements climatiques un peu extrêmes depuis quelques temps en Normandie, mais également parce que la maladie semble s'accélérer inéluctablement, ce fut un Noël un peu particulier cette année.
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Pour commencer, quelques vues de la Normandie, prise par la neige et un froid glacial.
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Malgré tout, ce réveillon, et les repas qui suivirent, furent l'occasion de sortir quelques belles bouteilles.
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Pour la soirée du 24 décembre, le programme des réjouissances :
Champagne Grand Cru Georges Vesselle : un champagne d'apéritif que j'adore, par son côté vineux, élégamment boisé, une légère touche acidulée et une belle mâche en bouche. Finale complexe, à la fois toastée, charnue et salivante, sur des amers fenouillés très agréables. Très frais : une belle mise en bouche. Très beau.
Chablis Grand Cru, Grenouille 2001, la Chablisienne : La robe est jaune un peu dorée, très légèrement évoluée. Par contre, le nez est droit, tendu et frais, sur des notes très minérales (coquille d'huitre et poudre de craie) et citronnées. En bouche, se développe une belle charpente, presque tannique. Tension minérale, belle acidité mesurée et légère rondeur (plutôt glycérinée) se combinent pour donner un vin de gastronomie très complexe. Finale sur un faux-gras élégant et frais. Excellent.
Corton Grand Cru, 1985, domaine Vincent Rapet : Un nez bien évolué, associant des notes de sous-bois, de cuir, de bois de santal et de roses fanées, avec un substrat de fruits rouges et noirs, tendrement cassissé. La bouche est délicatement charpentée, très équilibrée, avec des tannins fondus. Beau toucher de bouche, sur une granulosité mêlant fruité et fumé. L'impression de force est élégante et souple. Finale extraordinairement longue et droite, avec une sensation enveloppante terrienne. Excellent.
Pedro Ximenez Murillo, Centenary selection, Emilio Lustau : Une robe brune foncée, presque café. Très visqueux dans le verre. Un nez fantastiquement atypique (qui aura évolué tout au long du week-end) d'abord sur le café, les pruneaux et les figues, puis sur les fruits rouges (cerise / sherry et fraise), puis enfin avec des notes d'oxydation ménagée (noix). Bouche extrêmement riche, sirupeuse sans lourdeur, onctueuse, fumée et épicée. Longueur phénoménale. Une très belle association avec des desserts au chocolat. Excellent.
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Pour compléter cette collection un rien orientée bourguignonne, nous avons également dégusté :
Puligny-Montrachet, 2005, domaine Leflaive : un nez follement grillé, une bouche sur des amers agréables et une belle structure en bouche. Beau "village". Bien ++.
Saint Aubin, Premier Cru En Remilly 2003, domaine Marc Colin : une petite déception (relative) pour ce vin un peu trop marqué par le millésime, le côté confit / pâte de fruit prenant un peu trop le pas sur la salinité de structure plus typique dans d'autres millésimes. Bien.
Margaux Grand Cru, château Prieuré Lichine 1999 : un beau médoc à point, qui sait marier le fruité, la finesse de l'appellation et un boisé bien intégré. Bien ++.
Pécharmant, cuvée Prestige 2003, domaine du Haut-Pécharmant : un vin de copains, servi sur des cuisses de canard confites. Belle amertume de structure, droite et fraîche. Bien.
Pernand-Vergelesses, Premier Cru Ile des Vergelesses 2004, domaine Vincent Rapet : un classique, fruits rouges, belle mâche, une touche épicée et fumée et une acidité qui tient le vin. A peine marqué par le millésime. Très Bien.
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La suite très très bientôt, pour oublier très vite une année un peu compliquée.
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Bruno

18 décembre 2010

La Normandie sous la neige

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Une belle symphonie en noir et blanc, pour que la Normandie prenne (un peu) des airs de montagnes enneigées.
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La suite demain pour un retour - espérons sans encombre - sur Paris.
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Bruno

16 décembre 2010

Soirée Robert Michel

Ce soir, dans les locaux de la société "Cave Privée", se tenait une dégustation des Cornas de Robert Michel, en présence du vigneron.
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Les coteaux 2008, Guillaume Gilles : un vin du successeur de Robert Michel aujourd'hui en retraite. Un nez relativement frais. En bouche, tannins abondants, relativement astringents, qui demandent à se fondre. Belle finale réglissée / glycérinée. Éminemment jeune aujourd'hui.
Les Coteaux 2006 : même style de construction que le précédent, avec toutefois une belle épice en bouche. Un vin assez solaire.
Les Coteaux 2005 : nez profond, suave et qui semble (déjà ?) pinoter. Très belle structure sur des amers agréables. Finale salivante, suave, profonde, gourmande et élégante. +
Les Coteaux 2004 : un vin de demi-évolution. La légère sous-maturité est contre-balancée et équilibrée par un joli soyeux. Attaque en bouche sans doute un peu raide, avec des tannins astringents.
Les Coteaux 1996 : nez foxé, sur une évolution évoquant le sous-bois. Un peu typé "vieux côte de Nuits". Acidité de structure assez importante. Le deuxième nez est nettement sur le pruneau et les fruits noirs. Belle bouche véloutée, qui se prolonge par une finale longue et envahissante, sans lourdeur. ++
Les Coteaux 1994 : un nez plus sur les fruits rouges. L'acidité est mieux intégrée, et le vin "rayasse", avec une belle mâche en finale. +++
La Geynale 2006 : magnifique nez sur la violette et les épices douces et fraîches. Vraiment une première approche d'une très belle syrah. Bouche avec des tannins abondants mais civilisés. Soyeux, presque gouleyant. Une grande profondeur sur le cassis et la réglisse en finale. ++++
La Geynale 2005 : Ultra grosse structure avec un équilibre sensiblement similaire au 2006. Belle fraicheur. Très longue garde à prévoir. Bel équilibre général avec une finale sur une fraîcheur presque mentholée. +++++
La Geynale 2004 : nez sur les fruits acidulés. Léger déséquilibre entre une attaque un peu tendue / acide et une finale assez soyeuse et réglissée. Léger déficit de maturité toutefois.
La Geynale 2003 : nez très compoté qui a gâché mes impressions. Décidemment, 2003 n'est pas mon millésimé préféré.
La Geynale 2002 : quel jus, quel soyeux et quel évolution contrôlée. Magnifiquement fruitée, à mi-chemin entre un vieux pinot et un Rayas. L'acidité est complètement intégrée. Bouche nuitonne, sur le bâton de zan, avec une finale salivante et soyeuse. Un millésime réputé très faible mais aujourd'hui qui est à son zenith, et quel zenith. SUBLIME : LE VIN DE LA SOIREE.
La Geynale 1999 : nez fin, fumé, torréfié à souhait, sur une belle présence épicée. La bouche est grillée mais fraîche, avec de beaux amers agréables et sapides. Charge tannique équilibrée par l'acidité de structure. J'ai beaucoup aimé. +++
La Geynale 1998 : un vin qui ressemble au précédent, avec une construction sensiblement plus solide, mais tout autant élégante et aboutie. La bouche est fondue, juste comme il faut. Les tannins sont arrondis, et donnent un contre-point à l'acidité de structure. Finale très fraîche et très enveloppante. SECOND ACCESSIT DE LA SOIREE.
La Geynale 1996 : un nez sur la réduction / le foin qui m'a un peu géné. La bouche m'est apparu sucreuse et molle malgré une belle finale. Manque toutefois un peu d'énergie.
La Geynale 1995 : nez clairement sur le café torréfié. Elégant. Bouche assez ronde, sur des notes similaires. Toutefois, une légère pointe de TCA vient gâcher mes impressions. A revoir sans doute.
La Geynale 1994 : nez très floral et très frais. Bouche de demi-corps très fraîche également. Assez atypique mais intéressant. +
La Geynale 1990 : Légère réduction au nez. Puis, des notes de torréfaction complètement fondues dans la structure. Finale assez fraîche, peut-être un peu courte. Malgré tout, une impression de sucrosité et/ou de manque d'énergie.
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Conclusion de la soirée.
Robert Michel est un producteur éminemment sympathique, passionné, amoureux de ses terroirs et un grand professionnel. Affable et modeste, il sait s'effacer devant Dame Nature en nous proposons des millésimes typiques de leur constitution. Un grand merci pour ses explications et sa pédagogie.
Très nette différence de structure entre la cuvée "Les Coteaux" et "La Geynale", la seconde se révélant toujours plus corpulente et plus structurée.
Un jugement personnel enfin : il me semble qu'une trop longue garde puisse être préjudiciable au vin, en lui "pompant" de l'énergie, parfois jusqu'à en devenir trop sucreux à mon goût. Je pense qu'une garde de 10 à 12 ans au maximum est idéale (toujours suivant mon goût).
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Bruno

15 décembre 2010

La soirée de Mélanie

Nous nous sommes connus au grès de quelques diners / dégustations traditionnels du premier lundi de chaque mois chez Victor. Les aléas de la vie font que, malheureusement parfois, les chemins se croisent puis s'éloignent.
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En guise d'un "au-revoir", nous avons décidé avec quelques amis de lui offrir ce repas, autour de bonnes bouteilles et d'une amitié partagée. Pour une soirée la plus joyeuse possible, rendez-vous fût donc pris chez Stéphane Martin, l'une de nos adresses habituelles sur Paris.
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Pour l'occasion, nous avons bu :
Chablis, 2008, domaine Laroche : un joli "simple" Chablis, tout en dentelle et en tension, finement minéral, une légère pointe vanillée qui vient civiliser l'ensemble, le tout sans astringence ni agressivité liée à la jeunesse du vin. Bel accord sur des Saint Jacques poêllées et sa salade au vinaigre balsamique, qui joue sur un registre acidité / acidité vivifiant. Vraiment joli pour un simple Chablis.
(Ca ne vaut pas un château Grillet, mais deux bouteilles ont été sifflées par l'assistance ce soir, en particulier ma voisine de gauche ...).
Corton-Pougets 1998, Louis Jadot : pour cause de plat constitué d'un dos de bar roti et ses beignets de chou-fleur, je n'ai fait que tremper mes lèvres dans ce brevage. Un joli nez de pinot qui renarde légèrement, avec quelques accents de fruits noirs. Une bouche très équilibrée, jouant sur un registre de puissance élégante. Belle mâche minérale en finale. A point et très agréable. Un vin sérieux.
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Petit comité, belle ambiance, grâce à Jean Paul et François qui étaient dans un grand soir et grands souvenirs amicaux.
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C'est promis, nous passerons nos prochaines vacances sur Dijon (en attendant de faire la connaissance du futur heureux "fils de vigneron" : nous comptons sur toi Mélanie).
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Bruno

8 décembre 2010

30 ans déjà

Il y a trente ans, John Lennon était assassiné lâchement à New York, brisant à jamais le rêve de toute une génération de voir, un jour peut-être, une reformation (même temporaire) des Beatles.
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De façon inconsciente vraisemblablement, cet événement a provoqué en moi un électro-choc, puisqu'il y a maintenant 10 ans, j'ai décidé d'arrêter de fumer, me permettant peu à peu de mieux apprécier les vins.
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Pour fêter ce dixième anniversaire de liberté, j'ai choisi un Chassagne Montrachet, Premier Cru Clos du Château de la Maltroye, 2004, château de la Maltroye : au nez, ça pinote gentiment, sur des notes de fruits rouges assez acidulés, une pointe de griotte et d'épices douces. En bouche, le vin est friand, tonique, sur des tannins légers. Belle complexité. Une légère pointe végétale semble traduire le millésime. Finale agréablement réglissée. Un beau vin de soif, agréablement réussi sur un millésime difficile. Aujourd'hui à point.
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Calvados Busnel, millésime 1986 : un alccol tout en douceur et en équilibre malgré son 'titre'. J'aime beaucoup le côté "oxydation ménagée", qui apporte un  complément élégant d'acétaldéhyde aux notes de pomme et de boisé mesuré. Aucune agressivité malgré le titre alcoolique. Excellent alcool de fin de repas.
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Rendez-vous dans 10 ans.
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Bruno

4 décembre 2010

Un week-end de transition pas si ordinaire que ça !

Pour cause de grippe un peu récalcitrante, et d'alerte neigeuse sur l'Ouest de la France, notre petit week-end en Normandie, avec comme point d'orgue un déjeuner si attendu au restaurant "Sa Qua Na" à Honfleur a été annulé. Il faut relativiser. Beaucoup de gens ont bien plus de malheur, et d'autant plus que ce n'est que partie remise !
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De fait, week-end coocooning sous la neige en région parisienne, entre repos, coupe Davis et quelques bouteilles.
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Pour tenir le coup et supporter une très vaillante équipe de France, qui nous a offert cet après-midi un magnifique double en cinq sets (me rappellant ce temps lointain où j'excellais plus en double qu'en simple), j'ai sorti ce jour :
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Anjou blanc, Terre de Grès 2005, château de Bois Brinçon : Une robe dorée intense. Un nez complexe et mur, alliant fragrances citronnées et miellées. Quelques notes florales (chèvrefeuille et iris) et fruitées (pêche de vigne, poire). et une pointe (agréable) de 'poudre de riz'. En bouche, le vin se caractérise par un équilibre entre acidité et minéralité gréseuse, sur une impression gourmande de faux-gras velouté. Belle finale sur le caramel et la réglisse. Longue retro-olfaction. Excellent avec un gratin de saumon et pommes vapeurs.
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Beaujolais villages 2009, domaine des Vignes des Jumeaux, Paul et Eric Janin : Une robe rouge sombre, presque noire. Un nez très mur, sur le bigarreau, et très épicé. En bouche, la structure est imposante pour un gamay, gracieusement tannique, presque grasse. Belle rondeur, avec des tannins encore un peu saillants à ce stade (mais le vin est un bébé aujourd'hui). Toujours cette impression de salinité et d'épices que l'on peut retrouver sur certaines belles Syrah (le St Joseph de Philippe Faury par exemple ICI). Finale sur une belle fraîcheur salivante. Très beau aujourd'hui. Sera sans doute encore meilleur dans quelques années.
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Attendons avec impatience et sérénité (Lao Tseu : "chaque pas est une victoire") cette troisième journée de coupe Davis pour savoir qui le sort va choisir entre la France et la Serbie.
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Bruno