26 octobre 2009

Quand un être cher nous quitte ...

... toute parole est dérisoire, tout discours est inutile, seuls le silence, le recueillement et le souvenir des jours heureux comptent.
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En guise de dernier hommage, silencieux, et parce qu'il aimait aussi le bon vin, et qu'il aurait certainement apprécié cette soirée familiale, nous l'avons accompagné, par l'esprit, avec quelques bouteilles :
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Sauvignon de St Bris 2000, domaine Sorin Defrance : un vin plutôt bâti sur une sucrosité et une rondeur molle. Assez peu expressif . Est-ce une sur-maturité, la présence de sucres résiduels, un élevage trop insistant, un manque de tri ? Sans intérêt.
Corton 2001, domaine Rapet Père et fils : un nez de fruits mûrs et une pointe de pruneau et de réglisse. En bouche, bel équilibre entre les tannins, déjà fondus mais encore présents, le grain (minéralité / salinité), la charpente et l'acidité. Un côté terrien toujours présent mais élégant. Belle persistance réglissée. TRES BIEN
Coteaux du Layon Faye d'Anjou, La Magdelaine Cuvée Prestige 2005, domaine des Quarres : Quel nez sur le rôti élégant, les abricots, le coing et une belle fraicheur / minéralité. En bouche, belle liqueur fraîche et élégante, sans sucrosité envahissante. Ronde mais vive et tendue. L'acidité bien fondue tient le vin. Très persistant, sur l'aérien et la fraîcheur. EXCELLENT
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Adieu parrain.
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Bruno

21 octobre 2009

L'anniversaire de Gautier

Ce soir, pour l'anniversaire de notre "petit" Gautier, nos amis Gwenola et François ont concocté un petit menu à la bonne franquette, dans le but de passer une belle soirée et de partager quelques belles bouteilles.
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Le récipiendaire du soir

Au menu, en hommage au Hambourg-America Linie : un Hamburger au foie gras poêllé et magret grillé.
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Nous avons dégusté (et bu pour certains) les vins suivants :
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Condrieu, DePoncins 2007, François Villard : Nez frais, sur des notes vanillées malgré une légère retenue. Bouche opulente et grasse, abricotée et sur la pêche des vignes. Acidité faible mais sans molesse. Très belle finale saline, enveloppante et persistante. Une valeur sûre. TRES BIEN
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Puligny-Montrachet Premier Cru Combettes 2000, domaine Jacques Prieur : Nez assez tendu, frais et relativement floral. Bouche élégante, sur un équilibre floral et montrant des notes anisées (type céleri) non sucrées. Finale fraîche, légèrement saline, avec toutefois une pointe oxydative. BIEN+
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Clos des Lambrays Grand Cru 2003 : Nez fruité (fruits rouges et noirs), très mûr, révélant un côté boisé lié à l'élevage. Bouche très gourmande, encore sur le fruit, à peine marquée par le millésime. Légèrement réglissé. Belle structure d'ensemble, encore un peu boisée. Finale très élégante et classieuse. BIEN+++

Vollenay Premier Cru 2002, domaine du Marquis d'Angerville : Nez plus terrien que le précédent, ne sacrifiant toutefois pas au fruité. En bouche, très complexe : de la mâche, de l'élégance, de la minéralité terrienne et une belle structure. Finale très élégante, soyeuse et veloutée. TRES BIEN
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Aalto 2005, Ribera duel Duero : Changement complet de registre avec un nez explosif d'aromaticité et d'une élégance tendue (malgré encore une pointe d'élevage). En bouche, fruits noirs élégants, belle acidité qui tient le vin, tannins nombreux, encore sans doute un peu anguleux, mais n'étant déjà plus agressifs. Malgré ses 14,5°, aucune sensation alcooleuse et toujours une fraîcheur vivifiante en bouche. Belle minéralité et de la classe. LE VIN DE LA SOIREE : EXCELLENT
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Alsace Riesling Grand Cru Eichberg 2001, Paul Ginglinger : un nez magnifique, sur la cire / l'encaustique, le pétrole, les agrumes confits et une sensation de fraîcheur / tension encore présente. La bouche apparaît cependant nettement en retrait, ronde avec une certaine molesse. Courte et raide en même temps. Malgré un vin qui s'ouvre avec l'aération, j'ai été relativement déçu. BIEN
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Krug Grande Cuvée : Autant le dire de suite, je suis passé complètement à côté de ce vin, sans doute à cause d'un nez très marqué par l'ocydatif (pommes / pêche de vigne). Bouche à l'avenant, aigrelette malgré un perlant élégant. BIEN
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Un grand merci à nos hôtes d'un soir, un peu fatigués en fin de soirée ... et un très bon anniversaire à Gautier.
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Enfin, je ne résiste pas à la tentation de vous livrer la citation de la soirée, de Zabeth à propos de Pampo (notre Papy - tiens, "Pampo le Papy" ferait un beau titre de dessin animé pour les enfants !!!) :
je n'avais jamais remarqué que mon homme avait un gros trou

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Bruno

19 octobre 2009

Miscellanées of Burgundy

En marge des quelques dégustations et repas d'exception de ce dernier week-end, des miscellanées pêchées au hasard de mes périgrinations sur les chemins de traverse.
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La Combe d’Orveau
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Au-dessus du Clos Vougeot, les Musigny
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Dans la Combe de Lavaux
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Le village de Vosne, depuis la Romanée
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Camaïeu d’émeraudes sur la Conti
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Point de vue de la vierge vers Pernand-Vergelesses
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Le val d’Auxey depuis la Combe Danay
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Sur les hauts de Blagny, soleil naissant vers Puligny
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Vignes et pierres de Chassagne, du versant Mont Rachet (Roche Dumay)
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Les Champlots de Gamay
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Dans les Chevaliers
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Volnay vu des Santenots
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Le canal de Bourgogne dans les environs de Pont d’Ouche
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Bruno

17 octobre 2009

Tasting des Nuits Saint Georges 2007 au domaine Georges et Pascale Chicotot

Visite annuelle toujours aussi attendue chez "la femme à Jojo" comme diraient certains de mes condisciples, toujours prêts à la plaisanterie ... mais néanmoins amateurs de bonnes choses.
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Nouveauté par rapport à l'an dernier, le parking a été agrandi, ce qui n'est pas un luxe compte-tenu de la fréquentation élevée des lieux en ce samedi après-midi.
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Comme d'habitude, c'est Pascale Chicotot qui mène la dégustation, qui s'avèrera toujours très conviviale et instructive (je n'ai pas pris de notes pendant les discussions, d'où une certaine imprécision de mes ressentis).
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Bourgogne rouge, cuvée du Dragon 2007 : un rouge sur le fruit, avec une structure de demi-corps, une légère pointe d'astringence en finale mais un vin typiquement "de soif" et de copains. BIEN+
Nuits Saint Georges les Charmottes 2007 : un nez plus vineux. Une bouche plus stricte, plus sérieuse, construite autour de tannins déjà bien arrondis. BIEN++
Nuits Saint Georges la Plante au Baron 2007 : une bonne synthèse entre les deux précédents, un côté immédiat et croquant avec le fruit et un côté plus vineux avec une structure tannique présente mais pas envahissante. BIEN++
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Passons maintenant aux premiers crus.
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Nuits Saint Georges Premier Cru En la rue de Chaux 2007 : contrairement à l'habitude, ce vin n'apparaît pas épicé, mais plutôt déjà bien polissé. Equilibre entre acidité, minéralité / mâche et tannins. BIEN+++
Nuits Saint Georges Premier Cru les Pruliers 2007 : c'est la première fois que je taste ce climat et là, une grande claque. Ce vin est une bombe en devenir. Du fruit mûr et croquant, rouge et noir, des tannins jeunes, une acidité (un grain) en bouche qui vient structurer l'ensemble. Magnifique longueur. EXCELLENT
Nuits Saint Georges Premier Cru les Saint Georges 2007 : un nez relativement fermé, mais qui s'exprime sur des notes boisées et/ou réduites. Belle bouche structurée, sans défaut. Astringence noble en finale. Un vin sans doute moins immédiat aujourd'hui que les Pruliers, mais qui ira très loin. TRES BIEN +++ / EXCELLENT
Nuits Saint Georges Premier Cru les Vaucrains 2007 : un vin d'une immédiateté évidente. Tout est déjà (presque) en place. EXCELLENT (sans doute d'une garde un peu plus courte que les deux précédents).
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Nous finissons la dégustation par un Nuits Saint Georges 1977 (oups, je n'ai pas noté s'il s'agissait d'un premier cru ou d'un assemblage) : robe évoluée, tirant sur le rouge orangé très évanescent. Au nez, pruneaux (léger), rose fanée et sous-bois. Bouche complètement fondue, très soyeuse, sans aspérité. Finale qui n'en finit pas, laissant une impression de soie sur la langue. EXCELLENT
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Un grand merci à Pascale Chicotot pour son accueil, la convivialité de la dégustation et les quelques attentions qui font que nous avons l'impression d'avoir tissé, depuis quelques années, un peu plus qu'une simple relation commerciale.
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La Bourgogne accueillante, comme on aimerait la rencontrer toujours ...
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Bruno

16 octobre 2009

Restaurant "Le Chassagne" à Chassagne-Montrachet (21)

Comme tous les ans depuis maintenant quelques années, nous profitons de notre week-end prolongé en Bourgogne, non seulement pour faire le plein de ce breuvage divin que quelques esprits chagrins et frigides voudraient prohiber, pour tester une table étoilée.
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Cette année, honneur à un fraîchement reconnu par le fameux guide rouge, le restaurant "Le Chassagne" situé à Chassagne-Montrachet. Réservation du taxi pour aller et surtout pour le retour obligatoire et c'est, l'esprit libre, que nous entrons dans cette maison de Chassagne.
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Tout d'abord, un décor minimaliste, tout en pastels de gris et de beige, sans aucune agressivité. Le cadre, puis l'accueil, sont engageants.
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De concert, nous avons choisi de dîner à la carte, avec un concept assez original, l'atelier des saveurs. Nous prenons donc l'Atelier de 9 saveurs.
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Crème brulée / vin doux 2009 / coing - foie gras - potimarron

 Lisette / céleris rémoulade - sablé Breton / shiso  (à gauche) et
Noix de Saint-Jacques / panais - sel fumé / vinaigre citron (à droite)

Escargots - Réglisse / Langoustine - badiane

Bar de ligne / amandine - kumquats / coquillages - kumbawa

Canard Col Vert en deux cuisssons / courge - Réglisse - citron

Autour de l'Epoisses Perrière de la maison Berthaut

Savarin au Navan / vanille bourbon

Grand Robusto / biscuit mi-cuit doublement coulant.
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Pour accompagner ce repas divin, où l'originalité n'a d'égal que les associations improbables des senteurs et des saveurs, nous avons choisi :
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Puligny-Montrachet Premier Cru les Pucelles 1998, domaine Leflaive : Robe jaun dorée, sans trâces excessives d'évolution. Un premier nez légèrement oxydé (et ce caractère persistera toute la soirée, même après une aération longue), qui ne masque pas le côté minéral, terrien et cistercien du vin. Une légère pointe miellée complète le tout. En bouche, l'attaque est d'abord discrête, à l'instar d'un Montrachet dégusté ICI. Ensuite, la puissance et la compléxité se développent, sans jamais sacrifier à la fraîcheur. J'y ai retrouvé une touche de noisettes, un soupçon de menthol et de fougères, le miel et la réglisse, qui viennent compléxifier la trame minérale. Finale ultra longue. EXCELLENT (et sans doute à maturité aujourd'hui).
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Vosne Romanée 2005, domaine Robert Arnoux : changement de registre avec un vin assez tannique mais élégant, qui montre aujourd'hui un joli soyeux enveloppant une corbeille de fruits très mûrs et des tannins civilisés. Un vin relativement simple, mais bien fait et qui s'est marié parfaitement avec le canard. BIEN++
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Nouvellement étoilé, et tenu de main de maître par un Stéphane Léger qui vient nous rendre visite à la fin du repas, ce restaurant figure déjà dans mon panthéon personnel, non sans rappeler les deux grands maîtres de la cuisine que sont Michel Bras et Olivier Roellinger. J'y ai retrouvé ici quelques touches / inspirations qui me laisse penser que la deuxième étoile n'est certainement pas loin, ce qui viendrait justement récompenser la justesse de la cuisine (au niveau des cuissons), les accords improbables mais ô combien délicieux, et la présentation plus que parfaite des plats (sans oublier l'accueil, le service et le concept de cette table).
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Un petit café avant de partir
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Une excellente soirée, dont je me rappellerai longtemps.
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Bruno

Visite chez Vincent Rapet à Pernand Vergelesses

Rendez-vous pris ce vendredi en début d'après-midi pour une visite dégustation toujours aussi attendue au domaine Rapet. Cette année, c'est Vincent en personne qui nous reçoit et conduit la dégustation.
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Commençons d'abord par les blancs.
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Pernand village 2007 : c'est la seconde fois que je taste ce vin (l'an dernier, j'étais un peu passé à côté (ICI). Changement complet de registre cette année. Au nez, le côté floral,tendu et léger domine. En bouche, c'est frais, tendu et très plaisant. Finale sur le citron et la fraîcheur. Pas une compléxité folle mais un beau plaisir à boire aujourd'hui, entre copains.
Pernand Premier Cru Clos du Village 2008 : un vin plus gras que le précédent, offrant une belle structure acide et une minéralité marquée. BIEN +++

Pernand Premier Cru Sous Frétille 2008 : Au nez, noisettes grillées et minéralité calcaire. Bouche bien développée, sans amertume, offrant une astringence noble. Finale très longue, sur la minéralité. Belle garde à prévoir. TRES BIEN
Corton-Charlemagne Grand Cru 2008 : un vin magnifique dans son écrin de jeunesse, une structure presque "tannique", une acidité maîtrisée et qui tient le vin, une fraîcheur citronnée qui attise les papilles et une finale, encore légèrement marquée, mais qui dévoile partiellement son potentiel. MAGNIFIQUE
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Passons ensuite aux rouges.
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Pernand village 2007 : du fruit, du fruit, du fruit ! Ca pinote allègrement, sur une structure de demi-corps, à peine marquée par les tannins. Un vin de soif et d'été par excellence.
Pernand Permier Cru les Vergelesses 2007 : un nez plus développé sur les fruits noirs, mûrs. Tannins présents mais relativement discrêt. Une finale légèrement astringente nous incite à lui laisser 2 à 3 ans avant de le boire BIEN ++
Pernand Premier Cru Ile des Vergelesses 2007 : une construction similaire, mais plus axée sur la finesse. Nez légèrement sur les pruneaux et les fruits noirs. Bouche alliant finesse et charpente. Tannins présents mais sans astringence notoire. TRES BIEN
Beaune Premier Cru Clos du Roi 2007 : Sans transition, retour sur un vin montrant une plus grande finesse et une charpente plus légère. BIEN ++
Beaune Premier Cru les Grèves 2007 : Une grosse structure en bouche, de nombreux tannins. Tout est déjà présent pour en faire un grand vin ... dans quelques années. TRES BIEN
Corton Pougets 2007 : un vin plus concentré et plus extrait, mais sans verdeur ou raideur. De la mâche, une sorte de minéralité ferrugineuse et des tannins qui, avec l'acidité minérale, fédèrent l'ensemble. TRES BIEN mais à attendre impérativement.
Corton 2006 : un vin globalement plus solaire que le précédent et déjà plus polissé. TRES BIEN
Corton Pougets 2004 : Belle évolution sur les champignons et le sous-bois au nez. En bouche, le vin est sensiblement dans la même veine que le 2004, avec toutefois un équilibre plus acide que son petit frère. Déjà beau aujourd'hui, il mérite 3 à 5 ans avant d'exprimer pleinement son potentiel. BIEN+++
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Comme d'habitude chez Vincent Rapet, la gamme est d'une belle cohérence, et va crescendo depuis l'appellation village jusqu'aux grands crus. Moment de grâce de cette dégustation, le Corton Charlemagne 2008 qui ira très très loin.
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Nous chargeons la voiture de quelques cartons avec, une fois de plus, le sentiment d'un moment d'exception.
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A l'année prochaine.
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Bruno

10 octobre 2009

Un joyeux non-anniversaire

Comment faire lorsqu'un ami de (presque) toujours ne veut absolument pas fêter ses 50 ans ? L'abandonner à son triste sort ? Boire sans lui ? Se résigner ? Jamais !!!
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Avec l'aide de son beau-frère d'ami, nous avons organisé une petite soirée surprise à la maison (pretextant de façon fallacieuse un repas au restaurant) pour lui souhaiter, à l'instar d'Alice, un "joyeux non-anniversaire". Pour la première fois, la fameuse triplette de « boit-sans-soif » était (enfin) réunie, pour le pire et surtout le meilleur.
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Au menu :
- amuse-bouche
- foie gras mi-cuit maison, figues natures
- rôti de boeuf, pommes grenailles, pleurotes et courgettes farcies à la ricotta
- coulommiers truffé et son huile de truffe
- crumble de fruits rouges, sa vérine aux framboises
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Pour les vins, nous avons convenu de ne servir que des millésimes en « 9 » :
* Champagne Grand Cru, Clos des Goisses 1999, Philipponnat : beau nez de brioche, légèrement miellé, sur une belle fraîcheur / minéralité. Attaque en bouche assez vineuse. Astringence encore bien marquée. Finale sur des amers (acidité) agréable, avec un retour sur une minéralité crayeuse. BIEN++ (sans doute trop jeune aujourd'hui)
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Nous profitons de cette entrée en matière pour lui offrir notre cadeau ...
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un Clos de la Roche 1959 du domaine Louis Rémy
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Savennières-Roche aux Moines 1999, domaine aux Moines (carafé 6 heures) : quelle complexité au nez : cire, miel et encaustique, avec une touche de menthe qui, à l'aération, évolue doucement vers le "bombon menthos", presque perlant. Bouche opulente et relativement saline, légèrement grasse. Enveloppant en final, avec un côté aérien et évanescent sans molesse. EXCELLENT
Rioja Alta DOC 1989, Viña Tondonia Reserva, R. Lopez de Heredia S.A. (ouvert 1 heure avant le service) : nez légèrement rancio et miellé, rèche mais élégant. Bouche sur un équilibre demi-sec, mêlant notes de noix, d'alcool à brûler et de champignon. Finale très fraîche, sur la truffe blanche. TRES BIEN +
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Clos de la Roche Grand Cru 1999, domaine Louis Rémy (ouvert 2 heures avant le service) : une robe rubis d'une éclatante jeunesse. Corbeille de fruits rouges au nez, sur une belle fraîcheur. Bouche structurée, opulente sans molesse, fraîche, fruitée et légèrement réglissée. Un vin encore jeune qui se termine par de beaux amers agréables en finale. Equilibre, soyeux, structure et fraîcheur. Tout est dans ce vin en devenir. EXCELLENT
* Gevrey Chambertin 1959, Mommessin (ouvert juste au moment du service) : robe sanguine, très claire. Nez évolué, sur les feuilles mortes, l'humus, les champignons et la rose fanée. Bouche fantastiquement soyeuse, fumée et épicée. A l'aération, développement surprenant de notes torréfiées, de cuir et de réglisse, toujours sur un équilibre de demi-corps. Belle finale qui ne trahit pas les impressions précédentes, hormis peut-être un léger creux (sécheresse passagère). TRES BIEN +++
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* Haut-Médoc cru Bourgeois, château Sociando-Mallet 1989 (ouvert 2 heures avant le service) : nez typiquement cabernet, sur le café torréfié et le poivron (léger). Bouche relativement complexe, sur des notes torréfiées, des touches de graphite et de glycérine. Belle fraîcheur en finale. BIEN ++ (à cause d'un sentiment de monolithisme)
Pauillac, Les Forts de Latour 1989 (deuxième vin du château Latour - ouvert 2 heures avant le service) : nez montrant de belles notes d'évolution, sur le cuir, le tabac et le goudron, tout en conservant un fruité élégant. La bouche est droite et corsée. Tannins présents mais fondus. Belle finale sur la fraîcheur et qui conserve une certaine nervosité. TRES BIEN
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Porto Vintage 1979, Borges et Irmão (carafé 4 heures avant le service) : nez typiquement "cherry", avec un rancio noble. Bouche assez légère et fraîche, sur un équilibre semi-oxydatif. Bel accord avec les fruits rouges. BIEN ++
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Et parce qu'il ne faut pas s'arrêter en si bon chemin, Beaune Premier Cru Clos des Rois 2004, domaine Rapet Père et Fils : un nez explosif de fruits rouges. Une bouche qui a du grain, de demi-corps, avec une belle astringence qui structure et tient le vin. Belle finale encore vive, fraîche et tendue. TRES BIEN
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Deux anniversaires en trois semaines, deux contextes différents, deux lieux différents, des personnes différentes ... mais un point commun, l'amitié et l'envie de partager certaines valeurs qui nous sont chères.
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Une bien belle soirée.
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Bruno

5 octobre 2009

Franciscains et chartreux

Les hasards de notre calendrier ayant placé Saint François et Saint Bruno à deux jours d'intervalle en ce début Vendémiaire, l'occasion était belle de profiter de cette conjonction pour associer efficacement plaisirs de la table et des vins et sens du partage et de l'amitié.
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Rendez-vous fût donc donné une nouvelle fois au Restaurant « Chez Victor » (rue Lauriston, Paris 16°), en présence de notre bienveillant patriarche Jean-Paul, dont l'immense talent et la vénérable sagesse n'ont d'égal que son grand âge (au passage, nous souhaitons un prompt rétablissement à Gwenola qui n'a pu se joindre à nous ce soir).
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Cerise sur le gâteau, ce restaurant propose une sélection assez bien fournie de « Grands Crus » à prix coûtant tous les premiers lundis du mois ... mais pour cause d'une otite récalcitrante alliée à une prise massive d'antibiotiques et de corticoïdes durant ces derniers jours, mon régime fût allégé, mais toutefois suffisant pour apprécier les vins servis.
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Au Menu de ce soir :
     - Marbré de foie gras aux figues noires de Provence
     - Moelleux d'avocats et de crabe, gaspaccio acidulé
     - Poêlon de champignons forestiers de saison
     - Parmentier d'agneau à la Sarriette
     - Côte de cochon du Limousin, polenta aux cèpes
     - Desserts divers
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Pour accompagner ce repas, mes condisciples ont choisi :
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Nuits Saint Georges Blanc, Premier Cru Les Terres Blanches 2007, domaine des Perdrix : un nez assez discrêt, sur les noisettes grillées et dégageant une forte impression de minéralité. Attaque en bouche tendue, très minérale et florale. Avec la température, une certaine rondeur (pas grasse) se développe. Finale droite sur de beaux amers. BIEN ++ (Très beau potentiel de vieillissement).
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DOC Barbera d'Alba 2004, Sandrone : Robe assez intense (que la faible luminosité du restaurant nous laisse entrevoir). Nez puissant et à la fois frais, sur des touches d'olives noires, une sorte de Châteauneuf du Pape plus léger, plus frais et moins sur l'alcool. Très bel équilibre en bouche, avec une acidité parfaitement maîtrisée, des tannins fins et soyeux, une belle aromaticité et un côté fruits noirs très élégant et très plaisant. Un vin qui possède un beau grain en bouche (un toucher de bouche à l'instar du toucher de balle de Mc Enroe). Finale très fraîche et très persistante, laissant une impression réglissée sur la langue. EXCELLENT.
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Avec le dessert : Jurançon, Ballet d'Octobre 2005, domaine de Cauhapé : un vin sur un équilibre plutôt demi-sec, miellé, sur la pomme et le coing (sans rancio ni oxydation). Un peu court et un peu sec (boisé ?) en finale. BIEN.
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Après avoir reconduit notre Papy dans sa maison de retraite, retour en banlieue au milieu de la nuit.
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Une excellente soirée et une nouvelle fois bonne fête à l'ami François.
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Bruno