26 décembre 2008

Pour Noël, un 2004 d'anthologie et un beau 1996

Repas de Noël très traditionnel et familial cette année à la maison. Mes parents ayant décidé de monter à la capitale, nous avions choisi un menu relativement court mais, on l'espère, goutu :
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* Foie gras mi-cuit au sel (la Ferme d'Alban Laban), sa tranche de pain à peine grillée,
* Roti de chevreuil aux airelles et aux girolles,
* Plateau de fromages,
* Buche patissière aux fruits rouges et noirs (Ladurée).
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Pour accompagner ce repas :
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Champagne Grand Cru Georges Vesselle : un grand classique de la maison. Un nez assez vif, marqué par les agrumes et les fruits rouges acidulés. Léger boisé à peine perceptible. En bouche, assez charnu, sur la pêche de vigne et légèrement toasté. Belle rémanence sur la fraîcheur. BELLE MISE EN BOUCHE
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Gewurztraminer Grand Cru Eichberg, 2004, domaine Paul Ginglinger : robe dorée relativement intense. Au nez, explosion d'essence de rose et de fruits exotiques, type litchi. Attaque en bouche très charpentée, sur les extraits de roses et toujours le litchi. Belle épice élégante. Suavité, volume, élégance et complexité. Ce vin est une véritable merveille. Finale très très longue, avec de légers sucres résiduels qui se marient parfaitement avec des amers agréables. Accord parfait avec le moelleux du foie gras. MERCI MONSIEUR MICHEL GINGLINGER DE CE CADEAU.
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Côte Rotie 1996, domaine Jamet : robe rubis assez soutenue, sans traces d'évolution. Au nez, l'impression de fraîcheur et de fruité domine nettement, sur des fragrances légèrement fumées. A l'aération, apparition de notes un peu plus viandées. Attaque en bouche très racée avec de la mâche, tendue par une belle acidité. Epices nobles, fumé et viandé se marient parfaitement. Finale sur une minéralité un peu austère sans doute. Bel accord avec le gibier.
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Côteaux de l'Aubance 2005, château de Bois Brinçon : robe légèrement dorée. Au nez, l'impression de fraicheur et de légèrement domine, sur des notes florales et légèrement fruitées. Bouche fine, proposant un bel équilibre entre la minéralité, la fraicheur et les sucres. Finale qui voit le retour d'une minéralité "acidulée" se mariant parfaitement avec les fruits rouges du dessert. Un vin frais et digeste.
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Une belle soirée, un peu émouvante dans les circonstances actuelles, et que l'on aimerait pouvoir renouveler encore longtemps.
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Bruno

22 décembre 2008

Soirée de Fin d'Année à LPV2 Paris

Réunion mensuelle un peu particulière en ce 19 Décembre puisqu'il s'agissait de fêter avec un peu d'avance la fin de l'année 2008. Pour l'occasion, le thème de la soirée, organisée conjointement par Stéphane et Eric en notre QG du "Gout des Hôtes" à Paris VIII°, était : "Soirée Feu d'Artifice".
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Les vins dégustés furent :
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POUR LES BLANCS
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Macon Pierreclos "Le Chavigne" - Domaine Guffens 2004 : nez très frais, un peu citronné. Bouche typée "sauvignon", peut-être un peu molle. Finale levurée sur une acidité assez présente, mais quand même un peu mou. ASSEZ BIEN
Château Larrivet Haut Brion - Pessac Léognan 2001 : Nez sur l'oxydation. Bouche ronde, molle et aigre-douce. Finale très courte. Une grande déception par rapport au Domaine de Larrivet du même millésime vendu par le Savour Club et qui m'avait paru beaucoup plus péchu. BOF
Hermitage - "Le Chevalier de Sterimberg" - Domaine Paul Jaboulet Aine 1998 : Robe très soutenue. Nez sur la pomme très légèrement miellé. En bouche, manque de matière. Court, amertume et pomme blette. BOF
Condrieu "De Poncins" - Domaine François Villard 2007 : Très beau nez frais, élégant, dans un premier temps sur le citron et qui se livre difficilement. A l'aération naturelle dans le verre, fragrances d'abricots surmuris. Bouche à l'avenant, très aromatique, charpentée, un peu saline en finale. Finale longue et enveloppante mais qui reste fraiche. Un vin qui en a sous la pédale. TRES BIEN
Batard Montrachet - Domaine Leflaive 2003 : Nez relativement fermé, sur la noisette et l'amande, clairement typé chardonnay. Un beau boisé en bouche, jeune, sur une belle acidité et un côté fruits murs qui traduit le millésime (c'est toujours plus facile à écrire après ...). En finale, belle acidité glycérinée alliant une amertume noble. TRES BIEN mais méritera de vieillir encore quelques années. 
Riesling "Furstentum" - Domaine Paul Blanck 2002 : Nez typique de White Spirit sur une belle aromaticité. Bouche un peu molle (est-ce la présente de SR ???). Belle finale minérale. A sans doute pâti de sa place derrière le Condrieu et le Batard. BIEN / BIEN PLUS.
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POUR LES ROUGES
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Côtes du Marmandais "Chante Coucou" - Elian Da Ros 2003 : nez pétillant sur les fruits noirs. Bouche poivronnée, fraîche avec des tannins un peu abrupts. Finale un peu sèche et courte. J'ai pensé à un jeune Chinon de chez Charles Joguet. Perdu !! ASSEZ BIEN
Beaune 1er Cru "Teurons" - Domaine Rossignol trapet 2004 : Nez sur les fruits frais. Bouche très coulante, fruitée, presque à la limite de la dilution. Un peu acidulée. Finale fine sans aspérité. Un vin simple, bien fait et sans défaut. BIEN
Beaune Grèves 1er Cru "Vignes de l'Enfant Jésus" - Domaine Bouchard Père et Fils 2000 : Nez plus concentré, cassissé et légèrement compoté. Belle bouche fraîche tenue par une acidité présente mais non mordante. Finale sur la finesse. BIEN PLUS.
Clos des Lambrays 2000 : au nez, du fruit (cerise au kisch), beaucoup plus sur la finesse. Belle acidité qui tient la bouche. Du volume sans aspérités. Finale légèrement doucereuse mais pas molle. BIEN PLUS.
Chambolle Musigny 1er Cru "Les Cras" - Domaine Georges Roumier 1996 : Forte extraction sensible au nez. En bouche, sensation de raideur et d'acidité, liées à des tannins raides. Une déception. ASSEZ BIEN.
Château Lagrange - 3ème Grand Cru Classé Saint Julien 1998 : Nez quasiment muet (alors qu'à l'ouverture de la bouteille, de belles effluves de cacao et de résine semblaient transparaître). Bouche tannique, amère et un peu sèche en finale. MOYEN.
Château Eglise Clinet 1995 - Pomerol : Nez marqué par un côté végétal pas très agréable. En bouche, attaque sucreuse mais qui finit assèchante. Finale longue mais un peu aigrelette. ASSEZ BIEN.
Château Mouton Baron - 5ème Grand Cru Classé Pauillac 1982 : nez un peu animal, sur les fruits confits et qui dégage une belle impression de fraîcheur. Bouche fondue, mais qui se termine assèchante. Belle rémanance mais sans plus. ASSEZ BIEN.
Château La Dominique - Saint Emilion Grand Cru Classé 1982 : nez très élégant avec toutefois un soupçon de poivron. Bouche molle manquant cruellement de structure. ASSEZ BIEN MOINS.
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POUR LES LIQUOREUX
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Vouvray - " le Mont - Première Trie" - Domaine Huet 1996 : Nez très minéral, sur la craie. Bouche assez acide et qui semble avoir déjà mangé ses sucres. Finale "demi-sèche" assez élégante mais avec une (trop ?) forte acidité. MOYEN.
Château Guiraud - 1er Grand Cru Classé Sauternes 1999 : nez sur la menthe poivrée. Bouche charnue un peu sur le caramel. Retour du sucre et finale sur la rose. BIEN.
Château Rieussec "Réserve du Château" - 1er Grand Cru Classé 1978 : Rancio / aigrelet et sucre peu élégants. BOF.
Coteaux du Layon - Chaume - Domaine Cady 1997 : nez mentholé. Bouche ample mais très digeste. Présence d'un rancio noble. Belle finesse sur les abricots et les fruits secs. Très persistant. TRES BIEN.
Mout de Raisins partiellement Fermenté - "Folie Pure" - Domaine de Causse Marines "1999" : un vin (?) complètement atypique : nez floral sur la rose. Un élégance sucrée. Une belle liqueur en bouche qui sait rester fraîche malgré les sucres. Aucune sensation alcooleuse. TRES BIEN PLUS.
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Encore une soirée où la bonne humeur et le sens du partage ont triomphé de la médiocrité et du catastrophisme ambiant (mention spéciale à l'ami Eric).
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Bonnes fêtes de fin d'année et vivement 2009.
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Bruno

14 décembre 2008

Le Riesling dans tous ses états

Hier samedi, grande réunion mensuelle de la Ligue des Pochtrons Vineux à Amiens, sur le thème du Riesling.
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RDV de bon matin, dans la froidure de l'hiver parisien, à la Gare de Houilles puis, petite halte à Argenteuil. Nous voilà quatre amis dans la voiture : Eric, Nico, Oliv et votre serviteur. Une heure et demi de calembours et de blagues diverses, toujours de bon goût ... et nous voilà arrivés près Amiens, le visage marqué par le Syndrôme du Hamster.
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Pour l'occasion, le Restaurateur (Le Relais de Sains à Sains en Amiénois) nous avait concocté un menu "sur mesure" :
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Trilogie d'amuse bouche
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Marbré de foie gras aux abricots moelleux
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Sandre rôti sur lit de choucroute, au beurre blanc
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Tarte alsacienne
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Les vins dégustés.
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Rheingau, Peter Jakob Kühn, Riesling Trocken, cuvée Quarzit 2007 : nez frais, citronné et légèrement vanillé. Attaque en bouche assez vivi, citronnée également mais pas désagréable. Le côté "rond" est présent mais en second-plan. Finale sur une belle astringence un peu vanillée. Un vin jeune, sans doute un peu linéraire, mais BIEN EN L'ETAT (un vin de soif).
Louis Sipp, Steinacker 2005 : nez sur le pétrole mais également la paraffine et la cire. Bouche à l'avenant, encore plus sur ce gout cireux. Très faible acidité qui rend le vin un peu mou. Finale sucreuse, avec un léger retour citronné. MOYEN.
Josmeyer, Le Kottabé 2006 : nez relativement fermé. Bouche opulente, champignonnée. Finale nettement levurée et réduite. Un problème de bouteille ?
Trimbach, cuvée Frédéric Emile 2002 : nez typique du Riesling, mêlant citron et effluves de type terpénique, encore un peu sur la retenue. Très belle bouche, fraîche, élégante mais malgré tout charpentée. Belle finale sur une acidité présente mais pas envahissante. BIEN.
Trimbach, cuvée Frédéric Emile 2004 : nez clairement cétonique et végétal. Bouche astringente, peu complexe. Finale végétale, sur le géranium et la raflle. L'effet millésime selon mes compères d'un jour. MOYEN.
Gressser, Grand Cru Kastelberg 2004 : nez fermé, un peu pétrole. Bouche opulente et pétrolée. Belle finale citronnée et sur une acidité qui tient le vin sans excès. Une finale un peu courte toutefois. BIEN.
Paul Blanck, Grand Cru Schlossberg 2006 : nez preque miellé et sur le citron. Belle puissance en bouche. Un côté légèrement sucré est tenu et contrebalancé par la structure acide du vin. Fragrances de fruits exotiques. Belle finale sans aspérité et très rémanente. TRES BIEN.
Frédéric Mochel, Grand Cru Altenberg de Bergbieten, cuvée Henriette 2005 : nez pétrolé un peu fermé et peu expressif. A l'aération, belle fraicheur alliée à des fruits exotiques. Attaque en bouche vive ... mais qui s'arrondit ensuite doucement et sur la durée. Finale plus ronde, un peu glycérinée. Ce vin offre un très beau cressendo en bouche. BIEN PLUS.
Mittnacht Frères, Grand Cru Rosacker 2006 : nez difficile à appréhender. Bouche fruitée, un peu sur l'ananas, cependant un peu molle. Finale légèrement sucreuse, sur des amers pas désagréables. Sans doute dans une phase de fermeture à ce jour. ASSEZ BIEN.
Louis Sipp, Grand Cru Kirchberg de Ribeauvillé 1997 : une pomme oxydée, et une. A REVOIR.
Paul Ginglinger, Grand Cru Pfersigberg 2004 : nez nettement sur le citron vert et le minéral. Bouche alliant minéralité et élégance, un peu vive toutefois. Finale très gouteuse, pétrolée. Une belle astringence un rien végétale. Jeune aujourd'hui et sans doute l'effet millésime 2004. BIEN / BIEN PLUS.
Pierre Frick, cuvée Rot-Murlé 2002 (non sulfitée) : nez très (trop ?) évolué, champignonné. Bouche sur la pomme, le miel et le menthol, et un rancio amer. Finale un peu sèche quoique glycérinée. OXYDATION.
Pierre Frick, cuvée Rot-Murlé 2002 (sulfitée) : une construction similaire au précédent avec cependant une structure plus élégante et plus charpentée, sans déviance. Finale un peu trop vive et astringente à mon goût. ASSEZ BIEN.
Zusslin, Clos Liebenberg 2002 : réduction assez nette au nez. A l'aération, fraicheur citronnée sans acidité marquée. Attaque en bouche vive, mais qui se développe et s'amplifie ensuite sur une belle rondeur. Finale vive et ronde à la fois. BIEN PLUS.
Marcel Deiss, Grand Cru Altenberg de Bergheim 1992 : nez de vieux grenier et de grillé. Bouche carrément molle. Un défaut de bouteille ???
Léon Boesch, Grand Cru Zinnkoepflé 1995 : nez sur la menthe poivrée très frais, presque évanescent, et sur la rose (qui me fait penser au Muscat de Beaumes de Venise du domaine des Bernardins). Bouche de demi-corps, mais quelle élégance, toujours sur des notes fraîches (menthol / eucalyptus). Finale fine mais d'une longueurrrr. Un vin complètement atypique mais EXCELLENT.
Zind Humbrecht, cuvée Turckheim 2006 : nez grillé et réduit, un peu citronné. Bouche charpentée mais qui finit sèche et un peu amère. Acidité nettement dissociée. MOYEN.
Jean-Louis et Fabienne Mann, Grand Cru Pfersigberg 2002 : nez peu expressif. Forte acidité en bouche. Absence de compléxité et finale très courte (aucune comparaison avec le même GC issu du domaine Paul Ginglinger). MOYEN.
Barmes Buecher, Rosenberg 2005 : même type de construction que le vin précédent, toutefois un peu moins désagréable et plus rond. Reste toutefois très mou. ASSEZ BIEN MOINS.
Barmes Buecher, Clos Sand 2004 : nez miellé mais végétal. Forte acidité en bouche, sans compléxité. MOYEN.
Marcel Deiss, Engelgarten Bergheim 2000 : un seul qualificatif pour ce vin : molesse. VRAIMENT MOYEN.
Marcel Deiss, Grasberg Bergheim 2001 : nez évolué, un peu sur la pomme mais avec une belle fraîcheur toutefois. Bouche demi-sèche, sur les fruits exotiques. Un peu sec et un peu court en final. BIEN MOINS.
Domaine Weinbach, Clos des Capucins, VT 1988 : nez un peu exotique. Attaque en bouche acide et presque rapeuse. Aucune sensation de sucres, presque raide. Finale longue mais plutôt désagréable (rapeuse). MOYEN.
Meyer D. et A., Grand Cru Bollenberg, Clos Ste Apolline, SGN 2002 : nez frais, mêlant fruits exotiques, fruits secs et menthol. Structure acide très présente, légèrement adoucie par les sucres (peu présents). Un peu court en final. ASSEZ BIEN.
Paul Blanck, Grand Cru Furstentum, Pinot Gris, SGN 2001 : nez un peu en retrait. Par contre, en bouche, les sucres sont sans lourdeur et bien soutenus par une acidité totalement intégrée. Finale très longue, presque morillée, sans lourdeur. TRES BIEN PLUS.
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16 heures : retour tranquile vers Paris, pour cause de neige sur la route.
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Une bien belle journée ... en attendant la prochaine dont le thème sera : Chablis (blanc) vs autour de Beaune et des Cortons (rouge).
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Bruno

6 décembre 2008

A day in the life

Quel drôle de titre. En effet, aujourd’hui est une journée un peu particulière pour moi, tiraillée entre joie et tristesse.
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Joie d'abord, parce qu'il y a 8 ans jour pour jour, le 8 décembre 2000, j’arrêtais de fumer, définitivement j’espère. Le grand plus dans l’affaire : un odorat et un goût qui se sont débarrassé de ces polluants inutiles qui m’empêchaient d’apprécier à leur juste valeur mets et vins.
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Mais aussi tristesse, puisque le 8 décembre restera pour moi le jour de l’assassinat de John Lennon par Mark Chapman. Pour les gens de ma génération (et oui, déjà !!!), trop jeunes dans les années 60 pour avoir connu et ressenti le phénomène de la Beatlesmania, le 8 décembre 1980 constitue une sorte de point de non-retour, à partir duquel notre folle illusion, qu’un jour peut-être, les Beatles pourraient se reformer, s’est définitivement évanouie.


Je me rappelle clairement ce petit matin, chez mes grands-parents, dans la banlieue embrumée de Rouen, alors que je me préparais pour aller en cours à l’I.U.T. La nouvelle est tombée sur RTL, froide, presque impersonnelle, au journal de 7 heures, sous la forme d’un cours communiqué laconique : « John Lennon, ex-membre du groupe pop 'les Beatles' est mort assassiné hier soir à New York ». Ce fût une journée de cours un peu particulière où, je l’avoue, mon attention n’a pas été à son top. Avec en point d’orgue émotionnel, le fameux reportage de Raymond Depardon, filmé à « Little Liverpool », dans Central Park (un lieu rebaptisé aujourd'hui « Imagine »). Un blanc de près de 10 minutes. Une émotion intense et, jusqu’à ce jour, toujours inégalée et que j'ai pu revivre il y a quelques temps lors de l'exposition « John Lennon » organisé à la Cité de la Musique de Paris.
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N’écoutant que ma nature et ma passion du vin, je me suis décidé à fêter comme il se doit ce double anniversaire.
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Volnay, Premier Cru Clos des Chênes 2002, domaine René Monnier : une robe rubis assez claire, à reflets légèrement orangés. Le nez ne se livre pas immédiatement. D'abord des effluves "levurées", mélant ensuite le pruneau et la cerise, et qui se termine sur une sensation alcooleuse assez développée. En bouche, vin relativement rond et enveloppant, sur les fruits presque compotés, mais avec une amertume marquée. La structure tannique est présente mais un peu raide. Finale sur une amertume également marquée (pouvant faire penser au poivron du Cabernet Franc). Notes légèrement réglissées en retro-olfaction. Légère secheresse. Le vin ne semble pas avoir de défaut, mais il manque cruellement de ce supplément d'âme qui façonne les grands Volnays.
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Happy Xmas
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Bruno

2 décembre 2008

Sans aucun prétexte

Il y a des soirs où l'on a besoin d'aucune excuse pour aller chercher une bouteille dans sa cave. C'était le cas aujourd'hui. Juste pour le fun, un Pinot Noir simple, amical, sans prétention. Ca devrait faire l'affaire.
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Je choisis donc un Ladoix village 2005, du domaine Chicotot. Une robe rubis foncée, à tendance légèrement violacée, traduit la jeunesse du vin. Au nez, légère retenue, puis notes fruitées à tendance sensiblement boisé (ou réduite). En bouche, c'est pète les fruits rouges et noirs : d'abord sur le cassis, croquant, un peu rond, presque réglissé. La finale est plus vive, sur la framboise acidulée, sans doute le défaut de sa jeunesse (encore une fois).
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En conclusion, un bourgogne village simple, très bien fait, qui procure déjà du plaisir (pour un 2005, je ne l'ai pas du tout trouvé "fermé"). La soirée est sauvée !!
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Bruno

30 novembre 2008

Anniversaire

A l'occasion de l'anniversaire de mon père, nous avons choisi de nous arrêter à l'Hostellerie de la Bonne Marmite à Pont Saint Pierre dans l'Eure, charmante petite auberge située dans la vallée de l'Andelle, particulièrement réputée pour être la meilleure cave à vin de Haute-Normandie (site web ici).
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Un petit coup d'oeil avant d'entrer :
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et nous choisissons le Menu gourmand (à 40 €) composé de 4 plats.
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Hors d'oeuvre
Foie Gras de Canard maison, Chutney de Fruits
Salade de Homard tiède,Vinaigrette à l'orange
Cassolette de Saint Jacques en Croûte, Velouté Curry
Plat
Blanc de turbot aux petits Légumes
Tournedos poêlé à la Crème de Cèpes
Rognons de Veau Sauté Bonne Marmite
Aumônière de Livarot, petite salade ou Fromages de France
Fromages
Desserts
Tarte aux pommes chaudes
Fondant au Chocolat
Soufflé glacé au Grand Marnier
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Pour accompagner ce menu, j'ai choisi.
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Chevalier-Montrachet 1990, domaine Bouchard Père et fils (château de Beaune), servi avec les entrées : robe jaune assez claire, sans traces d'évolution. Nez floral et minéral, frais, une touche de noisette grillée et de fruits secs. Légère fragrances champignonnées, évanescentes lors de l'aération qui voit le retour très net de la fraîcheur (verveine menthe) et de la droiture. Belle finesse aromatique au nez. Bouche extrêmement complexe qui allie l'onctuosité (miéllé) et le caractère sec (minéral ?) du chardonnay, une forte puissance sans jamais devenir lourde, une rondeur élégante, presque grasse, mais qui n'est pas écoeurante, et qui se termine sur des notes d'amandes amères. L'acidité, assez peu perceptible, semble encore tenir le vin et lui conférer cet aspect "vif et frais", malgré l'âge. Finale très persistante, enveloppante, grasse et fraîche, longiligne, droite, légèrement épicée. Aucun excès ni manque. Un vin ultra-équilibré. Persiste en bouche et en rétro-olfaction pendant près d'une minute. SUBLIME.
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Retour sur ce vin avec un Brillat Savarin crémeux : une alliance presque parfaite entre le crémeux / gras du fromage et le côté droit et large du vin (sans doute que la légère aération du repas a permis au vin de prendre (encore) plus de volume.
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St Estèphe Cru Bourgeois, château les Ormes de Pez, 1989, servi avec le plat (hors poisson) : robe rubis dense, à peine évoluée. Nez riche, sur les fruits noirs mûrs. Belle sensation de boisé élégant, un peu réglissé. Bouche corpulente, agréablement boisée, aux tannins abondants mais ronds et bien fondus. Légère rusticité et caractère épicé très reconnaissable de ce cru. Finale qui laisse toutefois apparaître une petite touche d'astringence et/ou de sécheresse (légère) sur un fond fruité légèrement compoté. Belle persistance. Un vin convivial qui ne déçoit (presque) jamais. TRES BIEN.
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Conclusion de cette très belle soirée, partagée en compagnie de gens chers à mon coeur
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La vie est beaucoup trop courte pour bouder notre plaisir et se complaire dans la médiocrité ambiante.
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Bruno

28 novembre 2008

Salon des Vignerons Indépendants

Comme chaque année à pareille époque, le Salon des Vignerons Indépendants se tient au Parc des Expositions de la Porte de Versailles. L'occasion, pour le gnou que je suis, de rendre visite à quelques-uns de mes vignerons préférés.
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Cette année, je m'étais concocté un programme plutôt serré :
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Domaine de la Roche aux Moines : Savennières Roche-aux-Moines 2007 très frais et floral, gouleyant en bouche avec une belle salinité finale. Déjà (presque) prêt à boire : un vin de "copains" pour l'apéritif. Savennières Roche-aux-Moines 2006 plus charpenté au nez, plus terrien. Bouche droite et minérale à souhait. Finale sur des amers agréables. A garder quelques années. Savennières Roche-aux-Moines 2005 : nez fermé qui ne se livre pas. Bouche plutôt sur la fraicheur qui vient contrebalancer une structure imposante. Finale longue avec une belle acidité. Sera un grand vin de grande garde. Savennières Roche-aux-Moines 2000 : on change de registre avec une robe déjà plus évoluée. Nez un peu plus confit. Bouche évoluée sans oxydation. Belle finale légèrement glycérinée. Savennières Roche-aux-Moines 1994 : forte évolution au nez comme en bouche : arômes tertiaires et champignonnés déjà présent. Finale toutefois vive avec une acidité marquée. Pourra se conserver encore quelques années. Enfin, Savennières Roche-aux-Moines 1992 : quelle liqueur ! une belle charpente, une compléxité en bouche miellée, grasse et réglissée, sans lourdeur ni rancio. Très longue persistance. Un TRES GRAND VIN de gastronomie.
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Domaine Delorme et fils : Pouilly-Fuissé "Sur la Roche" 2006 léger, frais et salin. Pouilly-Fuissé VV 2006 plus droit et charpenté. Belle salinité. Finale "douce", presque sans acidité. Très beau mais sans doute de garde moyenne. Pouilly-Fuisse "La Maréchaude" 2006 : un très beau vin, qui se caractérise par sa classe, sa complexité et sa buvabilité. De garde. Pouilly-Fuissé "La Maréchaude" 2002 : au nez, notes champignonnées assez marquées. En bouche par contre, le vin conserve une belle fraicheur / salinité. Finale enveloppante, presque grasse, quoique saline. TRES BEAU.
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Clos Trimoulet (St Emilion) : un 2006 encore marqué par l'élevage. Notes grillées, un fruit un peu compoté sans lourdeur. Finale légèrement astringente mais avec des tannins sans aspérité. A attendre impérativement.
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Domaine du Joncier (Marine Roussel) : domaine classique de Lirac, petite appellation située juste en face de Châteauneuf du Pape, sur la rive droite du Rhône. Cuvée "Gourmande 2007" (majorité de Grenache) : fruit croquant, belle structure tannique, simple mais franche et droite. Un vin qui a de la vivacité. Déjà (presque) bon à boire. Cuvée "Classique 2006" (assemblage de Grenache et de Syrah, un peu de Mourvèdre) : un vin plus classique de l'appellation, sur les fruits noirs, un peu compotée, avec une belle finale en finesse et une astringence discrête. Cuvée "Les Muses 2006" (80 % de Mourvèdre) : nez discrêt, un peu plus profond. Belle bouche véloutée, avec un beau volume et des tannins civilisés. Cuvée "Les Muses 2005" : nez encore plus élégant, légèrement mentholé (frais). Une bouche dense, fruitée mais charnue, avec des tannins doux et finissant sur des notes de tabac et de garrigue. Belle garde à prévoir.
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Château de Bois Brinçon (Xavier Cailleau) : domaine classique de l'Anjou qui nous propose une gamme complète de rouges (Anjou et Anjou-villages) et de blancs (Anjou sec, Aubance, Layon et SGN). Nous avons pris le parti de ne goûter que les moelleux. Un Coteaux de l'Aubance 2007 très frais, floral. Une bouche en demi-corps, sans sucrosité excessive, et qui finit sur des amers minéraux. Un vin de soif. Coteaux du Layon Faye 2006 : au nez, fruits exotiques et morilles (un beau nez de botrytis). En bouche, belle ampleur élégante. Une belle liqueur, soutenue par une acidité marquée mais pas désagréable. Finale tendue, presque minérale. Un millésime classique. Garde à prévoir.
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Retour ensuite à la maison, le coffre bien chargé. Un beau week-end qui s'annonce.
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Bruno

23 novembre 2008

Vins d'un soir

Samedi, petit repas entre amis à la maison. Au menu :
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* Amuse-bouche : rouleaux de galettes de sarazin au saumon fumé
* Saint Marcellin miellé, fondu, accompagne de sa salade de roquette
* Pigeon rôti, cèpe et rattes grillés
* Plateau de fromages
* Crumble aux fruits rouges
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On débute la soirée par l'ouverture "traditionnelle" de la bouteille de Porto (dans la cuisine bien sur, on n'est jamais à l'abri d'un accident !).
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Pour accompagner ce menu, j'avais choisi les vins suivants :
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Saint Joseph blanc, Mayanne 2005, domaine du Champal (Eric Rocher) : un nez très aromatique et floral. Attaque en bouche fraîche et florale. Puis la puissance du vin se développe, en laissant une nette impression de gras sans lourdeur. Finale longue et élégante, sur des amers agréables un peu typé "fenouil". Très beau.
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Jurançon sec, cuvée Marie 2005, domaine Charles Hours : un nez sur la réserve. Bouche très linéraire et droite. Le vin est tenu par une belle acidité. Finale à la limite du "demi-sec". Bien.
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Volnay Premier Cru Champans 1998, domaine d'Angerville : LE VIN DE LA SOIREE. Robe assez claire, rubis, ne montrant aucun signe d'évolution. Nez explosif de fruits rouges et noirs. En bouche, le vin commence presque timidement, sur la pointe des pieds. Il explose ensuite littéralement : un côté un peu terrien avec des tannins abondants, polissés et soyeux. Une longueur en bouche phénoménale, tout en rectitude, en compléxité et en suavité. Rétro-olfaction superbe. EXCELLENT DES A PRESENT mais qui pourra encore vieillir tranquillement quelques années.
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Porto Flagman, Vintage 1960 : un nez sur la cerise à l'alcool et le kirch. En bouche, il développe un fruité croquant allié à un rancio noble et relativement léger. Belle persistance et bel accord avec le crumble. Très beau vin.
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Une bien belle soirée qui s'est prolongée tard dans la nuit.
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Bruno

21 novembre 2008

Le Grand Tasting

Ce week-end, se déroule le Grand Tasting au Carrousel du Louvre. Une petite visite s'y impose, au cours de laquelle j'y ai croisé un certain nombre de collègues DCiens et LPViens d'ici et d'ailleurs.
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Quelques commentaires sur mes visites, qui ont pris une tournure particulièrement bordelaise.
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Domaine de St Just : un Saumur blanc 2007 très typé chenin au nez, une bouche croquante et gourmande. Un beau vin de soif pour l’apéritif entre amis. Un Saumur blanc Coulée de St Cyr 2006 plus charpenté, un peu sur la retenue mais qui masque en fait une structure de garde. Saumur Champigny Terres Rouges 2007 tout sur le fruit rouge, une belle gourmandise. La Montée des Roches 2007 peine encore à digérer son élevage et se caractérise par une astringence marquée. A revoir.
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Nicolas Rossignol : les Volnay de Nicolas Rossignol se caractérisent pas une robe relativement intense, signe d’une extraction assez poussée. Un premier cru Chevret magnifique de soyeux, assez charpenté toutefois pour un Volnay. Un Caillerets très masculin, charpenté et qui demande de la garde. Enfin, un Roncelet que j’ai trouvé astringent et un peu raide.
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Chez Bernard Magrez, le château Fombrauge (St Emilion) est marqué (2004 comme 2006) par une forte extraction, un boisé très soutenu et une forte astringence. Un vin que je n’apprécie qu’à moitié, par manque évident de fruité. Même appréciation sur le Haut-Médoc du domaine, la Tour Carnet. Amateur de finesse, passez votre chemin.
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Château de Pressac (St Emilion). Un 2006 au nez très élégant, sur la finesse, une bouche de demi-corps mais sans dilution, sur le fruit croquant. Une belle acidité en final vient rappeler la jeunesse du cru. Excellent. Le même en 2004 apparaît plus grillé / boisé. En bouche, on retrouve une belle structure tannique et une belle astringence en final. Sera très beau d’ici 5 / 7 ans.
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Château Latour-Martillac. Premier tour sur les blancs : Lagrave Martillac 2007 (second vin) tout en fruité, croquant, typiquement sauvignon. Un beau vin de soif et de copain. Latour-Martillac 2006 : plus sur la retenue au niveau du nez. Belle charpente élégante en bouche. Le vin est tenu par une acidité discrète mais présente. A attendre quelques années. Second tour sur les rouges : la comparaison Lagrave / Latour sur le millésime 2006 est révélateur, avec une opposition entre un vin de soif, presque gouleyant mais sans faiblesse, et un vin de gastronomie et de garde, avec des tannins abondants mais déjà fondus. Le Latour Martillac 2006 est excellent. Latour-Martillac 2004 est plus boisé au nez. Belle bouche qui révèle une fraicheur agréable en finale. Très beau. Enfin, le Latour-Martillac 2000 est plus taillé pour la garde, avec toutefois toujours un bel équilibre entre structure, tannins, acidité et fruité.
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Château Malartic-Lagravière : le Sillage de Malartic 2005 possède un superbe nez fruité, élégant, fin, précis. La bouche est à l’avenant, suave, avec (juste) une petite pointe de sécheresse en finale. Très beau. Gazin-Rocquencourt 2005 est un vin structuré, plus boisé, taillé pour une garde un peu plus longue, au vue de sa légère astringence finale. Enfin, Malartic-Lagravière 2004 est un bordeaux classique, pas trop charpenté mais suffisamment, des tannins magnifiques et une légère astringence finale. Sera excellent dans quelques années. COUP DE COEUR
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Château Prieuré-Lichine : un second vin (appellation Médoc) frais et fin. Un 2005 très grillé au nez, une belle matière. COUP DE COEUR. En bouche, fraiche et charpente. Le 2004 paraît plus fluide et plus astringent, avec une pointe lactée très nette au nez. Enfin, le 2006 est assez fermé. Belle bouche suave toutefois, qui finit sur des amers agréables.
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Clos des Jacobins : 2006 : nez franchement sur des notes boisées. Une bouche relativement charnue, tannique et une belle finale sur une astringence noble.
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Château de la Gardine : un Lirac tradition 2006 très fruité sur une belle structure tannique. Petite raideur en finale qui indique que l’ensemble doit se fondre. Châteauneuf cuvée Peur Bleue 2006 : magnifique nez très pur, fruité aromatique. Bouche soyeuse, légèrement alcooleuse mais sans agressivité. Finale sur une astringence très élégante. COUP DE COEUR.
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Enfin, pour terminer ce petit périple, une petite infidélité aux vins français mais quel résultat. Poderi Aldo Conterno. Un Barbera Conca Tre Pile 2006 exceptionnel (merci Paulo et Oliv pour le tuyau) : un vin bourguignon dans l’âme, avec ce supplément de charpente et d’aromaticité. Quel précision, quelle finesse, quel soyeux. COUP DE CŒUR. Les Barolo (Barolo 2004 et Barolo Romirasco 2004) sont plus charpentés, avec un élevage sans doute plus luxueux et une finale presque légèrement sucrée. Ils ne sont pas en reste. Très beau également.
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Bruno

Voyage inaugural en Bourgogne

Octobre, c'est la saison de mon traditionnel week-end en Bourgogne en compagnie de mes parents. Au programme, un pélerinage annuel vers les lieux mytiques de la côte de Beaune et de la côte de Nuits, de bons repas à Beaune et ailleurs, et surtout quelques visites et dégustations pour renouveler les stocks.
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Premier épisode : Quand Madame Rémy (Morey Saint Denis) nous concocte une mini-verticale du Clos de la Roche
Malgré un emploi du temps assez serré, entre fin de vendanges et contrôle des vinifications, Chantal Rémy a eu la très grande gentilesse de nous préparer une mini-verticale de mon vin chouchou chez elle, le Clos de la Roche.
Bien que la cave soit actuellement l'hôte du gaz carbonique, nous débutons par un Clos de la Roche 2001 : belle charge tannique, bouche légèrement réglissée, enveloppante pratiquement sans aspérité, sur les fruits rouges. Seule une finale légèrement astringente traduit la jeunesse du cru. Sera très beau dans quelques années.
Nous continuons ensuite par un Clos de la Roche 1997 : robe déjà légèrement évoluée, relativement claire mais c'est la marque de la maison. Bouche suave et déjà fondue, qui présente la même constitution que le vin précédent, mais plus fin. Finale sur de beaux amers agréables. Très beau vin.
Pour finir, après avoir accédé à la seconde cave sous la maison, après quelques efforts (la trappe n'ayant pas été enlevée), dégustation sur fût du Clos de la Roche 2007 encore en cours d'élevage : c'est un bébé déjà bien constitué. Une explosion de fruits tant au nez qu'à la bouche. Tannins fins et nombreux. La structure est encore dissociée mais la belle acidité finale laisse augurer un futur beau vin.
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Voilà. Nous prenons notre commande (quelques Clos de la Roche entre 1990 et 2005) et nous repartons heureux d'une belle rencontre.
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Le Week-end bourguignon commença bien !!!
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Deuxième épisode : walking on the côte de Beaune
Premier jour de balades en côte de Beaune. Malgré un temps couvert et très brumeux, quelques belles photos entre Monthelie et Chassagne-Montrachet.
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La Combe Danay au-dessus de Monthelie
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Les Perrières à Meursault
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Le Clos St Jean à Chassagne
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Les Montrachet depuis Chassagne
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Couleurs d'Automne sur Saint Romain le Haut
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Auxey le Haut depuis St Romain
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En Caradeux à Pernand
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Troisième épisode : un soir au Charlemagne
Petite folie passagère que ce diner dans une ambiance ultra-zen au Restaurant "Le Charlemagne" à Pernand-Vergelesses.
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Au menu :
* Cœur de saumon, fondant, thym citron, origan, chutney de pastèque, okura et tomates confites
* Cabillaud 34°, poivre de sichuan rose, croquant crumble, léger bouillon d'agrumes et gingembre, tofu neige neige
* Filet de bœuf, 1, 2, 3 tranches en millefeuille, Aligot …. É d'ici, édamamé, tomates confites
* Fromages frais et affinés de vache et de chèvre
* Pyramide chocolat et noix de coco, feuillantine aux éclats de fèves de cacao, caramel ananas vanille.
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Pour accompagner ce repas, j'ai choisi (avec un certain parti-pris je le concède) les deux vins suivants : Corton Charlemagne 1996, domaine Rapet Père et fils : un vin d'une élégance folle, malgré son age, qui ne présente aucune trace d'évolution. Belle acidité (liée au millésime) qui s'est estompée progressivement après carafage et lors du repas : il était tout simplement sublime sur les fromages. Pernand Vergelesses, Premier Cru les Iles des Vergelesses 1990, domaine Rapet Père et fils (merci Chris pour l'info) : j'aime ce côté fruité au nez, mélant myrtilles, cassis et fruits rouges et une espèce de "fumé" élégant. Un vin qui a de la classe, une belle structure tannique bien fondue, un super toucher de bouche et une finale qui reste minérale, droite et fraiche. En conclusion, un restaurant, une ambiance, un service et une originalité de cuisine qui me font ostensiblement penser à Michel Bras. Un moment magique qu'on aimerait renouveler plus souvent.
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Quatrième épisode : domaine Vincent Rapet
Encore un domaine maintenant incontournable lors de mes différents périples en Côte de Beaune. RDV fût pris pour le samedi 11 octobre au matin, vers 10h30. Pour cause de brouillard sur la colline des Cortons et les alentours Nous voilà arrivés avec près de 30 minutes d'avance. Accueil de Vincent, l'homme de confiance de Vincent Rapet qui, à notre demande, nous présente la gamme de Pernand blancs et rouges.
Pernand Blanc 2007 : nez très floral mais un peu gâché par une très forte acidité en bouche. Finale sur la fraicheur. Assez Bien
Pernand Premier Cru Blanc Sous Frétille 2007 : Nez plus fermé quoique restant floral et légèrement vanillé. Belle matière en bouche. Finale traduisant la forte acidité du millésime. Assez Bien Plus
Pernand Premier Cru Blanc Le Clos du Village 2007 : Nez très floral. Belle matière en bouche toutefois plus grasse que les précédents vins. Belle minéralité en finale qui reprend le dessus sur l'acidité du millésime. Bien Plus
Corton Charlemagne 2007 : N'ayant pas pris de notes, je dois simplement confesser que ce vin m'a un peu déçu par rapport aux années précédentes. Sans doute à revoir lors d'une meilleure phase de dégustation.
Pernand Rouge 2006 : Un nez très fruits rouges acidulés. Bouche assez fluide très fruitée. Un vin simple, de soif, de courte garde. Assez Bien
Pernand Premier Cru Rouge les Vergelesses 2006 : Nez plus fermé et plus complexe. Structure tannique assez imposante en bouche. Léfère astringence en finale. Bien
Pernand Premier Cru Les Iles des Vergelesses 2006 : nez typique de ce climat, sur la cerise fumée, légèrement myrtille et cassis. Bel équilibre en bouche. Demi-corps mais sans fluidité marquée. Finale complexe, à la fois terrienne et fruitée, non rapeuse. Belle astringence noble. A garder impérativement Très Bien
Corton Pougets 2006 : un vin relativement similaire au précédent, quoique présentant une structure tannique plus imposante et, à ce jour, un peu moins fruitée. Bien Plus
Voilà. Nous chargeons tranquilement la voiture déjà bien lourde. Un dernier regard vers les Cortons et En Caradeux sous le brouillard avant de retrouver la côte de Nuits.
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Cinquième épisode : walking on the côte de Nuits
Dernière partie de notre périple bourguignon avec quelques vues inoubliables de la côte de Nuits.
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Honneur à la Romanée Conti
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et à la Grande Rue, avec un tapis de fleurs multicolores
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Les Musigny
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La Combe de Lavaux
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et les Lavaux St Jacques à Gevrey
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et pour finir, au-dessus des Lambrays
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Dernier épisode : Nuits-St Georges 2006 chez Pascale et Georges Chicotot
Client depuis maintenant quelques années, je suis régulièrement ce domaine discret mais chez lequel on est toujours admirablement accueilli, avec parfois de belles surprises. Cette année, compulsant le maintenant fameux Guide "Bettane et Desseauve", quelle ne fût pas ma surprise de voir des notations tout à fait exceptionnelles. Etait-ce un "coup de pub" ou un "coup de bluff" de notre critique tant décrié ??? Sans aucun a-priori, me voilà accompagné de mes parents pour une visite "à la scout" ce dernier samedi. Première surprise, la cave est maintenant débarrassée de ce satané CO2 et nous voilà dans l'antre. Seconde surprise, l'ensemble de la gamme nous est présentée :
Nuits PC Charmottes 2006 : beau fruité un peu terrien, mais sans lourdeur. Astringence élégante. Un beau vin simple, presque bon à boire.
Nuits PC la Plante au Baron 2006 : moins causant au nez car fermé. Bouche un peu plus raide mais présentant une matière plus riche. Certainement d'une garde plus importante.
Nuits PC En la Rue de Chaux 2006 : On change clairement de catégorie. Nez sur la griotte et le cassis. En bouche, un très bel équilibre et des tanins soyeux. Finale fraiche quoique terrienne. Excellent.
Nuits PC Les St Georges 2006 : Une saveur presque trop immédiate. Un vin déjà bien en place, un super toucher de bouche une longueur d'anthologie. Déjà excellent. Encore quelques années, et l'on touchera le sublime.
Nuits PC Vaucrains 2006 : Magnifique vin. Tout y est déjà même si les constituants doivent se mettre en place : superbe saveur, des tannins fins soyeux, un nez sur les fruits rouges et noirs et une finale presque mentholée, alliant le côté terrien et aérien : un vin large et long.
A l'issue de ce périple, je me dis : "Bon Dieu, mais c'est bien sur ! ..." (non MB n'est pas l'assassin). Nos sensations se rejoignent totalement !
Et pour finir, Pascale Chicotot nous présente un vin qui, selon elle, sera une bonne synthèse de ce que le millésime 2008 pourra donner après élevage et vieillissement : un Nuits Village 1972 (à l'époque, toutes les parcelles étaient assemblées sans discernement) : finesse, légère évolution, fruité léger et fin, finale presque astringente et fraiche en même temps. On en redemande.
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Bruno